Chapitre 17 (partie 2)

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Ce dernier, s'approche de l'ordinateur central et tape énergiquement sur le clavier une série de codes incompréhensibles. Je décide d'agir avant qu'il ne soit trop tard. En deux temps trois mouvements je le maîtrise. Je ligote ses mains à l'aide d'une corde que j'avais apportée. Son regard lance des éclairs, il fulmine de colère en me traitant de tous les noms. Je le somme de m'expliquer au plus vite ces intentions.

Il fait la sourde oreille et décide de se taire. Je décide d'appliquer la méthode forte, je sors de ma poche arrière un couteau et le menace avec. Ses yeux s'agrandissent sous l'effet de la peur. Il commence à paniquer bien qu'il ne parle toujours pas. Je promène lentement le couteau le long de sa gorge en faisant bien attention à ne pas le blesser .
- D'accord, je vais parler. Pitié ne me fait pas de mal ! me supplie-t-il.
J'attends patiemment. Il reprend dans un débit rapide :
- Tu veux savoir ce qu'est le code A ? C'est assez simple, son déclenchement m'a permis de lancer l'alerte maximale dans toutes nos centrales et dans une heure elles exploseront .
- C'est une plaisanterie? Je ne te crois pas je n'entends aucune sirène !!

- C'est normal que tu n'entendes rien, nous avons mis en place un système d'alarme ultra perfectionné, seuls les membres de notre groupe peuvent le percevoir, c'est un procédé trop
complexe à t'expliquer et de toute manière tu n'y comprendras rien, reprend-il avec dédain.
- Je t'en prie, dis-moi que tu n'as pas eu le temps de l'activer ? le supplié-je.
- Je l'ai fait, c'est trop tard pour toi et ta bande, vous êtes tous condamnés !
- Tu as dit toutes les centrales que vous possédiez, combien en avez-vous restaurées ?
- Dix pour être exact.
- Mais c'est la planète toute entière que tu vas réduire à néant en faisant une telle chose !
- Peu importe, moi et mes proches seront à l'abri, nous allons nous terrer dans un bunker spécialement aménagé pour l'occasion .

Cet homme est complètement illuminé. Il s'est fait laver le cerveau ou peut-être est-il drogué !
- Tu accepterais de condamner des milliards d'innocents ?
- Ils ne sont pas innocents, tu ne comprends pas ?! Ton gouvernement nous condamne tous à une vie de sacrifice pour le bien de qui ? De la planète, des espèces en danger ? Balivernes, la planète se porte comme un charme mais à cause de vous nous courons à notre perte, avec vos belles paroles et vos promesses d'avenir dénuées de sens. Nous préférons voir la planète débarrassée de la vermine que vous êtes, ça demande bien quelques sacrifices !
- Tu es complètement fou ! repris-je.
- Nous défendons une juste cause, rien de plus.
- Vraiment ? Et c'est tout ?
- Oui, nous sommes prêts à tout pour contrer vos plans démoniaques, nous ne voulons pas d'un monde plus juste et équitable, nous voulons profiter de tout, sans restrictions, sans penser au
lendemain. Juste prospérer sans vous avoir constamment sur le dos .
Je suis prise de convulsion, tout ne peut pas s'arrêter ainsi. Nos projets, ce pourquoi l'on s'est battus toutes ces années pourraient être réduit en cendres à cause d'une bande de marginaux.
- Sois logique, une telle chose est impossible. Que restera-t-il aux générations futures ?
- Il leur restera suffisamment, notre terre est riche, ces ressources sont inépuisables !
- C'est faux, tu le sais très bien au fond de toi !
- Non, non et non ! Je te répète que nous ne craignions rien, la planète se porte comme un charme, tu exagères et au fond je suis persuadé que tu es comme nous. Ton quartier général est très bien doté non ? Du mobilier de luxe, de la technologie de pointe, des buffets gigantesques. Tu devrais avoir honte !
- Il est vrai que nous avons accès à certains privilèges, mais nous travaillons dur pour ça et veillons à respecter notre environnement !
- Menteuse, je ne veux plus en discuter ! Tu n'es qu'une petite écervelée .

Je décide d'en rester là, je ne pourrais pas lui faire entendre raison. Je me retrouve dans une impasse, j'essaie de trouver une idée révolutionnaire pour nous en sortir. J'ai l'impression d'avoir le poids de l'humanité toute entière sur les épaules. Soudain, j'entends des coups de feu, et des cris en provenance de l'extérieur. Je reconnais la voix de Kalyel criant mon nom. Que fait-il là ? J'ordonne au soldat d'ouvrir le portail électronique ce qu'il fait à contrecœur. Aussitôt fait, mes acolytes se faufilent et font une entrée fracassante. Ils sont tous ensanglantés, je m'en inquiète aussitôt.

Kalyel s'exclame :
- Nous t'avons enfin retrouvé, pourquoi t'es tu enfui et que se passe-t-il ici ? Ce sont des robots humanoïdes que je vois là ?
- Comment m'avez-vous retrouvé ? Où est Yoni ?
- Du calme, tout va bien ? Que s'est-il passé ?

Il s'approche de moi et tente de me prendre dans ses bras . Je le repousse .
- Tu ne comprends pas, nous sommes tous condamnés, à cause de cet homme-là !
Je montre du doigt le soldat qui rigole encore .
- Pourquoi, qu'est-ce qu'il a fait ? Et pourquoi es-tu ici ?
- Je l'ai suivi après avoir entendu une conversation entre lui et Yoni qui faisait allusion au
déclenchement du code A. Je suis tombé sur cette centrale, et j'ai cru avoir désamorcée son piège mortel, mais j'avais tort .
- De quel piège parles-tu ?
- Dans une heure toutes les centrales nucléaires qu'ils détiennent exploseront et nous avec ! Je ne suis pas arrivée à temps, si tu savais comme je m'en veux !
Je me jette à ses pieds en larmes et reprends :
- Tout est de ma faute, j'aurais dû être plus réactive.
- Relève-toi s'il te plaît, le groupe a effectivement acquis d'autres centrales mais aucunes n'est en état de fonctionner actuellement les travaux à prévoir étaient de trop grande envergure.
- Quoi ? Comment ça ? Et qu'en est-il de cet endroit ? Tu as vu comme moi les robots, tout est en état de marche ici. Il m'a dit qu'il ferait tout exploser, c'est faux également ?

Je me relève en douceur et m'appuie sur lui.
- Techniquement c'est possible, mais là n'a jamais été leurs intentions. Ce qu'ils voulaient c'est
reprendre le pouvoir, ils ont tout misés sur cet endroit, symbole de pouvoir et de suprématie selon eux. Ils pensaient reconquérir la foule en leur montrant tout ce dont ils étaient capables de
produire.
- C'est absurde, les déchets nucléaires présentent un risque avéré de radioactivité, pourquoi n'ont-ils pas financés des projets durables et écologiques ?
- Le nucléaire a fait l'objet de beaucoup de polémiques et c'est encore le cas aujourd'hui, selon
certain le danger n'est pas authentique étant donné les techniques existantes pour enterrer ces
déchets.

Je reprends :
- Cet homme m'a dit qu'ils avaient prévu de se réfugier dans un bunker pour survivre à l'explosion, tu sais s'il existe réellement ?
- Un bunker ? Ah oui, j'en ai vaguement entendu parler, ils souhaitaient le garder sous le coude pour s'y replier en cas de force majeure.

Nous sommes soudainement interrompus par l'homme qui gît sur le sol, il se tortille en gémissant faiblement. Je regarde Kalyel inquiète, il reprend :
- Il n'est pas dans son état normal, il a été drogué comme tous les autres d'ailleurs, ne t'en fais pas, il va s'en sortir .
- J'en étais sûr ! Mais j'y pense, que s'est-il passé là-bas ? Où est Yoni ?

- Tout est sous contrôle, il n'a pas fait le poids, ses sous-fifres étaient faibles et non préparés au combat. Il a été emmené en lieu sûr, il ne nous causera plus de problèmes, nous avons des blessés sévères dans nos rangs mais pas de mort à déclarer .

- Qui est blessé(s) ?
- Pas ici, nous en reparlerons plus tard .
Je l'arrête d'une main et demande :
- Tout est vraiment fini ?
- Oui, allons nous-en !
Je lui souris légèrement avant de me diriger d'un pas incertain vers la sortie, bien que convaincue que cette histoire ne soit pas tout à fait terminée.

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