LA CASA DE PAPEL SAISON 5

Chapitre 6 : Coup d'échec

- Je trouve que c'était vachement futé d'amadouer le policier, dit Alicia une sucette à la bouche. Comment t'as fait ?

Le professeur est assis sur une chaise face à elle, en pleine réflexion. Alicia sait très bien ce qu'il veux essayer de faire mais il peut toujours essayer, c'est dans sa nature de réfléchir. Et puis, ça l'amuse de le voir aussi désespéré.

- Attend, laisse-moi deviner. Tu lui a donné du fric ? Quelque chose qui ne le rendait pas perdant. 1 million ? Ensuite tu lui a fait comprendre que c'était pour le bien, que tu lui en voudrais pas et qu'il ne lui arriverait rien avec un pistolet posé sur la table ? Puis il s'est jeté à l'eau, pour essayer de se tuer !

Marseille les bras croisés, n'aime pas cette situation où il ne peut pas aider le professeur. Il doit lui aussi se mettre à réfléchir pour trouver une solution. Et il doit se dépêcher. Alicia émet un rire face au silence du professeur tout en s'imaginant la scène qu'elle raconte. C'est bien ce qu'elle soupçonne. Le professeur est calme lorsqu'elle s'adresse à lui et Marseille, encore pire. Pourquoi diable a-t-elle décidé de venir parler à des murs ?

- C'était comment les aveux face au public, demande soudain Sergio. Leur dire que tu avais torturé un jeune et que tu étais celle qui avait exécuté les ordres du gouvernement ? Celui qui t'a d'ailleurs donné un merveilleux poste d'inspectrice dont tu n'as pas arrêté de jouer la duperie pour essayer de récolter les informations. Celles qui te permettaient d'avoir une image modèle aux yeux de tous !

- Ça m'a fait le plus grand bien, répond Alicia. A vrai dire, je voulais vraiment que tout le monde sache.

Sergio est impressionné par sa réponse.

- Ce même gouvernement qui t'a ensuite pourchassée parce que tu n'as pas voulu garder leur petit secret. Enfin, le tiens. Celui que tu t'es efforcée à garder parce que la torture, c'est intolérable !

Sergio se reprend en main puis la regarde.

- Nous lui avons donné un alibi pour qu'il ne soit pas considéré comme un criminel en cachant du faux C4 un peu partout chez lui et en le dédommageant avec les 1 million. Je lui ai tranquillement demandé de choisir son camp entre celui qui arrête les gens illégalement, les torture et abuse du pouvoir ou le nôtre. Puis il a fait son choix.

Il n'a pas changé d'expression avec la même démarche sereine qu'il entretient habituellement.

- Nous défendons également des valeurs mais toi tu te bas pour quoi, pour ton enfant ? Non parce que tu n'en a pas. Pour ton chat ?

Il s'arrête mais il peut continuer. Il a des tonnes d'exemples à balancer et il sent comme elle se calme. Alicia a le visage devenu moins plaisant. A force de jouer sur les mots, elle se perd et le professeur est bien meilleur à ce jeu-là.

- Je me bat pour moi, répond-elle.

{Dans la banque}

Dans la fonderie, Denver évoque ce qu'il s'est passé aux fondeurs en les aidant à rassembler les sacs.

- Mais le professeur, comment allons-nous faire, demande l'un des fondeurs.

- Nous n'allons certainement pas nous rendre donc on va continuer à suivre le plan, explique Bogota qui est avec eux. 

Il sort du sas de décompression dans sa combinaison de plongée en soulevant des lingots. Stockholm est descendue pour voir si tout va bien mais Denver a l'esprit embrouillé avec toutes les difficultés qu'il n'arrive par à surmonter.

- Ce n'est pas juste, dit-il. Et pour Lisbonne aussi qui est revenue grâce à lui mais maintenant c'est lui qui s'est fait prendre et elle ne peut plus le voir et même lui parler !