Chapitre 9 : Tous unis

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- Professeur ?

Lisbonne veux réentendre sa voix. Elle veut en avoir la certitude.

- Oui, c'est bien moi Lisbonne et je voudrais que tu transmettes un message à tout le monde.

Elle appuie son un bouton pour que tous entende dans la banque.

- Ecoutez-moi. J'inclus Alicia dans le plan. C'est-à-dire que nous allons tous les deux manœuvrer et vous suivrez les instructions que nous vous donnerons. Ce n'est pas négociable. Alicia connaît le plan mais nous allons vous aider à continuer tous les deux. Je veux que Lisbonne soit aux commandes et c'est avec elle que je communiquerais pour donner les directives. Vous devez respecter cet accord  que nous avons convenus et Alicia le respectera. Dans le cas contraire, je ne communiquerais plus avec vous et vous suivrez le plan de votre côté. Marseille est avec nous et veillera à appliquer la procédure.

Tokyo prend un air méfiant et n'est pas convaincue. Palerme et Helsinki se regardent. Rio, Denver, Stockholm et Manille ne disent rien.

- De son côté, Alicia veux tous vous entendre dire que vous jurez de respecter l'accord que nous avons convenus et que...vous l'appelez Dame.

Lisbonne hausse les sourcils et regarde Tokyo. Tout le monde réfléchit sauf Palerme qui se retient de rire et qui en a déjà mal au ventre.

- Ou Reine, comme vous voulez,  continue Alicia. Je préfère qu'on me distingue et Martín, je te conseille d'éviter de te faire remarquer !

- Et c'est tout, rien de plus, demande Palerme qui étouffe son rire.

Il se met à arrêter en remarquant qu'Alicia a prononcé son nom.

- C'est tout, enchaîne le professeur.

Tout le monde dévie son regard sur Palerme mais celui-ci ne sait pas quoi dire. Helsinki prend un regard noir puis Lisbonne attrape le micro.

- Professeur...vous allez bien, risque-t-elle.

- Oui, je vais bien.

Il veux aussi éterniser l'échange mais il a une autre précision à faire. Il ne sait pas comment aborder le sujet et on l'entend repositionner ses lunettes.

- Alberto est aux commandes du côté de la police.

Raquel ne dit rien puis encaisse. Elle imagine son ancien mari devant la table de contrôle avec Ángel. Personne n'ose relever les propos du professeur. Ce dernier voit à l'écran que Lisbonne lutte contre la nouvelle. Raquel sait que son ex conjoint serait de la partie tôt ou tard. Que ça soit d'une manière ou d'une autre, elle sait aussi que maintenant et grâce à toute l'équipe, elle peut l'affronter.

- Je ne vous ai pas entendus, dit Alicia.

- C'est bon, on suit, répond Denver.

Stockholm hoche la tête, suivit de Rio et Manille.

- Ok dame, dit Palerme. 

Helsinki accepte également avec Bogota qui revient de la fonderie. Tokyo est silencieuse et observe Rio qui évite son regard puis Lisbonne est la dernière à répondre.

- Très bien.

Elle regarde la caméra. Elle est déjà sortie du débat et pense à Sergio. Elle sourit discrètement. Un souvenir resurgit avec le magnifique paysage baigné de la douce lumière du soleil.

- Tu te souviens sur l'île ce que tu m'avais dit à la Saint Jean-Baptiste face à l'océan ? Je parlais de mes études et de ce que je voulais devenir quand j'étais jeune et je te disait que je cherchais la voie que je voulais suivre dans cette école. Tu m'avais dit que j'ai toujours été au bout, peu importe les épreuves.

L'un des meilleurs souvenirs qu'elle a partagé aux Philippines. Dans une longue tunique, Raquel exprimait un sourire épanoui, les bras autour de Sergio.

- Oui, je me souviens très bien !

Il peuvent chacun réentendre le son des vagues qui les frappaient dans la mer. C'est comme s'ils y étaient. Raquel se rappelle de toute la beauté que forme leur histoire, que beaucoup de choses se trouve parfois dans les infimes détails.

- Je suis devenue bien plus que la femme que je décrit et tu m'as toujours dit que nous irions jusqu'au bout ensemble, quoi qu'il arrive. Alors c'est ce que nous allons faire, je vais tous nous faire sortir d'ici. 

Dans le hangar, le professeur hoche tout seul la tête avec un sourire qui le retient et il tient le microphone contre lui.

- Nous réussirons parce que je sais que je peux compter sur vous tous ! Je vous promet que nous irons ensemble jusqu'au bout. Nous sommes une famille et je ne vous abandonnerai jamais, c'est un engagement. Lisbonne, je sais que tu sauras assurer cette responsabilité. C'est bien reçu.

Alicia reprend l'appareil dans le hangar.

- Ça suffit, j'en ai assez entendu. Si vous espérez remettre les pieds sur votre sable fin, il y a du travail !

Lisbonne a un sourire audacieux tandis que le professeur continue de l'observer face l'écran. Il a bien reçu son message.

- Si vous voulez que ça soit comme vous l'imaginez tous, vous avez intérêt à suivre à la lettre ce que je vous dit, ordonne Sierra. Finissez de transformer votre or et je vous rappelle quand j'aurais d'autres instructions à vous donner !

{Dans la tente des policiers}

Alberto reprend un café et il est étonné de la façon dont le professeur lui a parlé. Aucun de ses collègues n'a relevé, de toute manière il est globalement bien vu. Impossible de l'extirper de cet endroit, c'est son lieu de travail et il y resterait la nuit s'il le faut. Tamayo se trouve derrière lui et attend le bon moment pour reprendre l'appel. Il a beaucoup complimenté Alberto ces derniers temps, à croire qu'il est vraiment l'inspecteur dont il rêvait. Alberto a énormément travaillé sur cette affaire et s'apprête de nouveau à rappeler le professeur pour une discussion.

-C'est bon, vous pouvez y aller, dit le colonel qui s'assoit à côté de lui.

L'inspecteur établit la communication et attend avec impatience la réponse du professeur.

- Bonjour, c'est vous Alberto ?

Ce dernier prend le temps de boire une longue gorgée avant de poser sa tasse.

- C'est l'inspecteur Alberto. Libérez 15 otages. Si vous tenez à montrer votre bonne volonté après cette trêve plutôt mouvementée, vous devez marcher et c'est non négociable.

- Je ne pense pas que ce soit la première chose que j'ai envie d'entendre venant d'un homme malhonnête, répond Sergio. Un inspecteur dîtes-vous, j'aime beaucoup l'accueil noble que vous donnez à votre interlocuteur, surtout pour venir négocier.

- Je n'ai pas le temps de jouer, je vous laisse une heure pour y réfléchir.

Il pose les pieds sur la table en souriant pendant que Tamayo acquiesce pour approuver son discours.

- Pour l'instant, ce n'est pas mon intention.

- Ecoutez, oubliez tout ce que j'ai dit mais vous pouviez comprendre que je ne suis pas d'humeur, dit l'inspecteur.

- C'est dommage de tomber si bas mais je ne peux pas oublier. Vous nous avez également trahis de votre côté, sachez aussi que j'enregistre nos conversations et je ne suis pas d'humeur moi non plus !

- Très bien, oui c'est super, s'impatiente Alberto. Comme ça vous montrerez au monde la personne que vous êtes comme moi je montre celle que je suis, un inspecteur qui veut libérer des personnes innocentes pour qu'elles puissent retrouver leur famille et également un père furieux qui voudrait revoir sa fille.

- C'est ce qu'on verra, dit le professeur en posant son origami sur la table devant lui.  

LA CASA DE PAPEL SAISON 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant