LA CASA DE PAPEL SAISON 5

Chapitre 10 : Crispations

L'heure est écoulée. L'inspecteur affiche un sourire joyeux et même Tamayo a une meilleure mine. Pourtant, il devait être dans un pitoyable état après les mensonges que les braqueurs ont proférés lors de la dernière conférence. Le professeur les a humiliés avec ses preuves. Même Prieto en a pris un coup sur sa piètre conscience. Le colonel se souvient l'avoir vu retourner dans sa voiture dans un pitoyable état au milieu de la foule. Leur carrière a pris un coup et dorénavant, ils n'ont plus le droit à l'erreur. Mais Tamayo garde une certaine confiance en l'inspecteur Vicuña vu que celui-ci travaille correctement. Les épaules plus relâchées, il attend l'appel devant l'écran qui indique le temps écoulé. Il se dit que le professeur peux préparer un autre de ses coups mais qu'il est obligé de se montrer clément.

- Encore quelques instants, faîtes durer le suspense colonel, dit Alberto, les jambes sur la table.

-S'il vous plaît, ordonne Tamayo, tout sauf me rappeler Alicia. Rappelez !

L'inspecteur se rassoit normalement. Il repositionne le casque sur sa tête et ses collègues s'installent autour de lui. Il attend le signal de Tamayo pour entrer l'appel.

- C'est le professeur, je vous écoute ?

- Alors, quelle est votre décision ?

Dans son hangar, le professeur laisse un bref moment pour simuler une réflexion.

- C'est non, inspecteur.

Tamayo est surpris et fait un signe à Alberto. Il essaye de comprendre pourquoi.

- Comment ça, non ?

- Je vous l'ai dit, je ne suis pas d'humeur à négocier avec vous. Le premier appel est le plus important mais vous n'êtes pas un homme honnête, il n'y a pas besoin de le deviner. Vous m'avez beaucoup déçu. Je n'ai pas envie de parler ou de négocier avec vous plus longtemps.

- Si vous vous attardez sur toutes les choses qu'on aurait à se reprocher ou de la personne que nous sommes, vous savez qu'il y a de très grandes différences. Vous n'êtes pas non plus tout rose professeur ! Puis il s'agit de vies humaines, pas d'une conversation au bar entre deux bières !

- Je pense au contraire que vos collègues devraient en avoir quelque chose à faire. La bonne image de l'inspecteur gentil ne dure jamais trop longtemps et une fois que votre véritable nature aura pris le dessus, il ne vous verront plus de la même manière. Vous êtes exposé aux yeux de tous, alors cette fois, ils le remarqueront. Donc non, je ne parle pas de la même personne.

- C'est un beau discours persuasif mais moi au moins je ne suis pas un traitre !

Il est à cet instant avide de vengeance envers le professeur et son ex-femme.

- Pourquoi est-ce que la libération de 15 otages vous pose problème, vous soutenez de grandes valeurs et vous ne voulez pas faire de victimes, alors pour quelle raison ?

- Vous croyez pouvoir négocier mais si vous voulez vos quinzaines d'otages, il va falloir prendre sur vous et sur vos erreurs. Vous devrez attendre que je sois prêt de mon côté et que je vous rappelle avec une réelle envie de le faire, chose qui va être assez compliqu...

- Il est hors de question que nous attendions plus longtemps ! Nous vous avons laissé une heure pour que vous y réfléchissez. Ce n'était pas suffisant pour prendre une décision ? Je pense que nous sommes suffisamment respectable de notre côté.

- Nous parlions de vous Alberto, pas de vos collègues.

Le répondant du professeur agace l'inspecteur. Il se lève furieusement et renverse sa chaise.