Chapitre 31 : En route

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- Vos papiers, demande un policier.

- Bien sûr.

Le visage camouflé et une perruque rousse, Stockholm sort une enveloppe du vide-poche. Elle donne la carte grise et les papiers du véhicule.

- Il y a beaucoup de ramassage ces derniers temps, vos camions doivent être pleins.

Le policier observe leur camion.

- Ils sont chargés, en effet, répond Stockholm.

Le policier se déplace pour observer l'arrière du véhicule. Le professeur a longtemps réfléchi sur ce qui pourrait transporter l'or le temps de se rendre au port. Avec les contrôles qu'il a prévu être plus renforcés, il fallait trouver un moyen d'y échapper. Puis, il a pensé aux camions de poubelles.

- L'Etat nous oblige à contrôler le contenu de chaque véhicule en ce moment, explique le policier.

-Bien sûr et je comprends, répond Denver qui ouvre la portière.

Il sort du camion pour le rejoindre. Il porte le vêtement d'éboueur et le camion dégage une odeur de pourrissement. Le policier se couvre le nez.

- J'ouvre un sac et le vide entièrement, ce sera mieux, dit Denver.

Il appuie sur un bouton pour que la machine se mette en route. En manipulant les sacs, des substances étranges s'écoulent sur les parois et les secousses répandent un parfum malodorant.

- Je veux être honnête avec vous. Je vais vider le camion et je sortirait chacun des sacs que je vais vide jusqu'au bout pour que vous voyez. 

Le camion dans son chargement est vraiment sale et dans un mauvais état. Denver montre au policier sa bonne humeur.

- Voyez ce que la population de Madrid y jette à l'intérieur. Certains de nos résidents doivent aimer la chasse et prendre plaisir à dépouiller les bêtes. Ou d'autres préfèrent charcuter les animaux.

Il est ravi du discours qu'il avait préparé et il est content de lui partager le fruit d'un véritable métier. Ce n'est pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de celui qu'il aurait occupé s'il n'avait pas pris part au tout premier braquage. Denver parle comme s'il a vraiment ramassé les ordures au bord du trottoir et que c'est lui qui a vidé les poubelles du quartier.

- Puis on a le privilège de savoir qui est malade ou ne l'ai pas. D'ordinaire, certains préfèrent vider directement le contenu de leurs protections urinaires mais ça encore, on a l'habitude.

Le camion disperse les déchets et Denver a l'air passionné. Il désigne les sacs mais le policier n'est pas à l'aise.

- Vous savez, avec l'aplatissement, cela permet de mieux disperser toutes les graisses afin de mieux répartir les ordures pour nous faciliter le tri. Plus c'est écrasé et moins on reconnaît le déchet. 

Le policier a soudainement la nausée. Les odeurs sont vraiment fortes et il ne peut plus continuer à regarder sans avoir de hauts de cœur.

- Ecoutez je vois très bien. J'ai une longue journée. Je n'ai pas de doute, vous avez ramassé les déchets de notre commune. Avancez et terminez les récoltes. Je vous souhaite bon courage.

Il pince son nez puis s'éloigne rapidement. Denver sourit et rejoint le camion.

- On a encore la crèche et la maison de retraite à débarrasser. Excellente fin de journée !

Le policier est déjà partit. Denver hausse les épaules puis démarre le camion. Stockholm a l'air étonnée de ce qu'il a fait. Elle rit un peu.

- Comment tu as fait ?

LA CASA DE PAPEL SAISON 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant