Chapitre n° 1

9.1K 571 18
                                    

Charlotte était nue. Attachée, transpirante et souillée, sa tête tournait. Petit à petit, ses yeux se stabilisaient. Elle comprenait qu'elle se trouvait dans une chambre d'hôtel. Dans le noir.

Ses poignets lui faisaient mal.

Son corps était comme endoloris, elle eut du mal à comprendre que ses bras étaient écartés en croix au dessus de sa tête. Les menottes qui la maintenait l'écorchaient.

Une odeur poisseuse flottait dans l'air et plus elle se concentrait, plus la sensation d'avoir les poignets spongieux lui faisait penser qu'elle était actuellement en train de saigner.

De saigner abondamment.

Elle avait déjà dû essayer de s'enfuir donc.

En vain visiblement.

Sa respiration saccadée parsemait le silence pesant de la chambre. Le lit sur lequel elle se trouvait semblait immense, aucun de ses pieds n'arrivait à atteindre le bout d'un des côtés. Le matelas était spongieux, une odeur de transpiration mélangée à quelque chose d'autre s'éleva dans l'air à mesure qu'elle bougeait pour avoir de nouveaux repères.

Son instinct lui ordonnait de partir d'ici, coûte que coûte.

Charlotte se rendit compte qu'elle avait soif maintenant. Cette sensation de manque était accentuée par une désagréable impression d'avoir un goût amer sur la langue.

Son esprit s'échauffa pour retrouver un souvenir correspondant à ce goût... il était clair qu'elle n'avait pas l'habitude de consommer ce "quoi que ce soit", d'après ses maigres pensées qui se débattaient dans son crâne.

Sa respiration s'accélèra encore un peu plus quand elle se rendit compte qu'elle était mouillée et souillée de partout.

De partout.

Charlotte ferma les yeux pour essayer de se calmer, les larmes commencèrent par affluer en masse. Son esprit débloquait complètement. Il lui renvoyait l'information qu'elle possèdait du sperme sur la quasi totalité de son corps. Partant des seins et allant jusqu'à ses parties intimes. Un long filet avait séché et sa peau du ventre la tirait à chaque mouvement.

Elle compris alors d'où lui venait ce goût dans la bouche.

Son estomac se révulsa.

Elle lâcha un gémissement de douleur, le fait d'être dans le noir forçait son esprit à se concentrer uniquement sur son corps... quel corps ! Elle avait des courbatures de partout et des douleurs sourdes à plusieurs endroits.

Sans parler de son sexe... si douloureux.

Les larmes coulèrent vite, dans la panique. Charlotte tira de nouveau sur ses menottes et s'arracha un cri de douleur. Sa voix était éraillée, cassée, déjà trop utilisée.

- À l'aide !

Le souffle lui manquait, sa poitrine était douloureuse, sa tête recommença à lui cogner contre les tempes. Elle allait exploser.

Comment en était-elle arrivée là ?

- Aidez-moi !

Il n'y a personne d'autre dans la chambre.

Ce constat accablant lui donna à nouveau envie d'hurler de panique.

Les larmes ne cessaient d'affluer, Charlotte ne pouvait plus contrôler sa respiration.

La crise de panique était là.

Elle tourna alors sa tête vers l'extrémité droite de la chambre et découvrit une fenêtre. Malgré la nuit, elle perçut une faible lueur, quelque chose bougeait, un arbre ? Elle n'en était pas sûre.

Seule la lumière du jour pourrait lui en apprendre davantage.

Quelqu'un va venir me récupérer avant.

S'il vous plaît, aidez-moi...

Elle essaya une nouvelle fois de hurler mais sa voix se cassait à chaque fin de mot. Personne ne pourrait l'entendre dans cet état.

Dans un excès de colère et de désespoir, Charlotte se cogna la tête contre le mur, derrière elle. Le bruit résonna fortement. L'écho était long.

Légèrement sonnée, la jeune femme retenta une nouvelle fois.

- Quelqu'un... s'il vous plaît... n'importe qui...

Elle se cogna alors quatre fois la tête contre le mur, à intervalle régulier. De plus en plus lentement à mesure que sa tête commençait à tourner. Dans un cinquième essai, Charlotte se rappela soudainement qu'elle se trouvait en boite de nuit avec deux amies.

Elle suspendit son geste.

Où sont-elles ? Pourquoi ne viennent-elles pas m'aider ? Ce n'est quand même pas mon genre de participer à des orgies de la sorte, si ?

Charlotte essaie de se rappeler leurs prénoms, leurs visages... Quelque chose va finir par lui revenir !

Elles viendront la sauver.

Le silence était toujours là, rappelant à Charlotte que personne n'avait entendu ses quatre coups de tête.

Sans vraiment croire à cet espoir, Charlotte serra la mâchoire et se cogna une dernière fois contre le mur dans un gémissent de douleur.

Elle finit par perdre connaissance, une larme roulant sur sa joue gonflée.

OakDeath Club T1 - Jason [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant