OakDeath Club T1 - Jason [TERMINÉE]

Chapitre n°34

La nuit commençait à tomber sur le OakDeath Club et Jason n'avait toujours pas de nouvelles de Charlotte. Georgie faisait tout son possible pour trouver une solution mais elle n'était pas optimiste.

Surtout que tout le monde gardait sous silence le fait qu'ils avaient sûrement accepté dans leur clan une cheffe de secte étrange et certainement criminelle.

Qui avait probablement tué Marilyn.

Les recherches étaient donc plutôt ralenties. Si Karl mettait la main sur Charlotte et que cette dernière avouait avoir participé à cette horreur, Jason ne pourrait rien faire pour la jeune femme.

Jason eut un haut de cœur d'imaginer le tee-shirt de Charlotte accroché à l'arbre.

- Jason.

C'était Paul. Depuis que Georgie avait donné des directives pour affiner les recherches, Jason s'était retranché dans sa dépendance pour réfléchir. Il espérait qu'une partie de son cerveau lui donnerait toutes les clefs pour comprendre ce bordel.

- Je peux entrer ?

Jason marmonna un "oui" et se tourna pour faire face à son ami. Ses piercings brillaient trop, ses joues paraissaient si pâles à côté.

- Tu sais, on va la retrouver.

Il disait ça sur un ton neutre. Jason l'invita à s'asseoir sur la seule chaise de la pièce, il garderait son lit pour lui.

- Si on la retrouve, elle mourra.

Paul le regarda, les lèvres droites.

- Pas forcément, si elle n'a pas retrouvé la mémoire, alors on ne peut pas l'accuser de quelque chose dont elle ne se souvient pas.

Jason haussa un sourcil. Il revenait sur ce qu'il avait dit dans la maison principale ? C'était rare venant de lui, très rare.

- Écoute, reprit-il, je sais que ça peut paraître bizarre, mais Charlotte ne me plaît pas. Je ne sais pas... elle sentait le nid à emmerdes. On voit aujourd'hui que mon instinct était bon.

Jason gronda :

- Tu es venu jusqu'ici pour me dire ça ?

Paul leva les mains en souriant.

- Non, non. Ce que je voulais te dire c'est que je me suis certainement trompé sur son compte. Je ne pense pas que la Charlotte amnésique soit si problématique que ça. En tout cas, je vois bien à ton état pathétique qu'elle te fait de l'effet. Et pour ça je dois absolument t'aider à remettre la main dessus.

Jason était méfiant. Jamais Paul ne faisait des choses pour les autres, ce qu'il regardait avant tout était son bien être personnel.

- Qu'est-ce que tu gagnerais à ça ?

- Je serais peut-être tonton un jour !

Jason laissa échapper un rire franc. Lui, père ? Comment pouvait-il y penser dans un club de motard comptant plus de cadavres humains sur les bras que de cadavres de bières ?

- C'est une vision utopique que tu as de la vie, mon gars.

Paul secoua la tête, de nouveau sérieux.

- Je ne pourrais jamais avoir d'enfant, moi. Alors je compte sur toi, Jason.

Le jeune motard roux détourna le regard quand Jason essaya de voir s'il se moquait une fois de plus de lui. Ce n'était pas son genre de parler de paternité.

Ni de détourner le regard.

Pour la première fois, Jason voyait une facette de son ami arrogant et sûr de lui qu'il ne connaissait pas. La tristesse. La déception.