OakDeath Club T1 - Jason [TERMINÉE]

Chapitre n°6

- Dans quelle merde je me suis encore foutu moi ?

Jason se redressa en pestant. Elle était encore vivante, il venait de prendre son pouls.

- Putain.

Oui, il était vulgaire, et alors ? La situation était propice à dire ce genre de choses, non ? Bon. Il regarda sa montre, 9h45. Karl allait définitivement le tuer. Pourquoi avait-il fallu qu'il s'occupe de ça ?

"Pas prostituée"

Il regarda Charlotte, ne sachant pas quoi faire d'autre. Si ce qu'elle disait était vrai, il s'était mis dans de sales draps. Elle pouvait aussi lui mentir pour qu'il n'appelle pas les flics et la dénonce.

Si elle savait.

En tout cas, elle faisait peine à voir. Jason détourna le regard en serrant les poings. Le ou les gars qui avaient fait une chose pareille ne méritaient pas de vivre. Que ce soit son métier ou non.

En effet, la belle femme qu'il avait devant lui aux formes généreuses étaient couvertes de bleus. Des chevilles à la joue droite, elle avait dû subir des violences depuis plusieurs jours car certains prenaient déjà une teinte verdâtre. Il avait aussi remarqué quelque chose quand elle s'était levée : non seulement ses poignets étaient en compote mais il avait surtout vu ses gestes crispés vers son bas ventre. Elle s'était retenue mais Jason l'avait repérée.

Elle avait mal. Très mal.

Pourquoi s'était-il précipité dans cette chambre déjà ?

Ah oui.

Pour rien.

Tout ceci ne le regardait absolument pas. Il avait peut-être défoncé une porte et venait de se retrouver dans un monde de prostitution, de drogue ou d'armes blanches.

Il laissa échapper un petit rire. Quel abruti : il vivait déjà dans tout ça.

- Bon aller Charlotte, c'est l'heure du bain.

Sa voix emplit la chambre, étouffant la respiration saccadée de la jeune femme. Ses yeux roulaient sous ses paupières. Il l'empoigna délicatement pour la déposer dans la baignoire. Il en profita pour allumer l'eau et hésita : eau chaude ou eau froide ? Le mieux pour ses blessures serait l'eau froide mais au vue de ses claquements de dents quand il s'était approché d'elle, il valait mieux laisser couler de l'eau bien chaude.

Le temps que l'eau soit à la bonne température, il prit un gant de toilette et lui essuya le visage, son bleu sur la pommette semblait frais et il se retint de grogner. Quel monstre pouvait frapper une femme attachée à un lit ?

Jason reporta son attention sur ses traits. Il ne pouvait se mentir : cette femme était sublime. Sa chevelure noire, coupée au niveau de ses épaules était emmêlée mais elle semblait si légère qu'il voulu passer sa main dedans.

Elle remua dans la baignoire et il reprit ses esprits.

- T'es pas net, mon gars, mater une femme inconsciente. C'est quoi la prochaine étape ?

L'eau commençait à bien monter, elle allait bientôt arriver à sa poitrine voluptueuse. Une fois de plus, Jason se fit violence pour ne pas la regarder. Cette femme venait de subir de multiples viols, inutile d'en rajouter un, évanouie ou non.

Jason s'assit donc contre le mur, les chaussures contre la baignoire et coupa l'eau. Elle en avait désormais jusqu'au cou et l'eau se teintait d'une couleur rougeâtre. Ses poignets étaient vraiment amochés.

Qu'allait-il faire maintenant ? Il ferma les yeux et plaça sa tête contre le mur froid. Il pouvait toujours lui prêter son téléphone pour qu'elle puisse appeler ses proches - si elle en avait - ou bien son patron - si c'était vraiment une prostituée -.