OakDeath Club T1 - Jason [TERMINÉE]

Chapitre n°11

"Catin"

Non ! Non ! Laissez-moi !

"Grande soeur ?"

Matthias ?

"Grande soeur ?"

Charlotte n'existait pas. Elle flottait, avançait, reculait et ne bougeait pas. Le tout dans la même seconde. Elle ne voyait rien, puis Monsieur Kipu apparut, il lui manquait une patte. Autour de lui, c'est le noir total. Charlotte essaya de l'attraper mais rien n'y fait, elle n'a pas de corps. Elle continue de flotter, légère, frileuse.

Matthias !

Son petit frère ne répond plus. Charlotte a peur, elle tremble désormais. Une voix monte alors, d'abord lointaine, un murmure doux, puis de plus en plus proche, fort.

"Tu dois être jugée pour ce que tu as fait, catin. Catin. Catin. Catin."

Charlotte se réveilla en sueur, de nouveau nue. Une panique sourde monta en elle et un hurlement lui déchira les poumons. Jamais elle n'avait autant crié, pas même en se réveillant du viol qu'elle avait subit. Cette fois pourtant, sa gorge était hydratée et ses poumons ne lui faisaient pas mal.

Hurler, toujours plus fort.

Une jeune femme déboula alors dans la chambre :

- Qu'est-ce qui se passe ici, bon sang ?

Lorsqu'elle vit l'état de panique dans lequel était Charlotte, elle se calma immédiatement et ferma délicatement la porte derrière elle.

- Du calme, du calme...

Elle fit comme Jason et s'avança lentement, la main légèrement levée devant elle.

Jason.

Charlotte se concentra sur elle.

Où es-tu, Jason ? Où es-tu ?

- Du calme, répéta l'inconnue.

Quelle belle femme ! Incroyablement belle. Ses cheveux roux tombaient sur sa poitrine en boucles irrégulières et de nombreuses tâches de rousseurs parsemaient son petit nez retroussé. Elle avait des yeux encore plus verts que ceux de Charlotte et elle devait faire la même taille que Jason, élancée et musclée.

Très intimidante quand Charlotte réfléchissait bien.

Le fait d'être concentrée sur son débardeur orange passé et son jean taille basse qui lui allait à merveille, Charlotte avait reprit son souffle et se sentait mieux. Elle décida de ramener la couverture sur sa poitrine, cette femme était quand même une inconnue et elle avait assez montré son corps pour trois siècles.

Charlotte fronça les sourcils, deux bandages propres parsemaient ses poignets.

- Je m'appelle Georgie, se présenta-t-elle en s'asseyant sur le lit à côté d'elle, tu devrais continuer de te reposer.

Georgie ? Quel drôle de prénom ! D'où venait-elle ? N'était-ce pas plutôt Georgia ? Charlotte ne posa pas de question, ne pouvant pas se fier à sa mémoire défaillante.

- Jason ne va pas tarder, reprit Georgie, il est parti t'acheter des habits.

Charlotte lâcha légèrement le drap qu'elle tenait fermement, rassurée. Elle avait eu si peur qu'il l'abandonne !

- Où suis-je ? Finit-elle par demander faiblement.

Sa gorge commençait à lui faire mal. Elle avait peut-être un peu trop crié...

Elle prit quelques secondes pour regarder autour d'elle, comprenant qu'elle se trouvait dans une chambre habitée. Les draps sentaient une odeur de cuir mais ils étaient propres, d'un blanc éclatant. Sur sa droite, Charlotte pouvait voir une porte donnant sur une salle de bain aux couleurs sobres. En face d'elle, une simple commode et une chaise ornaient le reste de la pièce. Quelques habits étaient pliés sur cette dernière et elle reconnut sa robe noire.