OakDeath Club T1 - Jason [TERMINÉE]

Chapitre n°4

Jason vérifia une dernière fois ses affaires.

Enfin ses armes surtout. Le reste, il pouvait toujours l'acheter en route. Il rangea avec satisfaction son dernier couteau récemment troqué et regarda sa montre.

9h : parfait.

Il descendit avec nonchalance vers l'accueil pour rendre ses clefs, les voisins avaient continué d'être silencieux pour le reste de la nuit. Jason avait pu dormir d'une traite.

- Comment s'est passé votre séjour, Monsieur ? Demanda l'hôte d'accueil.

Jason lui lança un regard noir.

- Je n'ai presque rien dormi à cause d'un couple dans la chambre d'à côté.

L'homme le regarda étrangement, la tête légèrement penchée sur la droite. Jason devait se justifier. Il se racla alors la gorge, pas le moins du monde gêné par ce qu'il allait dire haut et fort.

- Ils ont copulé toute la nuit, en gros.

Personne n'était présent autour d'eux mais le réceptionniste sembla extrêmement gêné par ses propos. Jason leva les yeux au ciel et fit un geste brusque de la main, impatient de partir.

- Dans quelle chambre étiez-vous, Monsieur ?

Jason se passa une main sur son visage. Pourquoi avait-il fallu qu'il se plaigne ? Il perdait du temps, là.

- Chambre 320, au bout du couloir. C'était la 321.

Il voyait bien que le réceptionniste faisait son job, il pouvait lire dans ses yeux : "si problème il y a eu, réclamation il doit y avoir". Jason attendit donc, il n'était pas à trois minutes près et en profita pour lire le petit badge accroché à la chemise de son interlocuteur : Diego. Un espagnol ? Certainement, il pouvait entendre quelques notes chantantes dans ses phrases, victimes d'un accent refoulé.

Diego tapota trente secondes avant de se stopper net et de relever brusquement les yeux vers Jason.

- Vous avez du faire erreur, Monsieur, il n'y avait personne dans la chambre 321 cette nuit.

Jason plissa les yeux, les notes chantantes étaient revenues, moins contrôlées. Diego lui sourit gauchement, le visage crispé dans cette grimace qui semblait douloureuse à tenir. Ses yeux peinaient à rester fixes, tremblants à gauche, puis à droite, le tout avec des mouvements de mains nerveux. Finalement, Jason le vit inspirer une fois et il sembla recouvrer un brin de calme.

- Autre chose, Monsieur ?

Jason a horreur de trois choses : primo, qu'on touche à sa moto, deuxio, qu'on essaie de lui voler ses couteaux et tertio, qu'on lui mente.

Il n'avait pas pu se créer des hallucinations auditives toute une nuit. Ce qu'il avait entendu était réel. Pourtant, il était certain que Diego ne lui dirait rien de plus. Ce n'était pas le propriétaire de cet hôtel, ça se voyait bien. Si Diego lui donnait cette information, c'était certainement qu'il l'avait reçu d'une personne plus haute encore et qu'il jouait sa place s'il révélait quoi que ce soit à Jason.

Ou alors le motard commençait à inventer n'importe quoi à cause du manque de sommeil.

Très probable, du con.

Il finit par se secouer, ce n'était pas ses affaires après tout. Il hocha donc la tête en regardant Diego presque soupirer de soulagement en le voyant faire. Quelques gouttes de sueurs avaient fini par perler sur son front.

- C'est tout bon alors, Diego.

Jason tapa le plat de sa main sur le comptoir en bois, signe provocateur indiquant qu'il partait.