I don't wanna write a fucking fanfiction

IЯЯƎVƎЯSIBLƎ

Bonjour bonjour !

Comment allez-vous ?

Merci à Chlopichu (et ses conseils dans les commentaires) TomDelangue Interzone_Wanderer (qui savent tous deux sans doute déjà le sujet du jour en tant que cinéphile de première classe) jesuislogique (qui est toujours aussi... logique)ILikeKartoffelsalat  (qui a une excellente mentalité je le répète)Meggings1(qui défend avec ferveur l'adorable ) AelitaShaeffer SeasonCanahait (dont je ne vois pas le pseudo s'afficher à côté de ses commentaires pour une obscure raison et qui poste des commentaires très interessant et documenté - toujours pas de nouvelle du tréma ?-) Hikarumurasaki (qui m'a fait l'honneur de venir lire pour la deuxième fois mon article précédent) Khaos222 (à qui je promets bientôt son article) elasticos (qui remet en doute ma passion pour les mangas *rire*) fairyvb (qui a parlé un peu de sa propre expérience avec les fakes, c'était très intéressant) Tsun-Amie (guettez sa nouvelle histoire, ça à l'air d'envoyer du lourd) Sakurako_Darling in-activity (officiellement un traitre à la nation des chaussettes) Dracarys (... j'ai essayé de pas trop être sérieuse. J'ai essayé.) hikari-miyako (la belle blonde de Hirokimura).

Aujourd'hui, le titre est un peu énigmatique, je vous le concède. N'importe qui connaissant le film en média doit deviner de quoi nous allons parler aujourd'hui. Commençons.

Je l'ai déjà dit, mais en ce moment wattpad se "purge". Nombre d'histoires et d'auteurs se font strike pour des raisons plus ou moins faciles à comprendre. Je traine assez souvent du côté du compte des ambassadeurs en tant que "rapace de journaliste à la recherche d'un article" comme le disent si bien certains personnages de série que je ne citerais pas. J'ai donc lu pas mal de réclamation à propos de comptes ou d'histoires supprimées. Par ailleurs, ces pauvres ambassadeurs avaient l'air d'avoir bien du mal à expliquer qu'ils n'étaient que des ambassadeurs et que par conséquent ils n'étaient pas à l'origine de ces suppressions.

En les lisant, je suis tombée sur un commentaire un peu différent qui disait selon mes souvenirs entre autre qu'il était temps qu'ils fassent le ménage car la plateforme regorgeait de fictions abjectes prônant volontairement ou non le viol et autres comportements immoraux. Alors en lisant ce commentaire, je me suis dit que le type devait exagérer un peu. Je suis la première à râler, vous le savez bien, sur les romances bien sexuelles, mais comme pour les fanfictions, ce n'est pas tant leur présence qui me dérange que leur omniprésence. Je me disais que "prôner le viol" était sans doute fort, que personne ne pouvait décemment faire ça. Alors, curieuse, j'ai tapé une recherche avec deux mots clefs "chronique viol".

Et j'ai pas été déçue.

Des centaines et des centaines de résultats du type "mariée à mon violeur", "amoureuse de mon violeur" etc. Ah mes yeux ont saigné, c'est moi qui vous le dit. Enfin, je me dis "Allons bon, quand même c'est pas possible que ça marche ce genre de truc". Que de naïveté. Des milliers de vues. Voilà ce qu'ont ces trucs.

Mais comment c'est possible ? me dis-je en ouvrant le premier chapitre du premier résultat.

Des centaines de fautes, de l'argo à tous les coins de chapitres, aucun respect pour la langue française. Je ne comprends même pas comment ce truc peut-être lisible. Mais bon, jusque là, rien de neuf sous le soleil.

Non, ce qui m'a heurté, ce qui m'a réellement choqué, c'est la facilité avec laquelle l'auteur survolait le viol. On avait l'impression que ce n'était rien. L'auteur n'avait aucun scrupule à dire qu'ils y étaient allé à plusieurs. Son personnage ne semblait même pas s'en soucier. Je survole quelques chapitres - ayez pitié de mes yeux - et je cherche celui où elle reparle à celui qui l'a violée en premier. Il s'agit d'une conversation téléphonique. Je me dis qu'elle va au moins lui en vouloir, même si c'est mal écrit. Mais non. "C'est rien t'inquiète" sont ses mots lorsque le type lui dit qu'il est désolé.

Alors. Je ne me mets pas souvent en colère. Parfois je suis sérieuse *hum hum IMPORTANT n'est ce pas * mais je ne mets rarement réellement en colère. Mais là, j'ai été révoltée. J'aimerais vraiment avoir une conversation en face à face avec l'auteur pour lui expliquer à quel point ce qu'elle a écrit est abjecte et totalement déplacé.

On va mettre les choses au clair une bonne fois pour toute : un viol c'est douloureux. Un viol, c'est le vol de la fierté d'une personne. Un viol, c'est la pénétration dans ton être, au plus profond de toi même. Il n'y a pas pire au monde que de se faire violer. C'est comme si on t'avait poignardé, saigné à vif, à l'intérieur de ton propre corps. Sauf que tu restes prisonnier de ta douleur. Tu. Ne. Peux. Pas. Te. Guérir. D'un. Viol. C'est simple. Clair. Précis. Ce n'est pas quelque chose que tu oublies ou que tu pardonnes. C'est un traumatisme. Cette personne risque de ne plus jamais pouvoir ressentir la joie d'un acte consenti. Cette personne risque de ne plus vivre après cela. Cette personne risque d'être morte de l'intérieur. Détruite aussi bien au niveau physique que psychologique.

Personne ne peut parler des viols. Personne sauf les victimes.

De quel droit moi je parle de ce que fait un viol alors ?

Eh ben figure toi que certains parviennent après des années à en parler. Il te suffit d'aller chercher sur youtube. Il y a des reportages sur ce genre de chose. Et sans trop en dire sur ma vie privée, j'ai dans mon entourage des éducateurs avec qui je peux parler de ce genre de traumatisme.

Mais tu ne peux pas en parler sans t'être renseigné. Tu ne peux pas faire même un contenu humoristiques sur les viols. Tu ne peux pas prendre cette liberté. Parce que c'est immorale. Parce qu'en faisant ça, tu fais parti des êtres ignobles qui disent qu'un viol "c'est pas si grave". Et quelque part par conséquent tu incites à le faire. Tu es peut-être même pire que les violeurs.

Non je n'exagère pas. Suggérer qu'une fille - ou un garçon - puisse pardonner à son agresseur, c'est suggérer que n'importe qui peut le faire, que c'est un acte pardonnable. Mais ce n'est pas le cas, j'espère que nous sommes bien d'accord.

Mais il n'y a pas que l'auteur qui est coupable dans cette histoire.

Il y a aussi nous, les lecteurs. Nous qui offrons nos vues à ce type de personne qui ne se rend pas compte de la démesure de ses mots. Même moi, qui par curiosité malsaine ait regardé ce truc.

Stoppons cette hérésie. Stoppons ces histoires qui n'ont aucune morale. Stoppons ces mots qui ne mesure par leur lourdeur. Par pitié. Pour toutes les victimes d'êtres et d'actes horribles dans le mal.

Stop.

Je ne veux pas non plus de vague de haine envers ces auteurs. Songez que comme pour les fakes, ce sont des personnes trop jeune pour comprendre ce qu'elle écrive. C'est pour cela que je n'ai mentionné personne ici. Si vous en avez le courage, allez signaler ces histoires. Moi, lorsque je vois leurs nombres, je désespère. Mais je continuerais à les signaler. Je continuerais à dire que je n'accepte pas ce type de propos. Même si je dois me faire bannir pour signalement intempestif. Je m'en fiche. Mais n'éprouvez aucune haine. N'allez pas insulter ces auteurs. N'allez même pas voir ces histoires, elles n'en méritent pas la peine. Car si cet article est à l'origine d'un tel sentiment, alors je serais peut-être encore pire que les écrivains de ces histoires.

L'affiche en média est celle d'Irreversible, un film qui a fait polémique au festival de Cannes en 2002 tant la scène de viol y est réaliste et longue, faisant fuir cinq cent personnes de la salle lors de sa projection.

Merci de votre attention.