Entre Temps -Hinny-

Chapitre 28 : De retour à la maison

L'appartement en plein cœur de New York était silencieux, presque trop. Le jeune enfant était à l'école tandis que les deux autres ne travaillaient pas et étaient assis dans le salon sur deux canapés différents. La jeune femme fixait la table devant elle pour s'encourager à parler. L'autre attendait patiemment que celle-ci prenne la parole.

Quand ils s'étaient réveillés, la jeune française avait tout de suite demandé à avoir une conversation durant la journée. Harry avait accepté, se doutant du sujet et s'en voulant terriblement. Après avoir conduit le petit Ted à l'école maternelle, Harry s'était assis dans le salon, attendant sa sentence.

La jeune femme inspira profondément puis dirigea son regard vers le jeune homme en face d'elle.

- Harry, je... commença-t-elle avant qu'il ne la coupe.
- Non. Je suis désolée, c'est moi le fautif.
- Laisse-moi parler ou je te jette par la fenêtre.

Son ton autoritaire arrêta immédiatement l'anglais, ne voulant pas faire une chute de dix étages.

- Depuis un mois, on ne fait plus rien tous les deux. On s'évite presque, plus de conversations, plus rien. Alors je ne connais pas le pourquoi du comment mais je sais que tu penses à elle, expliqua-t-elle sans le quitter des yeux. Je ne t'en veux pas.
- Tu ne m'en veux pas ? demanda-t-il visiblement surpris du sang-froid de la jeune femme.
- Non. Je ne doute pas des sentiments que tu as pu avoir à mon égard mais ils ne sont plus présents aujourd'hui.
- Evie... je suis terriblement désolé, tu es une personne formidable. Tu ne mérites pas ça.
- C'est pourquoi, je pense qu'il est mieux pour nous deux qu'on arrête là. Je pense mériter quelqu'un qui ne pense pas à une autre et je te connais. Je sais que, sans elle, tu ne seras jamais réellement heureux. Tu as besoin d'elle et ça se voit à des kilomètres maintenant, continua la française les larmes aux yeux.
- T'es beaucoup trop gentille avec moi.
- Je ne vais pas te tuer parce que t'as plus de sentiments pour moi. Ça ne se contrôle pas ce genre de chose et t'en vouloir aurait été idiot de ma part.

Alors que la jeune femme laissa couler ses larmes sur sa douce joue, le silence se réinstalla.

Elle avait raison. Harry l'avait vraiment aimée. Il avait aimé leurs moments de rires, les moments tous les trois ou seulement tous les deux. Aucun doute là-dessus, il avait vraiment aimé Evie Wils mais aujourd'hui ce n'était plus le cas et elle s'en était aperçue. Evie le connaissait trop bien et avait lu en lui comme dans un livre ouvert. L'amour qu'il ressentait pour Ginny ne pouvait être comparable à une simple amourette de jeunesse, ce qu'était Evie.

- Et avant que tu ne poses la question, oui tu peux rester le temps de te trouver un appart. Par contre, t'occupes la chambre d'amis.
- T'es vraiment beaucoup trop gentille.

Ils se sourirent mutuellement et Harry se leva pour aller changer ses affaires de pièce. Maintenant, il fallait annoncer à Teddy qu'ils n'étaient plus ensemble et que les deux garçons allaient devoir déménager dans peu de temps.

- Trop bien ! avait répondu l'enfant de quatre ans quand son parrain lui avait annoncé leur rupture.

L'ancien Gryffondor fut étonné de sa réaction et ne put retenir un fou rire en comprenant les pensées de son filleul. "Je l'aime pas." "Elle a pas d'humour." "Elle aime pas jouer.". Il aurait dû s'en douter connaissant la mère de l'enfant, celui-ci ne pouvait pas être bien différent et donc avoir des critères d'amitié élevés.

Un mois plus tard, le mois de février était déjà bien avancé et Harry et Teddy vivaient encore chez Evie, faute de trouver un appartement à leurs goûts, qui ne se trouvait pas trop loin de l'école du petit et surtout qui rentrait dans le budget de Harry qui n'avait pas tout son argent aux États-Unis.