CHAPITRE 18 :

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J'ouvris les yeux. Un grand mal de crâne survint et un ultrason également. C'est en voulant me plaquer ma main gauche contre mon front que je remarquai des bandages tout autour d'elle. Mais il n'y avait pas que ma main qui était couverte de bandages, il y avait mon bas du dos, mon œil gauche également. J'avais l'impression d'avoir raté un épisode. Qu'est-ce que j'ai fait pour être dans un état pareil ? Un laps de temps après avoir fixé ma main, je reconnus le décor. On est à la taverne, et je suis dans mon lit. Avec difficulté, je réussis à tourner la tête. C'est alors que je me rendis compte que Renji dormait à poings fermés la tête dans ses bras, avachi sur mon lit. Digne des plus grands clichés. Mais même si c'était un peu facile, je ne pouvais m'empêcher de rougir et de sourire. De ma seule main valide, je lui caressais les cheveux. C'est alors qu'il se réveilla doucement, les mains posées sur ses yeux. Il me regardait, le regard fatigué. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé à lui aussi ? C'est alors, que ses yeux s'écarquillèrent et qu'il prit une grande inspiration. Puis, il sourit.

« Tu es enfin de retour. Dit-il, vidé de son énergie.
-Pourquoi, je dormais depuis si longtemps ?
-6 jours s'est pas mal quand même pour un petit somme.
-6 JOURS ?! Mais comment s'est possible ? J'ai juste fait une visite de la ville !! M'exclamai-je.
-Comment ?
-Mais oui, je veux dire, c'est pas possible. »

Le regard jusque-là brillant de Renji s'éteignit laissant place à un regard sombre.

« Donc tu ne te souviens de rien ... ? »

Je le regardai curieuse. J'aurais des choses dont il faudrait que je me souvienne ? C'est alors que je me rappelai que Renji était un noble, mais également notre conversation et sa veste rouge qu'il m'avait donné en échange de certaines révélations.

« Si je viens de m'en souvenir, il faut que je te rende ta veste d'ailleurs. »

Je me levai avec des rechignements et pus l'extirper de mon dos. Une fois dans les mains, je lui tendis. Mais il avait toujours la mine sombre.

« Un problème ? Demandais-je, curieuse.
-Je ne te parlais pas de ça. Dit-il, la bouche tordue. »

Le voir dans cet état me fit un drôle de choc. C'est alors qu'il m'extirpa de la couette ma main gauche.

« Tu penses qu'en visitant la ville, tu aurais pu te faire ÇA ?! »

Je me rendis compte qu'il me parlait des bandages que j'avais sur ma main. Je le regardais partagée entre deux sentiments. Oui, c'est vrai que je ne comprends pas totalement comment je me suis fait ça, mais pourquoi il s'emporte comme ça ? Je levai un sourcil et le regardais avec du déni.

« écoute, je sais que je peux t'inquiéter de temps à autre, mais en l'occurrence, j'ai dû simplement me faire une fracture ou quelque chose du genre, pas de quoi s'inquiéter voyons.
-Jaïa. Je pense que tu ne t'en souviens juste pas... Tu ne te souviens pas de ce que tu as fait il y a 6 jours dans la nuit ?! »

Ses mots me mirent dans un mal-être profond. Mais pourtant je me souviens de tout.

« J'imagine que non, mais tu dois forcément pouvoir m'éclairer. C'est quoi, vous m'avez fait picoler pour la première fois de ma vie avec Gaspard et Temio ? »

C'est alors qu'il avança sa main vers mon visage. Il attrapa mon foulard et me le retira. Je me plaquai ma main contre mes joues, sur mes moustaches, mais elles débordaient.

« J'ai tout vu déjà. Il y a 6 jours dans la nuit. Déclara-t-il, visiblement triste. »

Je sentis les larmes monter. Non, tout sauf ça....

« qu'est-ce que j'ai fait ? Dis-je la voix tremblotante.
-Je ne vais pas te dire ce que tu as fait car ce n'est pas ce que m'a dit de faire Temio. Je vais tout t'expliquer clairement. Toi et moi, nous sommes des Descendants. Je suis le descendant de Kagutsuchi et toi la descendante de Raijin. Tu te souviens certainement que Saguraka, l'impératrice impériale de Sakaku n'est autre que le serpent cracheur de feu, le kami élémentaire des flammes ?
-Oui. Je m'en souviens. Dis-je, la plus profonde détresse écrite dans mon regard.
-Et bien, il y a 6 jours, l'impératrice de Sakaku soit Kagustuchi s'est rendue dans la ville. Elle était là pour que je vienne avec elle, m'emmener avec elle. Je devais discuter de deux choses ce jour-là avec Père mais qui revenait à la même chose, la liberté. Je n'ai pas choisi d'être le descendant de Kagutsuchi comme tu n'as pas choisi d'être la descendante de Raijin. Quand je me suis rendu au manoir des Uragi le soir-même, Temio s'est interposé et y a essuyé de nombreuses blessures. Mais, par je ne sais quel miracle, tu es arrivée à temps. Au moment où elle allait m'emmener, tu es arrivée et tu m'as sauvé, m'entraînant avec toi dans les couloirs de mon manoir. Nous avons retrouvé Temio. Toi et lui, vous étiez tous les deux dans une forme étrange. Vos cheveux formaient des oreilles rondes, vous aviez une queue de tigre, des rayures noires vous parcourant le corps mais aussi de longues griffes. Ce que je peux te dire, c'est que tu n'étais pas toi-même. Je ne t'ai pas reconnu, et je suis certain que pour une raison inconnu, tu obéissais à quelqu'un. Tu connaissais par exemple des incantations jamais vues et jamais connues. Lorsque Saguraka a tenté de m'emmener pour la seconde fois, tu m'as mordu et mélangé nos deux sangs, puis tu t'es transformée en quelque chose. Tu étais une humaine, mais avec deux queues, l'une de tigre et l'autre de serpent, tu étais parcourue d'écailles rayées de noir et tes canines se sont étendues pour devenir des crochets. Après ça, tu es partie, emmenant Temio et moi à la taverne. Quand on est arrivés, tu étais épuisée et tu es tombée par terre... après, j'ai dû m'évanouir je pense. »

HÉROSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant