Nous avions passé la journée dans les rues de Vinidé. Gaspard s'était beaucoup attaché à Temio sûrement dû à leurs âges. Renji n'avait pas arrêté de m'énerver et de jouer avec mes émotions. De midi jusqu'au coucher du soleil nous nous étions baladés, observés le paysage, admirés la beauté de cette ville. La rivière qui traversait la ville en son milieu s'appelait le Grand Canal de part sa longueur mais aussi par sa profondeur. Nous avions réussi à faire un tour dans une grande barque affinée en pointe sur les extrémités sur le Grand Canal. J'avais été dans le bateau de Renji. Il m'avait d'ailleurs bien embêté et m'avais éclaboussé avec l'eau claire du canal. Nous avions donc fait une véritable bataille d'eau qui avait failli dégénérer en baston. Le garçon qui nous conduisait dans la barque nous avait demandé si nous étions un couple, ce à quoi j'ai répondu un non direct. Renji avait acquiescé également. Temio s'était d'ailleurs moqué de lui pour une raison inconnue. Au fond ils s'adorent ces deux-là. J'avais été heureuse de ma journée, et avait pu souder mes liens avec mes amis. Cette sensation de bien-être et de sécurité auprès d'eux était assez dérangeante mais à la fois réconfortante. Je n'avais jamais entreprit de me lier d'une quelconque amitié avec des étrangers durant ce voyage, mais c'était plus fort que moi. Pour autant, une douleur dans ma poitrine m'avait dérangé pendant toute notre balade. Maudite mère. L'abandon est une douleur irréparable, c'est bien vrai. Je devrais renoncer à eux. C'est pour mon bien. Mais cette pensée me provoquait une profonde tristesse. La journée passa, nos liens étroits se resserrent et ça me faisait plaisir malgré tout. Nous avions dégusté un délicieux poulet rôti le soir-même, accompagné de vin. J'étais dans mon lit, la tête sondant le moindre souvenir de cette merveilleuse journée qui s'annonçait pourtant si mal. Merci Temio, tu ne veilles pas sur moi pour rien. Je me levai, et sortis de la chambre. Si le sommeil ne vient pas, alors autant sortir de cette chambre et prendre l'air pourquoi pas ? quand j'ouvris la porte, je vis l'éclatante couleur rouge de la veste de Renji. Il était sur une table, sirotant une tasse remplie d'un liquide cette fois-ci vert très pâle. Du thé sûrement.
« Salut ! »
Je lui fis un signe de la main et celui-ci sourit.
« Viens t'asseoir. Me proposa-t-il.
-je ne vais pas te déranger, tu es sûr de toi ? Ricanai-je.
-Roh, tu m'énerves déjà. »Je ricanai plus fort mais m'assis face à lui. Il porta sa tasse à ses lèvres. Son regard bleuté se dirigea sur moi. C'est alors qu'il devint rouge comme une tomate. Tiens, son thé devait sûrement être brûlant, ça lui apprendra à faire le malin. Il posa sa tasse sur la table et mit ses mains sous son menton.
« Ecoute. Je suis désolé de ce qui t'est arrivée depuis que tu m'as rencontré. Je ne t'apportes que des ennuis et je te fais du mal...
-Mais arrête tu veux ? Le coupai-je. Tu voudrais détruire l'image du Renji, plus fort et hautain, que j'ai de toi ? Alors, arrête.
-C'est vrai que ce serait dramatique si mon image s'envole d'un coup. Dit-il le regard fier mais sa langue de sortie.
-J'en ai eu presque peur. Rigolai-je.
-Tu taquines toi maintenant ? Tu devrais arrêter, ton image de tigresse au coeur de pierre va se dégrader.
-Malheureusement, c'est quelque chose que je ne peux arrêter, c'est dans ma nature.
-Tu es vraiment compliquée... Dit-il.
-Tu n'arrivais pas à dormir ?
-Oui. C'est pour ça que je me suis prit une tisane relaxante. Lors de mes insomnies, Gaspard m'en donnait souvent.
-Tu as l'air de l'admirer.
-Oui. C'est comme un père que je n'ai jamais eu pour moi. le mien est fondé sur pleins de principes qui ne me correspondent pas et ne se dérangeait pas pour employer la force pour se faire respecter ou obéir. Ici, je me sens réellement chez moi avec un père, un grand-frère et... »Son regard se posa une seconde fois sur moi. Il le détourna et rougis légèrement.
« Et ?
-Laisse. Oh, tiens d'ailleurs, tant que j'y pense. Tiens. »
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HÉROS
FantasyJaïa Uno, jeune Yaturienne de 15 ans, accompagnée de son tendre frère Temio, se retrouvent confrontés à la dure réalité : ils sont rejetés par la société. Un jour, quand un voyageur d'un pays voisin s'allie à leur duo pour mener à bien une mission...