CHAPITRE 32 :

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Mes affaires avaient été précieusement rangées. Habillée dans une belle robe blanche en maille, j'avais de grandes bottes camel me montant jusqu'aux genoux. Temio était debout, à côté de mon lit. Je fermais donc mon gros sac que nous avions acheté à Warudo avant de partir à l'aventure. Les médecins quelques heures avant cela m'avaient annoncé que je pouvais sortir de l'hôpital. Mes blessures avaient complètement cicatrisé même s'il fallait que je continue à prendre mes médicaments. Je pris alors mon médaillon entre mes mains. Le diamant illumina la pièce au contact des rayons lumineux s'échappant du rideau derrière moi. Cela fait déjà trois semaines. Trois semaines s'étaient écoulées depuis l'incident de mon Monde Spirituelle. J'avais tout expliqué à Temio et celui-ci fut surpris, comme n'importe qui d'ailleurs. Néanmoins, son tic le faisait mentir. Il en savait plus que ce qu'il voulait me montrer, mais pourquoi ne pas vouloir me le dire ? Temio posa sa main sur la mienne et ces idées s'échappèrent de mon fil de pensées. Je le regardais alors intensément et lui rendis un sourire, espérant pouvoir oublier ces pensées. Je mis mon sac sur mon dos et sortis de la pièce, Temio menant la marche. Aloïs était adossé contre le mur en face de la sortie. Il releva la tête et me fit un sourire discret. Nous nous engouffrâmes dans le couloir, en direction de la sortie de la bâtisse. Une fois passés devant le bureau d'accueil et avoir affirmé notre sortie définitive, nous pûmes sortir du bâtiment. Une bourrasque de vent vint me caresser les cheveux. L'air frais m'avait manqué. Nous nous dirigions sans un mot vers les écuries militaires. C'est presque si nous avions un pass d'entrée pour ce quartier ! Temio était maintenant reconnu auprès des forces militaires comme un soldat à part de l'armée. A la fois héros de cette nation, mais aussi un précieux allié pour Sakaku, il était même appelé "M. Uno" par les soldats. Pendant tout le temps de ma convalescence, il avait œuvré pour faire en sorte que le quartier royal puisse être accessible par la population. Il a travaillé auprès des ouvriers, a été hébergé et nourri à la caserne et sous la tutelle de Kagutsuchi, mon frère avait fait en sorte que la capitale soit de nouveau sécurisé. Malgré la raison de notre départ, nous ne pouvions plus faire ce que nous avions prévu à la base. Ce changement de programme est subitement arrivé, un jour où je rendais visite à Renji.

Celui-ci faisait des entraînements de magie et de force physique qui lui permettraient au bout d'un certain temps de pouvoir repartir à l'aventure. Un jour où j'arrivais dans sa chambre pour le sortir de son lit après une dure nuit de sommeil, je vis Ellen Undertaker auprès de lui. La femme blonde posa sa tête près de la couette. Renji était adossé contre la tête de son lit d'hôpital.

« Oh, Jaïa tu es là ! »

La femme se leva et se précipita vers moi. Elle me prit dans ses bras et se rassit. Que... Je regardais Renji sans comprendre mais celui-ci m'intima au silence. Je me souvins alors de notre première rencontre avec cette femme, et nous n'avions pas pu parler avec Temio. Spectateurs de la scène, nous n'avions pu qu'écouter sans interagir.

« Continue Ellen. »

Il m'invita à le rejoindre près de lui. Je m'assis donc au bord du lit, dévisageant avec attention la femme. Ses yeux étaient bordés de cernes creusées qui lui donnaient un coup de vieillesse.

« Ainsi, il faut que tu retournes à Vinidé. J'ai prévenu Gaspard et je suis certaine que celui-ci pourra te donner toutes les informations que je n'ai pas pu te préciser ici.
-Puis-je prévenir Shôta ?
-Je ne sais pas mon chou. Il faudrait savoir si il compte te dénoncer auprès de tes pairs ou si il décide de t'accompagner dans la voie où tu t'engages.
-Je ferai tout pour que ma sœur repose en paix. Y compris me salir les mains. »

C'est ainsi que nous avions été mis au courant qu'Aloïs comptait retourner à Vinidé, tuer l'éventuel coupable du meurtre de sa sœur. Je n'avais pas posé plus de questions, car pour moi cette affaire ne me concernait en rien, et je n'avais rien à dire quant à ses agissements. Néanmoins, Temio avait insisté pour que nous l'accompagnions. Il m'a persuadé en me disant que pendant que Renji filait faire ses affaires, nous pourrions prendre du repos. Je n'en suis pas si sûre. En contre-parti, Aloïs devait nous accompagner régler une affaire on ne peut plus urgente. Nous avions été chargé de retrouver le coupable de la manipulation de Kagutsuchi. Temio avait donné sa parole et je ne voulais pas le laisser tout seul dans cette situation. J'ai donc promis aussi. Il fallait donc, à la suite des affaires d'Aloïs, se diriger vers Gatuga et trouver dans cette forêt de monstres dangereux et mortellement violents pour trouver le premier coupable et l'interroger. Si l'instinct nous montrait que c'était en effet lui, il fallait le capturer et le remettre auprès de Kagutsuchi, à Lusaka. Quel programme... S'il s'avérait que le coupable n'était pas lui, alors il faudrait trouver le second coupable, l'interroger et l'envoyer auprès de Kagutsuchi.

HÉROSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant