CHAPITRE 35 :

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Cela devait faire deux heures que je suivais patiemment chacun des faits et gestes des deux frères Uragi. Jamais une filature n'avait été aussi longue, mais ils étaient postés devant une maison depuis plus de quarante-cinq minutes. Tout deux ne s'étaient pas adressés un mot. Contrairement aux apparences, j'avais l'impression que certains sujets ne devaient pas être abordés chez eux. L'assassinat d'Uzume a été si difficile que ça ? Jamais je n'avais vécu moi-même la perte d'un proche. L'abandon de ma mère m'avait affecté, certes. Mais jamais je ne me serais battue comme le fait Renji pour quelqu'un qui n'est plus. Encore quelque chose d'incompréhensible. C'est alors que , postée sur un toit attendant patiemment du mouvement, j'aperçus quelqu'un sortir d'une maison. C'était une femme. Elle avait des cheveux violets, presque noirs. Ses cheveux bouclés, parfaitement entretenus bouclaient. A une mi- longueur, elle passa sa main dans sa frange droite. Ses lèvres étaient maquillées avec un rouge à lèvres prune, et ses yeux marrons clairs faisaient ressortir la couleur émanant de la jeune femme. Harmonieuse, son corps ferait envié le plus chanceux des hommes. Elle me fit penser à une danseuse exotique sur le moment, mais à la différence de celles-ci, c'était que cette femme dégageait une aura aussi démoniaque que les monstres. Son énergie spirituelle était très élevée alors qu'elle n'avait même pas déployer son esprit pour se battre. Elle était vêtue d'habits très élégants, avec un haut violet glycine qui dévoilait ses épaules droites. Son pantalon taille basse, montrant son nombril, était d'un noir s'approchant de l'anthracite. Elle avait également des talons aiguilles, où la sangle qui emprisonnait son pied, s'élevait tout le long de ses chevilles. Ses yeux jetaient un regard malicieux, exactement celui de Renji, mais contrairement à lui, elle n'avait pas cet air malicieux apaisant et enfantin, il était pur, avec tellement d'arrières pensées que je n'avais pas l'impression qu'elle était humaine. Elle avait presque le regard mauvais. Malgré sa beauté et son corps envoûtant, elle ne devait pas être très commode. Qui est-elle ? Elle s'approcha, descendit les marches séparant le trottoir de sa maison, et se jeta dans les bras de Shôta. Shôta l'enlaça tout en l'éloignant d'elle, petits coups par petits coups. Elle fit de même à Aloïs qui réagit alors de la même manière. Ils semblaient discuter, et en étendant mes sens, j'arrivais à entendre.

« ... Je vous aiderai sans craintes, je vous dois bien ça. Déclara la jeune femme.
-Ellen nous a indiqué le lieu de résidence du baron Litwinski. Suivez-moi. Invita Renji. »

Il la vouvoie ?  Je me remis au pas de course. Ils se hâtaient à une cadence qui était difficile à suivre lorsqu'on marchait sur des toits. Ils passaient par des rues de plus en plus désertes. Ils arrivèrent devant une grande maison verticale, rien à voir avec un manoir contrairement à ce que j'aurais pu croire.

« On y est. Déclara Shôta. »

Les garçons s'avancèrent devant la grille qui les séparait de l'entrée, et Shôta avança la paume de sa main. C'est alors que de l'écume coula de sa paume. Il ferma les yeux, posa sa main contre les barreaux de fer, et ceux-ci se firent engloutir par l'écume. De l'amas marin se dessina une sorte d'échelle. Shôta grimpa dessus, tendit la main à Renji, et tous deux escaladèrent le portail. L'écume disparut dans les interstices des pavés de la rue. C'est alors que je les virent se cacher derrière des buissons. La jeune femme appuya sa main contre un livre. Celui-ci avait été accroché dans son dos, par une ceinture noire. Lorsqu'elle le détacha, je sentis sa présence spirituelle se décupler et presque m'aplatir sur les tuiles du toit de la maison où j'étais perchée. Je n'imagine pas la pression spirituelle que doivent ressentir Aloïs et Shôta. Elle l'ouvrit, et un cercle magique violet s'apposa sur les pages du livre, pendant que celles-ci se pliaient et s'affolaient, changeant les pages du livre toutes les secondes. Qu'est-ce c'est que ça ? Un autre cercle s'apposa sur le premier, et se déplaçait verticalement au dessus du premier.

HÉROSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant