HÉROS

CHAPITRE 13 :

En rouvrant les yeux, je vis le visage affolé de Renji. Temio pencha de nouveau sa tête et sourit.

« Tu nous as fait une de ses peurs ! Déclara Temio. »

Il me prit par le cou et me serra fort contre lui. Son odeur agréable me parvint dans les narines. Tout doucement, je pus reprendre le contrôle de mon corps. Je tremblais encore. Je me rendis compte que mon foulard était encore sur mon nez alors que j'étais persuadée que je l'avais enlevé. Je me rendis compte que la lune était très basse. Qu'est-ce qui s'est passé ? J'avais la tête qui pesait une tonne. Je me relevai mais je sentis alors une énorme douleur dans mes côtes me pliant en deux. Dans un cri étouffé, je me penchai pour atténuer la douleur.

« Un problème ? Demanda Renji.
-Jaïa ! Ça va ? Demanda Temio, très inquiet. »

C'est perturbant... J'avais beau essayer de me rafraîchir la mémoire, mes derniers souvenirs étaient les éclairs déferlant sur le mur d'une maison en ruines et rien d'autre. Le noir complet. Un mal de tête me prit soudain. Je déposai ma main sur mon front. Je devais faire pitié.

« Ça va. Déclarai-je en me levant d'un coup. »

C'est alors que des particules noires vinrent m'obscurcir. Je chancelai quand je me fis rattraper par quelqu'un. Je ne pouvais plus bouger. Merde, ma tension. Il m'arrivait fréquemment ça. Quand je me relevai trop vite, j'avais des nuages noirs qui venaient et me rendaient aveugle quelques secondes. Temio m'avait expliqué que c'était quand mon cerveau n'était pas alimenté correctement en sang, je pouvais avoir ce genre de phénomène. Quand je revins à moi je me rendis compte que j'étais dans les bras d'Uragi. Précipitamment, je me retirai de son étreinte.

« Je vais retourner faire le guet, excuse-moi du dérangement.
-Non, j'y vais c'est mon tour. Déclara Renji à ma suite. Et puis tu comptes faire comment si tu tiens même pas debout ? »

En effet, je titubais et tremblais comme une feuille. Merde...

« Laisse-moi faire. Temio, je te la laisse.
-Merci Renji. »

Celui-ci s'en alla en direction de l'entrée des vestiges. Je m'assis donc dans le coin que faisait le jointoiement des murs qui nous abritait des éventuelles attaques surprises des monstres nocturnes venant par derrière. Je soupirai.

« Tu sais, quand je t'ai trouvé, je t'ai vu en forme féline. Tu as été attaqué ou pas ? Demanda Temio. »

Ses yeux roux reflétaient le crépitement du feu de camp qui leur donnait une teinte rougeoyante magnifique. Ses cheveux en bataille blancs étaient encore plus beaux quand la lune venait se refléter dans sa chevelure.

« Non. Répondis-je, la tête basse. De mes souvenirs non.
-Comment ça ?
-Je sais qu'il s'est passé quelque chose, mais je ne m'en souviens plus.
-Tu rigoles ?
-Non. Je t'avoue, j'en ai marre de ne plus me souvenir de ce que je veux et de choses importantes. Dis-je, crispée. Mais ce qui est clair c'est que quand j'ai voulu me réveiller, je me suis souvenue de la comptine que nous chantait maman. »

Cette phrase me fit froid dans le dos. Temio me regardait avec des yeux ronds.

« Tu parles de la chanson qu'elle nous chantait pour dormir ?
-Oui. C'est perturbant de ne se souvenir que de cette chanson quand je pense à maman.
-C'est sûr que tu ne dois pas te souvenir de grand chose, mais je trouve ça plutôt rassurant que tu te souviennes au moins de ça. Dit-il le regard assombrit.
-Quelque chose ne va pas Temio ? M'inquiétais-je, à mon tour. Tu peux tout me dire tu sais ?
-Non, trois fois rien. Je me fais du souci pour nous. Pour toi et Renji surtout. Quand tu es partie et que je suis arrivé, il était pâle comme un linge. Il a beaucoup trop versé de sang et il a puisé dans ses réserves d'énergie magique.
-Il veut simplement faire le fanfaron. Pestai-je. après tout il a une arme mais il ne s'en sert même pas.
-Il pourrait te faire la même remarque. Dit-il, un sourire mesquin.
-Non mais tu prendras ma défense quand ?!! Criai-je.
-Du calme ! Rigola mon frère. »