Romances à Poudlard

X - Soirée

Épuisée, Hermione se laisse tomber sur le premier fauteuil disponible une fois arrivée dans sa salle commune. Draco qui jusqu'alors rédigait son travail dans un coin de la salle se réveille de son "songe éveillé" à l'arrivée soudaine de la lionne.

- Tu as pas vu Harry ? Demande automatiquement le blond.

- Il est resté pour parler à Hagrid, il ne devrait pas tarder.

À ces mots le Serpentard paraît anxieux et dit avec précipitation qu'il doit vérifier quelque chose: ce qui signifie en réalité qu'il est parti pour se recoiffer avec soin pendant au moins un bon quart d'heure.

Hermione reste à sa place: perdue dans les méandres de ses pensées.

Elle a réussi. Elle est libre de ses sentiments désormais.

Elle ne peut s'empêcher une pointe de malaise en elle en revoyant le visage triste et compatissant de Ron. Elle regrette d'être à l'origine de sa peine mais elle ne peut pas imaginer agir autrement.

Elle pense à Pansy. À ses beaux cheveux noir de jais. À ses yeux scintillants. À ses lèvres qu'elle voudrait embrasser jusqu'à sa mort sans doute.

"Tout cela est parfaitement ridicule, elle ne m'aime sûrement pas. Pense-t-elle pour elle même."

La Gryffondor se dirige dans son dortoir, se convainquant que la fatigue à prit le dessus sur elle et qu'elle devrait donc prendre une douche pour se réveiller.

***

Ses yeux verts scrutant le ciel orageux, l'Élu remonte en direction du château avec empressement: le froid nocturne arrive déjà peu à peu et le brun n'a que sa robe de mi-saison sur lui.

Il est aux alentours de dix huit heures vingt et le ciel est déjà bien sombre. Il rentre dans l'enceinte du bâtiment, presque désert à cette heure ci: entre la fin des cours et le dîner.

Après un rapide passage à la bibliothèque avant que cette dernière ne ferme à la demie, le brun à lunettes se dirige dans ses appartements.

Ses livres de métamorphose et sortilèges à la main, il rentre dans son dortoir sans avoir encore rencontré quelqu'un de tout le château si ce n'est Mme Prince. La chambre est vide mais un bruit d'eau indique que le colocataire de notre héro est certainement à la douche.

Harry s'affale sur son lit, scrute le plafond avec épuisement et ferme les yeux.

***

- Eh bien, ce n'est pas trop tôt ! Je commençais à croire que tu t'étais perdue dans les couloirs de Poudlard !

- Je connais les couloirs comme ma poche. Répond Pansy. Seulement j'avais besoin de prendre l'air. Enchaîne-t-elle.

Hermione regarde la vert et argent et tente de comprendre ce qu'elle aime chez elle. Son caractère, ses remarques, ses yeux, ses cheveux, son visage ? Tout en réalité.

Pansy pose son lourd sac en cuir à même le sol et s'assoit sur le fauteuil émeraude de la pièce, en face d'une petite cheminée au feu pas encore allumé. La Serpentard plonge alors dans son sac pour en sortir tout son nécessaire de travail: plume, encrier, parchemin, manuels ; avant de se perdre dans les méandres de son devoir de potion.

- Je ne sais pas qui à inventé cette matière mais sûrement un psychopathe ! Quelle importance si on tourne la préparation dans le sens horaire ou non ? Se plaint la vert et argent.

- Tu veux que je t'aide ? Je dois moi aussi faire ce travail, autant le faire ensemble tu ne crois pas ?

- Ce n'est pas de refus !

Les heures passent à une vitesse fulgurante sous les yeux des deux filles. Elles mélangent les conversations sur les cours avec d'autres beaucoup plus personnelles, et ce de manière particulièrement troublante.

Il est deux heures du matin lorsqu'elles regardent pour la première fois de la soirée l'horloge.

- Déjà ?! S'exclame la Serpentard avec surprise.
- Faut croire qu'on a pas vu le temps passer. Complète la rouge et or.
- C'est le moins qu'on puisse dire, le pire c'est qu'on commence à huit heures demain. Dit Pansy dans un froncement de sourcils.

Les deux filles se couchent chacune dans leurs lits respectifs et un silence s'installe, coupé par la vert et argent:

- Mione ?
- Depuis quand tu m'appelle comme ça ?
- Pourquoi, tu aimes pas ? S'interroge Pansy avec crainte.
- Si, ne t'inquiètes pas c'est chou. Tu voulais quoi ?
- J'arrive pas à dormir.
- Mais on vient de se coucher à l'instant. Répond Granger amusée et intriguée à la fois.
- Je sais... Mais je dormirais mieux dans tes bras. Dit alors Parkinson dans un élan de courage, pourtant rare chez la Serpentard.

Un sourire se dessine sur le visage de ma Gryffondor, et elle sent ses joues brûler.

Elle profite d'un court silence pour laisser attendre Pansy. Avant de se lever sans un mot et de se coucher aux côtés de l'autre jeune femme, se plongeant dans ses bras.

Comblées, elles rejoignent Morphée bien assez vite, l'une contre l'autre.

***

Les cheveux toujours bien plaqués, à l'autre bout de la tour est, le blond lit un manuel de potions ; Harry endormi comme un chaton à ses côtés.

- C'est incroyable ce que tu peux être affectueux après tant d'années de haine Potty. Pense tout haut le jeune Malfoy.

Pour toute réponse, Potty pousse un soupir proche du grognement.

Malfoy aime Harry et Harry aime Malfoy. Tout cela semble autant irréel que logique selon les points de vues adoptés.

Ayant finit de relire la page sur la Tue- Loup: le blond platine décide qu'il est temps de dormir.

Il ferme doucement l'ouvrage après avoir pris le soin d'y glisser un bout de parchemin pour marquer son avancée et pose le manuel sur son chevet.

Il baisse la tête vers son Potty, profondément endormi à ses côtés.

- Tu es rien qu'à moi maintenant, je te permets pas de me briser le cœur ! S'exclame le Serpentard attendri par la doux visage de son amant.

Il se blotti contre le brun aux yeux émeraude, et ferme les yeux: écoutant les battements de son cœur en plein sommeil.

Le bruit résonne dans l'oreille de Draco et remonte dans tout son corps. Il ne faut que quelques secondes de plus pour que leurs cœurs battent inconsciemment à l'unisson.

- Je t'aime idiot de Gryffondor. Murmure Draco comme dernières paroles de la journée.