XIII - Rumeurs

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La nouvelle du couple entre Harry et Draco fit l'effet d'une bombe : encore plus que les toutes les nombreuses rumeurs sur Harry durant toute sa scolarité, le bal de Noël du tournois des trois sorciers, la finale de la Coupe de la Ligue de Quidditch, le départ triomphal des jumeaux Weasley devant le nez d'Ombrage autrefois ou même la démission de ce dit crapaud, s'abreuvant de thé immonde et vivant pour le rose et les chats.

C'était même à se demander si les affaires ministérielles les plus importantes faisaient seulement le poids, en comparaison de "L'Élu et son copain" ; comme les élèves ne cessaient de dire à tout bout de champ.

Cela faisait précisément trois jours que la révélation avait éclaté au grand jour: trois journées interminables où des jeunes sorciers de toutes les maisons posaient inlassablement les mêmes questions aux concernés et leurs proches.

Si bien que les deux amants n'avaient plus de temps pour eux, et se trouvaient le plus souvent obligés de se déplacer d'une salle à l'autre sous la cape de Harry. Fort heureusement les deux jeunes hommes avaient pratiquement tout le temps leurs cours en commun depuis cette année.

Néanmoins, dès qu'ils devaient enlever ce bout de tissu protecteur pour entrer en salle de classe : les visages s'illuminaient de surprise et les questions fusaient avec d'autant plus de persistance.

- Vous êtes en couple depuis combien de temps ?

- Vous étiez vraiment ennemis depuis tout ce temps ou vous mentiez pour cacher la vérité ?

- Qu'est -ce qu'elle a pensé de ça Ginny ?

- Un Serpentard avec un Gryffondor: déjà c'est étrange. Un homme avec un homme: c'est d'autant plus étrange. Mais Harry Potter avec Draco Malfoy : vous avez perdu la tête !

- Tu va te faire déshériter de ta famille Malfoy !

- Comment vous pouvez être gay ? C'est immonde.

- Je peux avoir un autographe de vous deux ?

- Vous n'allez pas bien ensemble je trouve.

- Ça veut dire que tu n'es plus libre Potter ?

- J'ai entendu que vous vous voyez le soir dans la cabane hurlante. C'est vrai ?

- Vous faites quoi à être toujours sous la cape d'invisibilité ? Certains disent que vous en profitez pour vous peloter.

- Vous partagez vraiment la même chambre ?

- Vous aller finir en enfer, c'est contre nature !

Les deux jeunes hommes bénissaient ainsi la chance qu'ils avaient à pouvoir se voir dans leurs appartements, évitant par la même occasion le surplus de colocataires des salles communes principales.

- J'en ai tellement marre de ces cons à la pelle ! Ils ne peuvent pas s'occuper de leur vie au lieu d'espionner la notre ? Bougonne Draco de mauvaise humeur, en sortant de Défense contre les Forces du Mal.

- Ne t'inquiète pas Dray, ça va se tasser. Et je vois de plus en plus de gens qui nous encouragent et nous félicitent pour notre courage. Répond Harry avec une once d'enthousiasme.

- Parles pour toi chéri. Ça fais trois jours que je défie en duel des homophobes ; et même si c'est très marrant de les voir crier de peur devant mes Serpensortia, c'est fatiguant à la longue !

- Je sais bien mais on ne peut rien y faire, j'ai appris ça avec le temps. Les gens attachent tellement d'importance à des choses futiles des fois : la seule chose à faire est d'attendre qu'ils s'ennuient et trouvent d'autres hobbies. Dit le Gryffondor, les couvrant tous deux de la cape d'invisibilité pour se rendre aux cuisines.

- J'espère que tu as raison. Murmure simplement le blond à l'oreille de sa moitié.

Un passage aux cuisines du château plus tard, les deux sorciers retrouvent Pansy et Hermione dans la salle commune de leurs appartements pour y manger, loin de la foule d'élèves déchaînés.

- Je suis contente que les autres préfets soient plus matures que le reste des élèves de cette école. Autrement, ça aurait été un calvaire de vivre à leurs côtés. Affirme Granger, un bol de potage à la citrouille dans les mains.

- Ils ne sont pas tous fous dans ce château, les problème c'est que l'effet de masse les rend tous si... Commence Pansy

- Grégaires ? Complète la Gryffondor.

- Oui. C'est ça. Ce sont de gentils petits suiveurs: grégaires, innocents à l'unité et dévastateurs en groupe. Confirme la vert et argent dans un hochement de tête.

- Okay je crois vraiment que vous travaillez trop les filles ces temps ci ! S'exclame le brun à lunettes.

- Il faut bien qu'on réussisse notre année mon chou. Répond la Serpentard.

- D'ailleurs on a deux rouleaux de parchemins pour l'astronomie à faire. Intervient la lionne.

- VOUS ÊTES DÉJÀ À CE DEVOIR ? MAIS IL EST À RENDRE POUR DANS 2 SEMAINES ! S'étonne Malfoy.

- C'est tout l'art de l'organisation. Répondent-elles une voix.

- Vous avez pas Quidditch vous ! D'ailleurs il va bientôt falloir que j'organise la sélection finale. Gomelle Harry, dans ses pensées.

- Tu es très en retard Harry, arrête de chercher des excuses: le Quidditch n'est pas le seul motif. Tout est de la faute à ton manque de travail ! Le sermonne la Gryffondor.

Les quatre élèves commencent donc à travailler, avec un entrain changeant selon les personnes.

Les heures s'enchaînent : les amis varient entre anecdotes, rédactions, rires et sérieux.

Les quatre jeunes gens veillent jusqu'à une heure du matin dans cette ambiance de camaraderie et de travail simultanés.

Ce n'est qu'au bout de leur trentième baillement chacun, qu'ils en conviennent d'aller se coucher.

Les deux couples se quittent et se rendent dans leurs chambres respectives.

Draco et Harry s'endorment presque aussitôt, encore habillés, l'un dans les bras de autre.

Pansy et Hermione, encore éveillées d'esprit lisent un quart d'heure avant de finalement éteindre les lumières.

- Bonne nuit chérie. Dit la Serpentard affectueusement, plongeant son menton dans le cou de sa bien-aimée.

- Pans'?

- Oui ?

- On devrait assumer notre couple ou non selon toi ?

- Hum... Je ne sais pas trop... L'histoire entre Harry et Draco montre bien que les élèves de cet établissement sont fermés d'esprit...

- Mais c'est une question d'habitude, et certain sont de notre côté en plus... Souligne la rouge et or.

- Je ne sais pas... Je t'aime... Ce n'est pas parce que je n'assume pas mes sentiments... J'ai simplement peur qu'on te fasse du mal seulement pour QUI tu aime...

- Un jour on pourra le dire tu crois ?

- Bien sûr, simplement il faut un peu de temps. Répond t-elle avant d'ajouter. Je t'aime

La Serpentard se penche alors avec tendresse et embrasse Hermione d'un baiser plus tendre que d'habitude. Aussitôt que leurs lèvres se touchent, elles ne semblent plus pouvoir se détacher, et il faut attendre quatre bonnes minutes pour que cela ait lieu. La respiration haletante, Granger observe sa moitié avec une administration mal dissimulée.

- Je sais que je suis belle mais arrête de me regarder ça me gêne. Dit alors Pansy dans un sourire.

- Ça me rappelle quelque chose cette phrase. Rétorque la lionne, se penchant vers la vert et argent pour lui voler un baiser.

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