VIII - Questionnement

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Hermione se réveille d'un sursaut d'humeur : elle n'a pas fait de cauchemar mais son esprit semble avoir soudainement décidé de se manifester.

Elle scrute la chambre, encore plongée dans l'obscurité : que seule la douce lumière de la Lune, passant à travers les volets, brise par de fins rayons blancs projetés au plafond.

Elle se remémore la veille au soir, les devoirs avec Harry, l'arrivée des deux Serpentard totalement ivres, le baiser d'une Pansy colérique et adorable à la fois...

Elle avait craqué, elle s'était déjà trop donnée à elle: elle avait répondu à son baiser et elle ne le regrette pas le moins du monde en fin de compte.

- Merde... Je crois que je suis bi ! Pense alors en son fort intérieur la jeune Gryffondor.

Elle n'est pas à proprement parler gênée de savoir cela, mais surtout agacée de ne pas s'en être rendue compte auparavant.

Elle avait aimé ce baiser, ce court instant auquel elle avait pourtant mit un terme.

Pourquoi avait telle arrêté de l'embrasser ? Pourquoi partir après cela ? La grande question reste en suspend dans son cerveau.

Elle ne voulait pas, sans doute, profiter de la faiblesse de Pansy.

Tout ce manège lui paraît tellement irréel, improbable: à croire que le destin se joue d'elle.

Elle tourne la tête vers le couchage de sa colocataire et remarque que cette dernière s'est endormie avec un carnet serré dans ses bras.

La curiosité gagne la rouge et or, qui s'avance à pas de loup vers la Serpentard.

Pansy dort d'un sommeil agité et une frustration est visible sur son visage: un mélange de haine et de tristesse.

La Gryffondor se surprend alors à la regarder dormir et en revient au mystérieux ouvrage.

La couverture en cuir marron, une étiquette avec son nom dessus à la façon scolaire: le livre est simple d'extérieur.

Si Hermione tend un peu plus la main, le prend des bras de Parkinson: elle pourra voir et comprendre son monde si complexe.

Elle pourra voir des dessins, des notes, des croquis, des chansons, des récits, des musiques, des poèmes, des pliages, des mots de colère et d'autre d'insouciance, des comptes rendus, l'agenda de ses sorties, des listes inutiles, des réflexions subites... Toute l'âme de la Serpentard se trouve à portée de main.

Mais Hermione ne va pas tendre la main, ne va pas arracher le journal.

Elle reste immobile: tiraillée entre la peur de réveiller Pansy et celle de ne plus l'avoir dans son champs de vision.

Granger reste ainsi pendant peut être quinze minutes, une heure ? Aucune idée: la notion du temps n'a plus d'importance significative dans de tels instants.

- Je sais que je suis belle mais arrête de me mater ça me gêne. Dit Pansy, les yeux encore fermés, dans un sourire.

Hermione rougit immédiatement et répond avec un manque d'aisance significatif qu'elle ne voulait pas déranger et qu'elle est désolée. Fuyant et se rendant de son côté du dortoir, plus qu'embarassée.

Un silence s'installe désormais dans la chambre, l'ambiance est un amalgame de malaise et de non-dits.

- C'est la dernière fois que tu bois du Whiskey Pur Feu, ça te fait du mal idiote de Serpentard. Souffle subitement Hermione à l'adresse de sa camarade.

- Effectivement, je m'excuse pour hier.

- J'espérais que tu ne t'en souviennes pas pour être honnête.

- Compliqué d'oublier que nos lèvres ont touché celle de Granger Hermione: la fille la plus brillante de notre promotion... Et de Poudlard en fait. Répond Pansy, sur un ton de plaisanterie, pour une fois dénué de sarcasme.

Le silence reprend un instant, avant d'être rompu par la vert et argent. Tandis que sa camarade est dos à elle, affairée au rangement de ses bagages:

- Pourquoi tu m'as embrassée en retour hier ?

- Peut être parce que tu me plaîs et que tu avais fais le premier pas. Rétorque nerveusement la lionne.

- Cela paraît logique, sauf que tu as arrêté tout d'un coup et que tu es partie.

- Pansy, tu étais ivre morte, je n'allais pas commencer à te rouler des pelles et te toucher !

- Ou parce que tu penses que je ne t'ai jamais aimé et que tout ce que je t'ai dis était seulement dû à l'alcool ? Persifle Parkinson avec agacement.

- Plus ou moins, et c'est normal

- Et si je te dis que l'alcool n'a aidé qu'à révéler la réalité ?

- Je pense que tu te fiches de moi dans ce cas !

À peine sa tirade finie, des lèvres avaient rencontré les siennes pour la deuxième fois.

Pansy, s'était approchée lentement de la Gryffondor, avant de lui saisir le visage par le menton pour finalement l'embrasser.

C'est un baiser à la fois différent et similaire au précédent. Tous deux à l'origine de Pansy et tous deux par surprise ; celui ci est tout de même plus véritable, plus concret.

La Gryffondor ne comprend pas au début, puis retourne le baiser et l'approfondit. Pansy place ses bras autour du cou de sa bien aimée tandis que l'autre pose tendrement les siennes sur les joues, désormais pourpres, de la vert et argent.

Le temps s'étire à ce contact et tout paraît plus simple pour les deux filles : l'amour comble un manque et donne une version bien plus belle du monde.

Leurs lèvres se collent de plus en plus, Hermione laisse échapper un léger gémissement lorsque la Serpentard lui lèche la lèvre supérieure. Les deux se collent sur le lit et s'embrassent par alternance dans le cou, laissant des marques rouges.

C'est presque une lutte à celle qui donnera le plus d'affection.

Elles finissent par se lâcher: sidérées toutes deux de la tournure d'un simple baiser, mais heureuses. Les deux filles restent un instant collées: l'une sur l'autre, à se regarder avec amour.

Pansy se décale finalement de dessus l'élue de son cœur et se positionne à côté, contre le corps de cette dernière, qu'elle serre dans ses bras tendrement.

- Attend, je rêve ou l'horloge affiche huit heures moins vingt ? Demande alors Hermione.

- Chut.

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