Chapitre 27 : Rêve ou réalité ?

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Helwa accouru à la ferme. Elle sentit monter la colère en elle en sachant que ces hommes menaçaient des personnes qu'elle aimait. Elle ne se retint pas plus longtemps et sauta sur les cinq hommes dans la cour, les tuant un par un sans ciller, la rage au ventre.

Elle se sentit toute puissante surplombant son carnage quand soudain les cadavres des cinq hommes furent remplacés par ceux d'Eryn, Alrad et celui d'Amal encore agonisant. Helwa le regarda mourir, pétrifiée sur place. Elle ne comprenait pas. Elle les avait tués, elle avait tué tous ceux qui voulaient leur faire du mal ! Pas eux ! Helwa les avaient sauvés. Ils devaient vivre !

— Pourquoi... murmura le jeune garçon, la regardant fixement, rendant son dernier souffle.

Helwa le regarda mourir sans bouger le petit doigt. Elle ne le pouvait pas. Elle aurait voulu bouger, se jeter sur lui et supplier la mort de la prendre elle à sa place mais elle ne pouvait pas bouger. Quelque chose l'en empêchait. Des larmes roulèrent sur ses joues. Mais qu'avait-elle fait ? Elle les avait tués eux à la place de ces hommes ? Comment avaient-elles pu se tromper ? Cela n'avait pas de sens. Et qui était Nwal' ? Ce n'était pas elle ! Elle était Helwa ! Elle était Helwa ! Que lui arrivait-il ? Il lui semblait que tout s'effondrait autour d'elle. Tout n'était que chaos. Qui était-elle ? Pourquoi tant de choses se mélangeaient ? Helwa se sentait tiraillée, comme si deux mondes s'entrechoquaient à l'intérieur d'elle :

— Amal ! cria-t-elle.

Elle tenta de bouger, se débattit contre la force qui la maintenait immobile, debout devant eux. Helwa avait si mal. Se débattre ainsi était tellement douloureux, autant que de voir celui qu'elle considérait comme son petit frère mourir devant elle :

— Amal ! Je suis désolé ! Amal !

Helwa se mit alors à pleurer comme elle ne l'avait pas fait depuis longtemps. Pourquoi ? Pourquoi les avait-elle tués ? Comment avait-elle pu faire cela ? Rien n'avait de sens. Helwa se sentait perdue :

— Qu'avez-vous fait Helwa ? déclara soudain une voix dans son dos.

La jeune femme se retourna difficilement au vu de l'immobilité de ses jambes vers la personne dans son dos. Elle cligna des yeux plusieurs fois, ses larmes redoublèrent et son visage s'éclaira d'un sourire plein d'espoir :

— Elladan... souffla-t-elle.

En effet c'était bien l'Elfe princier qui se tenait à quelques mètres d'elle, un air grave sur le visage. Enfin une chose avait du sens dans le chaos qui la secouait. Elladan était là pour l'aider. Car c'était pour cela qu'il était là n'est-ce pas ? Il allait tout lui expliquer, la rassurer, peut-être même qu'Elrohir n'était pas loin non plus. D'ailleurs pourquoi n'était-il pas avec elle depuis le début ? Il ne se passait pas une journée sans qu'ils ne soient ensemble. Mais Amal ? Il ne vivait pas à Fondcombe ! Oh Valar pourquoi tout s'embrouillait-t-il ainsi ? Quelque chose n'allait vraiment pas et Helwa eut encore plus peur. Elle se força à se concentrer sur la source de bonheur et de lumière en face d'elle :

— Elladan c'est vous !

Helwa voulut s'élancer pour l'enlacer mais son corps refusait toujours de bouger comme mut par une force invisible qu'elle ne pouvait pas briser même avec toute sa force. Pourquoi les Valar lui infligeaient-ils une telle torture ?

— Qu'avez-vous fait Helwa ? répéta-t-Elladan d'un air désolé et déçu.

— Mais rien ! cria-t-elle en pleurs, sa frayeur revenant en entendant les mots d'Elladan.

— Si, contra-t-il, regardez autour de vous, regardez ce que vous avez fait. Vous avez tué.

Helwa ne comprenait plus rien. Plus rien n'avait de sens. Pourquoi Elladan l'accusait-elle ? Il devait l'aider ! Non elle était coupable ! Elle ne méritait pas d'aide ! Mais elle ne pouvait pas supporter le regard de reproche que le prince de Fondcombe portait sur elle :

— Non ! Non, ce n'était pas moi Elladan ! Je vous en supplie croyez-moi ! Je n'ai pas voulu tout cela. Je n'ai jamais voulu tout cela... Croyez-moi... supplia-t-elle sa voix entrecoupée de sanglots.

Helwa fixait Elladan, trop loin d'elle pour qu'elle puisse le toucher. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle les avait tués. Elle ne voulait pas qu'il la voit ainsi. Alors Helwa continua de pleurer en tentant de s'approcher de lui de toutes ses forces. Il exauça son vœu en se rapprochant un plus d'elle et lui toucha la joue de la main. La jeune femme s'y appuya et ferma les yeux un instant. Helwa aurait voulu que cette main ne quitte jamais sa joue, qu'il reste près d'elle pour toujours. Mais elle était avec lui tous les jours n'est-ce pas ? Helwa ne devrait pas s'inquiéter de cela. Alors pourquoi son contact lui semblait-il si lointain ? Pourquoi lui manquait-il tant à ce moment ? Helwa avait l'impression qu'une information lui échappait et elle avait peur de découvrir ce qu'elle impliquait.

Le reproche avait désormais disparu du regard d'Elladan pour ne laisser qu'une tristesse et une mélancolie qu'Helwa n'y avait jamais vu :

— Comment pourrais-je vous croire ? murmura-t-il, la main toujours sur sa joue tout près d'elle, Vous disiez m'aimer et vous m'avez abandonné.

La jeune femme rouvrit les yeux et les plongea dans les siens où elle y vit une tristesse immense.

Quoi ? Qu'avait-il dit ? Helwa ne l'avait pas quitté ! Elle n'aurait jamais pu ! Elle l'aimait comme elle n'avait jamais aimé personne ! Comment pouvait-il croire qu'elle l'abandonnerait ? Pas après la nuit si merveilleuse qu'ils avaient passée ensemble :

— Elladan je ne comprends pas ! Je vous aime ! Je vous aime toujours ! Comment pouvez-vous penser que je vais vous quitter ? Je resterais avec vous pour l'éternité si je le pouvais !

Helwa s'étouffait presque dans ses pleurs. Elle criait son nom sous la peur et l'angoisse. Elle aurait voulu pouvoir le retenir mais il s'éloignait d'elle encore une fois. Helwa tendit le bras pour le toucher et le retenir mais Elladan était déjà trop loin d'elle :

— Elladan, ne partez pas ! Ne me laissez pas seule ! Je vous aime ! Ne partez pas ! Ne partez pas ! Pourquoi ?

Il la fixa d'un air affligé :

— Ce n'est pas moi qui pars Helwa. Vous vous infligez cela seule et j'en souffre autant que vous.

Elle tenta encore une fois de bouger de toutes ses forces et elle cria de frustration sous la défaite. Elladan s'effaçait lentement devant elle et Helwa ne comprenait pas pourquoi. Elle ne comprenait pas ses mots :

— Elladan ne partez pas ! Elladan ! Elladan ! 

Helwa Isil, lune bleue - [Terre du Milieu] - TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant