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22ème jour de Quellë (20 novembre) de l'an 1944
Nwalmendil sortit sur l'esplanade de la citadelle. Il faisait gris mais cela était normal à cette époque de l'année. Pourtant la jeune femme aurait apprécié un rayon de soleil ce jour-là. Elle alla s'accouder contre le parapet de la grande place qui l'empêchait de tomber dans le vide du haut de la cité, et elle admira le paysage : les grands champs du Pellennor, l'autrefois resplendissante Osgiliath, l'ancienne demeure des rois le long du fleuve Anduin, et les hautes montagnes de l'Ombre. Nwalmendil aimait cette place sur la septième strate devant la citadelle. Dès qu'elle s'y rendait, elle y admirait l'arbre des rois, rempli de fleurs blanches dès le printemps et jusqu'à l'hiver. L'arbre était un lointain descendant de Telperion, un des deux arbres de lumière créé par les Valar. Nwalmendil adorait le regarder en s'imaginant à quoi pouvait ressembler Valinor. Glorfindel lui en avait un peu parlée, pour y avoir vécu quelques temps, et cela n'avait fait que renforcer son admiration. Elle avait beau savoir qu'elle ne pourrait pas y vivre après sa mort, l'endroit la fascinait toujours.
Nwalmendil soupira, la tête entre ses mains, les coudes posés sur le muret. C'était toujours aussi difficile de se rendre à la citadelle pour enseigner le sindarin aux princes du Gondor. Oh ils se débrouillaient bien tous les deux, ne manquant pas d'intelligence, mais le problème résidait en un certain comportement que Nwalmendil ne pouvait pas supporter. Le Prince Faramir était toujours aussi méprisant et exécrable. Heureusement son frère Artamir, son ainé de huit ans, ce qui était peu pour des personnes qui pouvaient vivre jusqu'à trois cents ans, était beaucoup plus respectueux et assidu dans son travail, beaucoup plus pondéré. C'était aussi un véritable cerveau. Il était intelligent et observateur. Il respectait son travail. Nwalmendil et lui entretenaient des rapports courtois agréables mais cela ne suffisait pas à compenser le comportement du Prince Faramir.
Nwalmendil avait cru au départ que le temps ferait mûrir le prince et qu'il deviendrait plus respectueux envers elle mais rien n'y faisait. Il restait le même, médisant, méprisant et odieux même après sept ans et demi passés en sa compagnie chaque après-midi. Même après autant de temps à leur enseigner cette langue tous les jours, leurs progrès étaient plus lents que les siens car ils ne pouvaient pas parler cette langue constamment chez eux pour s'en imprégner totalement.
Leur enseigner était également dur car cela lui rappelait constamment sa vie à Fondcombe même si cela s'estompait. Mais les premiers mois, Nwalmendil avait eu constamment la gorge nouée par l'émotion.
Cela faisait maintenant sept ans et demi qu'elle vivait à Minas Anor et subvenait aux besoins d'Amal. Fidèle à sa parole, Nwalmendil apportait la rente mensuelle chaque mois et restait pour la journée avec Amal. Elle savait que tout se passait bien entre lui et Gaedha et qu'elle prenait bien soin de lui. Elle venait toujours sur son jour de congé pour avoir le plus de temps avec lui. Ils ne sortaient pas de la maison car Helwa ne voulait pas qu'on lui pose des questions à ce sujet mais ils s'occupaient très bien à l'intérieur et discutaient de longues heures ensemble.
Nwalmendil avait maintenant vingt-neuf ans. Elle connaissait la cité par cœur et avait lu la plupart des ouvrages de la Grande bibliothèque. Cela n'avait pas été facile de pouvoir rentrer dans un endroit réservé aux savants et aux érudits, tous de sexe masculin. Mais sa place de préceptrice royale lui ouvrait finalement beaucoup de portes et elle avait rapidement pu accéder au large savoir gondorien.
Elle avait également dû s'imposer dans l'armée et prouver sa valeur pour ne pas être constamment rabaissée par ses collègues. Cela n'avait pas été aussi difficile que ce qu'elle avait pensé. Après quelques jours où la plupart des guerriers de sa section avaient été mis en déroute, la plupart des soldats avaient reconnus sa valeur. Il en restait qui, bien sûr, n'appréciaient pas sa présence mais ils n'étaient plus très nombreux désormais.
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Helwa Isil, lune bleue - [Terre du Milieu] - Terminé
Fiksi PenggemarEn l'an 1931 du troisième âge, Helwa Isil, fille de paysans à Bree n'est pas satisfaite de son existence. Elle est indépendante, caractérielle, intelligente et ne rêve que d'une chose : la liberté. A dix sept ans, Helwa décide donc de partir pour l'...