23ème jour de Quellë (21 novembre) de l'an 1944
Nwalmendil se sentait comme entourée dans du coton. Tout était flou, confus. Que lui était-il arrivé ? Où était-elle ? Qu'avait-elle fait ses dernières heures ? Pourquoi se sentait-elle aussi mal ? Elle garda les yeux fermés et commença une introspection de son corps.
Nwalmendil sentit qu'elle se trouvait dans un lit. Peut-être le sien. Sûrement le sien vu l'odeur de la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle essaya de bouger légèrement mais son corps semblait lourd et complètement amorphe, comme dénué d'énergie. Tout lui semblait difficile. Elle avait également un mal de tête virulent qui l'empêchait de bien se concentrer. Elle avait soif. Elle sentait sa gorge sèche lui brûler.
Quand Nwalmendil se décida à ouvrir les yeux, la lumière du jour lui brûla les yeux, accentuant son mal de tête, et elle gémit en essayant de porter la main devant ses yeux. La voix du Général Eärnil s'éleva sur le côté :
— Comment vous sentez-vous Capitaine Nwalmendil ?
Complètement désorientée, l'interpellée tourna la tête du mauvais côté et ne vit personne. La voix avait résonné dans sa tête et cela avait accentué sa migraine :
— Mal, répondit-elle d'une voix pâteuse.
Elle se tourna du bon côté et vit le général assit sur une chaise, à côté d'elle. Nwalmendil fronça les sourcils. Il avait l'air fatigué et... inquiet ? Mais qu'avait-elle donc fait auparavant ? Elle n'arrivait pas à s'en souvenir :
— Vous avez mal à la tête ?
Elle acquiesça :
— J'ai soif, fit-elle d'une petite voix.
— Tenez, fit le général en lui tendant un verre d'eau qu'il avait mis en préventif sur la table à côté du lit.
Nwalmendil tenta de se relever un peu dans le lit mais c'était difficile car tout son corps semblait ne pas vouloir lui obéir. Elle réussit finalement à se caler contre le lit, les yeux toujours à demi ouverts contre la lumière :
— Qu'est-il arrivé ? demanda-t-elle inquiète.
Elle se massa les tempes. Un souvenir lointain lui revint sans qu'elle puisse le repousser.
Elle vomit sur le côté dans une forêt au matin. Elrohir se moque d'elle. Elle a mal à la tête, au ventre et se sent triste. Son grand-père est mort. Elladan a failli l'embrasser. Elle en avait envie et il l'a repoussée. La honte la gagne. Elle se retourne et s'énerve contre Elrohir.
La voix du général la tire de ses souvenirs :
— Vous aviez trop bu chez Amrad et vous vous êtes évanouie en essayant de marcher. Vous êtes restée ainsi pendant plus de quinze heures. Vous avez failli y rester capitaine. C'est ce qui arrive aux personnes qui abusent de l'alcool.
Nwalmendil soupira. Le reproche de son supérieur était non dissimulé. Comme le Général Eärnil l'avait si bien dit, elle avait « failli » y rester. Pourquoi fallait-il encore qu'elle se réveille pour se rappeler de tout ce qu'elle avait perdu ?
— Quelle heure est-il ?
— Huit heures du matin.
— Je suis en retard pour l'entraînement, soupira Nwalmendil.
Elle grimaça. Pourquoi y aller ? Pourquoi ne pas tout simplement rester là et ne plus bouger ? C'était dans ces moments d'abattement incontrôlables que plus rien n'avait d'importance à ses yeux. Rester ici et manquer à ses obligations ? Mais quel sens avait la vie ? Se forcer à sortir pour voir ses amis et faire des rencontres ? Mais pour qui comptait-elle ? Tenter de faire le bien autour d'elle ? Mais à qui n'avait-elle pas gâché la vie ? Ressentir l'adrénaline des combats encore une fois ? Non, elle n'avait même pas la force de bouger le petit doigt en ce moment.
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Helwa Isil, lune bleue - [Terre du Milieu] - Terminé
FanfictionEn l'an 1931 du troisième âge, Helwa Isil, fille de paysans à Bree n'est pas satisfaite de son existence. Elle est indépendante, caractérielle, intelligente et ne rêve que d'une chose : la liberté. A dix sept ans, Helwa décide donc de partir pour l'...