Chapitre 29 : Minas Anor

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5ème jour de Tuilië (3 mai) de l'an 1937

La jeune femme avait sous-estimé la distance qui les séparaient de la grande cité car ils mirent un jour de plus pour l'atteindre. Mais finalement cela était plus simple pour les deux compagnons puisque arrivant en fin de matinée, le troisième jour, ils avaient la journée pour trouver une solution stable à leur situation.

Ce matin-là, la magnifique cité blanche se détacha dans le lointain, rayonnant tel un bijou d'argent, entourée de la brume matinale propre à cette région montagneuse. Elle faisait face aux immenses plaines, les Champs du Pellennor, qui séparaient les montagnes blanches des montagnes de l'Ombre du Mordor, la terre de l'ancien ennemi Sauron.

La cité de pierre blanche était construite sur plusieurs étages, montant jusqu'en haut de la montagne. Elle était composée de sept cercles, suivant le dessin de la roche, chaque cercle étant plus en hauteur que le précédent. Un pan de la montagne coupait tous les cercles qui s'étaient aménagés autour, telle la proue d'un navire, excepté pour le plus haut où se trouvait la citadelle du roi. Elle était la plus belle cité des Hommes sur la Terre du Milieu.

Perchée sur une petite colline, droite sur son destrier, face à la cité, la jeune femme se sentit émue par sa beauté. On lui avait vantée de si nombreuses fois l'éclat de sa blancheur, la magnificence de la Tour Blanche, la hauteur de sa pointe, qu'elle sentit son cœur se serrer d'émotions à l'idée de se tenir face à un tel monument :

— Voici la cité des rois Amal, déclara-t-elle en lui posant une main sur l'épaule.

— Elle est belle, murmura le garçon, Mes parents disaient qu'elle avait été bâtie par les Valar...

La jeune femme esquissa un sourire :

— Seulement par de grands Hommes venus de Númenor. Mais pour construire une telle merveille il a bien fallu que les Valar les inspirent, lui concéda-t-elle.

Après tout, les Numénoréens étaient, à l'origine, bénis par les Valar. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que ces derniers aient participé, même indirectement, à l'origine de cette cité. Il est vrai qu'en arrivant en Terre du Milieu, les Valar et ce qui restait des Numénoréens n'étaient pas réellement en très bons termes mais tout pouvait arriver. Il suffisait d'une vision ou d'un rêve.

Elle talonna Terendul et ce dernier s'élança en direction de Minas Anor. Par chance les immenses portes de métal, sculptées des différents portraits des anciens rois, étaient déjà ouvertes pour laisser entrer et sortir marchands et habitants. Les deux compagnons passèrent sans problème les portes, les gardes les ayant contrôlés rapidement, une jeune femme et un enfant ne présentant pas, à leurs yeux, de danger. Bien entendu, la jeune femme avait pris soin de cacher ses armes sous sa grande cape.

Ils avancèrent donc à cheval le long de la grande et unique route pavée à la taille de leur destrier et qui semblait monter en haut de la cité en serpentant.

La jeune femme ne savait absolument pas à qui s'adresser pour obtenir des informations sur ce qu'elle avait en tête. Elle regardait, anxieuse, les passants, les marchands ambulants et les échoppes ouvertes sur l'allée principale. Elle avait du mal à se frayer un chemin, montée sur Terendul, tant la rue était agitée.

Après s'être éloignée des portes et avoir grimpé plus haut dans la cité, elle aperçut une enclave dans l'allée où une petite fontaine jaillissait de la roche. Des bancs avaient été disposés et quelques arbres avaient poussés. L'atelier d'un vieux menuisier était ouvert sur la fontaine et l'homme travaillait son bois à l'extérieur. La jeune femme réfléchit. L'homme semblait seul puisque l'enclave était retirée de la rue et il émanait de lui une aura de bienveillance et de calme. La fontaine permettrait également à son cheval de se reposer.

Helwa Isil, lune bleue - [Terre du Milieu] - TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant