Helwa se dépêcha d'aller se laver et elle grignota rapidement quelque chose sur le chemin de la bibliothèque.
Quand Helwa arriva, Maître Ardamir l'attendait déjà, assit à leur table habituelle. En la voyant arriver, boitillant légèrement et le visage amoché, il se leva :
— Par tous les Valar ! Que vous est-il donc encore arrivé Helwa ? s'écria-t-il inquiet avisant son visage.
— Et bien disons que j'ai eu un... accrochage avec un de mes collègues d'entraînement. Bonjour à vous aussi Maître Ardamir, fit-elle moqueuse.
Son précepteur était toujours très pointilleux avec la politesse et il était rare qu'il oublie les formules usuelles. Le visage de l'Elfe se renfrogna et il agita les bras en ajoutant :
— Ah les armes ! La violence ! Cela n'apporte que des ennuis. Bonjour Helwa. Veuillez excuser mon impolitesse impardonnable.
Helwa sourit en s'asseyant en face de lui. Maître Ardamir était un pacifiste de la première heure et voyait d'un très mauvais œil les activités de Glorfindel. Lui et le général s'envoyaient des piques à longueur de temps : Maître Ardamir affirmait à qui voulait bien l'entendre que Glorfindel n'était pas fichu de rendre un rapport sans fautes d'orthographe et que ses tengwar (lettres elfiques) étaient affreuses et illisibles. A cela le guerrier répondait que l'érudit n'était pas capable de courir un tour de terrain sans s'écrouler, rouge et à bout de souffle. Tous les Elfes de la cité connaissaient leur querelle presque proverbiale. Helwa s'amusait beaucoup de leurs divergences d'opinion, ne prenant pas parti. Pour sa part, elle appréciait les deux disciplines, ne se sentant complète qu'en étudiant les deux. La jeune femme estimait être un juste milieu, comme le Prince Elladan d'ailleurs, alliant soif de connaissance et besoin de bouger.
Helwa riait également toujours de le voir pester contre elle quand elle arrivait en retard à cause des entraînements. Maître Ardamir considérait que ce qu'il enseignait lui, était bien plus important que de prendre les armes et « de taper sur tout ce qui bouge en se roulant dans la boue » pour le citer.
Mais Helwa adorait son précepteur tout autant que Glorfindel. Ils étaient tous deux passionnés par ce qu'ils faisaient, exigeants, mais très bons pédagogues :
Puis Maître Ardamir commença à parler en quenya plutôt qu'en sindarin. Il estimait que l'apprentissage d'une langue était bien plus efficace quand l'élève était actif et que tous ses sens étaient mobilisés dans l'apprentissage de ladite langue. Ainsi depuis que le sindarin d'Helwa était largement suffisant et même extrêmement fluide et naturel, il avait entrepris de lui apprendre le quenya. La tâche était compliquée du fait de la difficulté même de la langue.
Helwa avait vite appris les rudiments du sindarin car Maître Ardamir avait interdit aux Elfes qu'elle côtoyait de lui parler en langue commune. L'apprentissage avait donc été simple. Ensuite il lui avait fait traduire des poèmes et lui avait apprise l'Histoire de la Terre du Milieu et la Botanique en sindarin. La première fois qu'elle avait rêvé dans cette langue, Helwa avait été très surprise. Désormais c'était de rêver et de penser en langue commune qui la surprenait. Aujourd'hui, Helwa parlait très rarement en langue commune et devait parfois chercher ses mots quand elle décidait de le faire.
L'apprentissage du quenya était un peu plus long car il n'y avait que pendant l'après-midi, quand elle travaillait avec Maître Ardamir qu'elle pouvait entendre et parler cette langue. Pourtant elle progressait et était maintenant capable de tenir une conversation en quenya sans trop de difficultés et elle arrivait à lire des ouvrages peu compliqués. Il lui manquait souvent des mots de vocabulaire mais le reste était acquis. Maître Ardamir alternait également souvent sindarin et quenya quand il lui parlait, pour tester son aptitude à passer d'une langue à l'autre et Helwa appréciait cette gymnastique de l'esprit. Il lui tendit un livre :
VOUS LISEZ
Helwa Isil, lune bleue - [Terre du Milieu] - Terminé
FanfictionEn l'an 1931 du troisième âge, Helwa Isil, fille de paysans à Bree n'est pas satisfaite de son existence. Elle est indépendante, caractérielle, intelligente et ne rêve que d'une chose : la liberté. A dix sept ans, Helwa décide donc de partir pour l'...