Chapitre 28

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EDEN

Callisto : Il faut que je te parle.

Callisto : PS : j'ai fait des gaufres hier soir et il en reste un max (elles sont brûlées mais quand même mangeables, promis)

Ma légère angoisse s'envole aussitôt avec son dernier message, étirant mes lèvres en un sourire discret sur son sillage. Je ne vois pas comment ça pourrait être négatif, puisqu'elle a fait des gaufres.

Je remarque en même temps qu'il date d'hier soir, et que je viens seulement de le lire. Je regrette presque d'avoir mis mon téléphone en silencieux avant de m'endormir devant Inception hier soir.

— T'es pas censé bosser, merde ? J'ai l'impression d'être la seule à me démener dans cette foutue assos', râle Laura en me bousculant.

Je glisse mon téléphone dans ma poche et prend un air amusé en la voyant déposer un carton sur l'une des étagères de la réserve.

— Pardon maître Laura, c'est vrai que vous êtes tellement indispensable à cette association... ironisé-je.

Elle se retourne lentement et arque un sourcil avant de commenter :

— Woah, je savais pas que tu savais ce qu'était l'humour.

Je grimace tandis qu'elle me dépasse avec un sourire satisfait pour rejoindre David dans la nursery. Amusé, je la regarde rouler des hanches et disparaître dans le couloir.

À peine partie, une jolie blonde déboule dans l'entrée et claque des doigts en m'apercevant. Surpris, je fronce les sourcils en essayant de la remettre. Seulement plus elle s'approche, moins je la reconnais.

— Eden, c'est bien ça ? demande-t-elle en faisant le tour du comptoir pour me rejoindre.

— Oui, et vous êtes...

Elle souffle pour dégager une mèche de cheveux qui chatouillait son front et tend une main ferme vers moi.

— Nous n'avons pas été officiellement présentés : je suis Lydia, l'infirmière de l'association. Je ne passe qu'en coup de vent pour vérifier que les internes prennent bien leurs médicaments et checker s'ils n'ont pas de bobo, c'est pour ça qu'on ne s'est jamais croisés. Et tu peux me tutoyer, au fait.

J'acquiesce et lui serre la main, légèrement surpris qu'elle emploie un ton aussi urgent. On dirait qu'elle est vraiment très pressée.

— Tu n'aurais pas vu Callisto, par hasard ? demande-t-elle en jetant un coup d'oeil dans la réserve encore ouverte derrière moi.

— Elle ne vient pas aujourd'hui, réponds-je. Mais je vais la rejoindre dans cinq minutes, si tu veux que je lui passe un message... ?

— Je veux bien.

Elle s'arrête une seconde, visiblement un peu essoufflée. On dirait qu'elle n'a pas arrêté de courir depuis au moins dix minutes.

— Dis-lui que Bassem ne prend toujours pas son traitement, et qu'il commence à avoir les premiers effets secondaires. Insiste bien pour qu'elle lui mette la pression. Ça devient urgent.

Je fronce les sourcils et m'apprête à demander plus de précisions mais elle m'en empêche en posant une main amicale sur mon épaule et en me remerciant avant de tourner les talons sans rien ajouter. Surpris, je reste immobile quelques secondes de plus avant de me ressaisir.

Après avoir récupéré mes affaires et prévenu Barbara que je partais un peu plus tôt que d'habitude, je quitte l'association et rejoins ma voiture. Le soleil de mars commence à être de plus en plus imposant et a tapé sur le capot toute la journée, si bien que je suis obligé d'ouvrir la fenêtre avant de démarrer.

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