CHARLIE

Chapitre 9

Chapitre 9 : « Revenir. »

|Ils descendirent et frappèrent d'un coup de heurtoirs le grand « M » qui ornait la porte.|

« Chère Charlie,

Nous avons un problème qui te concerne. Hier, dans la soirée, deux adolescents ont frappés à la porte du manoir. Il me semblait les avoir déjà vus, et je me suis souvenue : ils étaient à Portland. Ils se sont présentés, j'avoue que je ne me souvenais plus exactement de leur prénom. Ethan et June.

Nous avons obtenu l'autorisation de ta sortie de Poudlard temporairement. Le ministère veut que tu règles ça rapidement et efficacement. Ils se verront contraints d'utiliser un sortilège d'amnésie si tu échoues.

Tu as une grande expérience avec les obstacles. Tu as toujours tout surmonté et tu revenais plus forte que jamais.

Tu rentres ce soir. »

Je regardai la lettre s'autodétruire et restai bouche bée. Ils m'avaient retrouvé, ou plutôt mon manoir. J'aurais pu m'estimer heureuse de sortir de Poudlard, mais ce n'était que temporaire de revoir Ethan et June, mais ce ne serait qu'éphémère.

Après, ils devraient m'oublier. Je devrais les oublier.

Et je n'étais pas prête pour ça.

Ma valise fut faite en quelques minutes. Je ne pris que quelques vêtements, après tout je rentrais chez moi et trouverais tout ce qu'il me fallait là-bas. Des milliers de questions fusaient dans mon esprit. Avais-je un espoir de ne jamais revenir à Poudlard ?

Je savais qu'une fuite décevrait mes parents et me classerait comme fugitive aux yeux du ministère. Ma vie ne serait plus jamais la même et c'était une perspective qui me plaisait assez, vu l'état actuel de ma vie.

Malheureusement, le ministère avait envisagé, au vu de mon caractère plutôt rebelle, une tentative de fuite.

-Mademoiselle Malefoy-Granger, dit McGonagall quand nous fûmes devant les grilles de Poudlard, je suis dans l'obligation de m'assurer que vous reviendrez ici après votre... mission.

-Je vous l'assure, dis-je avec un sourire innocent.

-Je suis certaine que vous le pensez, fit-elle avec un sourire cruel qui fut sûrement sa vengeance, mais je me dois de m'en assurer par mes propres moyens.

-Je peux vous assurer que...

-Il suffit, mademoiselle. Vous serez accompagnée d'un de nos meilleurs élèves, à qui l'absence en cours ne nuira pas beaucoup. De plus, il représente d'une certaine façon l'autorité du ministère et la collaboration avec un adolescent de votre âge sera sûrement plus aisée.

Je compris avant même que ledit élève n'arrive. Qui mieux que le fils du puissant ministre, premier de classe – après moi bien-sûr – ?

Quand je vous disais qu'il ressemblait à mon père... Aussi stupide, aussi tombeur, aussi dragueur, mais aussi autant puissant et intelligent que Drago Malefoy.

Je vous (re)présente Luke James.

« Ah, je crois que ça va pas être possible. »

Ce fut la seule chose qui me vint à l'esprit sur le moment. Luke eut un grand sourire puis se plaça à mes côtés.

-Ne vous inquiétez pas, professeur, je saurais vous la ramener en un seul morceau.

-La ramener tout court sera déjà bien... marmonna McGonagall.

Je lui jetais un regard noir et m'écartais de Luke. Mon père apparut de l'autre côté et on ouvrit les grilles dans un bruit sourd.

Je me précipitais dehors. Enfin un peu de liberté. Poudlard s'apparentait tant à une prison pour moi qu'à peine hors de ses murs, je me sentis revivre un peu. La présence de Luke gâchait la magie, mais c'était mieux que de rester à l'intérieur.

J'embrassais mon père qui prit ma valise, puis lança un regard à Luke avant de me demander :

-Luke James ?

-Malheureusement.

Mon père, lui, n'avait pas l'air malheureux du tout, même s'il était loin d'être impressionné. Il était juste heureux de pouvoir parler avec quelqu'un qui partageait ses points de vue sur... à peu près tout, et c'était si facile à deviner...

Ils commencèrent à discuter de la « meilleure maison jamais crée et des meilleurs élèves qu'elle ait connue ».

-Là, je rêve... murmurais-je en m'approchant du portoloin.

C'était un stylo rouge qui me rappelait Portland. Je détestais les portoloins.

On se plaça tous autour, puis tout se déclencha. Le monde tourna autour de nous, le sol s'éloigna.

J'atterris sur le dos en grimaçant. Luke et mon père, debout, continuaient à parler et reprirent leur marche.

C'était le parfait exemple d'ignorance que je n'aimais pas chez mon père. Il était attentionné, protecteur, mais il était Drago Malefoy. C'était le genre « il te touche je vais lui casser la gueule » plutôt que « est-ce que ça maintenant ? Tu vas mieux ? ».

Et le portoloin venait de l'illustrer parfaitement.

Luke, lui, me jeta un regard amusé tout en écoutant mon père et en affirmant la moindre de ses paroles.

Je détestais – vraiment – les portoloins. Et Luke.

Je n'avais pas voulu pensé aux retrouvailles avec Ethan et June, par rapport d'une grande déception.

Je ne fus donc pas déçue.

Ethan me dit bonjour, June leva les yeux.

Ma mère me sauta au cou et proposa de se retirer avec mon père. Ils allèrent s'installer dans la pièce à côté.

J'attendais que Luke parte quand il s'assit sur un fauteuil :

-Moi c'est Luke.

Ethan lui jeta un regard hésitant que Luke lui rendit méprisant.

-Dégages James.

-Jamais Malefoy.

-MALEFOY-GRANGER.

Luke ouvrit grand les yeux devant ma fureur.

-Ecoute-moi bien Luke. T'es ici pour veiller à ce que je revienne. Très bien. Mais tu sais, j'ai aussi une baguette, et toi... eh bien...

J'avais récupéré un objet très précieux pendant le voyage en portoloin... Je lui fis un grand sourire et sortit de ma poche sa baguette.

-Oh, t'avais pas remarqué ? Allez, Luke, dehors.

Mais il était aussi intelligent que moi et trouva la faille du plan en quelques secondes. Je le sus quand il regarda en souriant Ethan et June.

-Malefoy, Malefoy... qu'allons-nous faire de toi si tu oublies à ce point les règles élémentaires ?

-Je ne les ai jamais oubliées.

-Ne mens pas, tu es à Poudlard pour ça.

-J'étais innocente.

-Le ministère a détecté que quelqu'un comme nous avait utilisé ce que nous savons utiliser devant quelqu'un comme eux.

Les détours qu'il prit ralentirent ma compréhension assez longtemps pour qu'il vienne se placer devant moi. Il amorça un geste pour récupérer sa baguette.

-Je suis sûr que cette fois, tu n'oseras pas gagner comme tu as gagné la dernière fois.

Il avait raison. Pas ci. Pas devant Ethan.

Il récupéra sa baguette.

-Merci. Fais attention à toi, Malefoy. Tu commences à trop m'énerver.

Il voulut me faire peur mais ce furent les dernières paroles qu'il prononça avant l'inconscience.

Son corps s'écroula et laissa apparaitre Ethan, une lampe en fer à la main. Il regarda Luke.

-On ne menace pas Charlie Malefoy-Granger.