Chapitre 25

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Chapitre 25 : « Echappées. »

|Mais ensuite, je faillis m'écrouler. La réponse ne parvint pas à mon esprit avant que la Terre ne commence à tourner. Elle me fit vaciller, reculer, elle me fit douter. Elle tournait pour lui.|

-LUKE !

Il passa devant ma cellule et son regard ne se détacha pas du mien. Les aurors le trainèrent dans la cellule à ma gauche. Il disparut dans un claquement de fer. Je me jetai aux miens qui grésillèrent quand je voulus passer entre deux barreaux. La magie me repoussa et je fis un bond en arrière.

-Charlie, murmura-t-il.

Je m'approchai à nouveau en veillant à ne pas entrer en contact avec le champ protecteur. Je ne pus le voir malgré mes efforts. Il attendit que nous soyons seuls pour parler à nouveau :

-Je vais te faire sortir de là.

J'eus un sourire triste devant ses tentatives inutiles. Nous étions tous deux pris, ce n'était plus qu'une question de temps avant notre retour en Angleterre. Et qu'allait faire le ministère, cette fois ? Nous emprisonner à Poudlard était une bien faible punition après notre fuite.

Luke voulut dire autre chose mais un auror apparut au bout du couloir. Il recula dans sa cellule et je fis de même. Le voir enfermé me détruisait. Cartes abattues, masques tombés.

Nous vivions ce que nous aurions pu appeler une fin. Même si ce n'était que le début de la souffrance. J'eus envie de crier. D'hurler. Même enfermée, désespérée, j'avais gardé l'espoir que Luke puisse s'en sortir. Qu'il puisse vivre sans tomber avec moi.

Mais il l'avait dit lui-même : « C'est ensemble ou ce n'est rien. »

L'auror venait vers moi. Il s'arrêta avec une assiette aussi vide que les précédentes : un morceau de pain, un verre d'eau.

-Votre repas, Charlie Malefoy.

Et tout changea. La dernière chose à laquelle je m'attendais se produisit, et je n'eus presque aucun doute, bien que je pensais tout cela impossible : Luke s'adressa à l'auror.

Ça aurait pu paraître si anodin, et si provocateur de sa part, mais c'était bien plus que ça. C'était une supercherie. Une illusion.

Un coup de théâtre.

Et je me mis à rire. Ce fut si libérateur ! La dernière carte, celle que je croyais abattue, était encore entre nos mains : le joker.

Parce que lorsque Luke parla, ce n'était pas les paroles d'un Luke James ordinaire. C'était des paroles sorties de la bouche de Luke James, du corps de Luke James, mais de l'esprit d'Ethan Collins :

-Malefoy-Granger. N'oubliez pas le Granger.

Que faisait-il ici ? Comment était-il parvenu jusqu'ici ? Se souvenait-il de moi ? Et pourquoi avait-il l'apparence de Luke ?

Mais une autre question s'insinua dans mon esprit : avais-je toujours su qui il était ou l'avais-je réellement pris pour Luke ?

Et selon cela, je pourrais comprendre si la peur, que j'avais ressentie juste avant qu'il ne parle, était destinée à Ethan, ou bel et bien à Luke.

Ethan attendit que l'auror s'en aille à nouveau pour se lever. Il n'avait plus entendu Charlie depuis qu'il avait parlé de son nom de famille et qu'elle s'était mise à rire : elle avait compris qu'il n'était pas Luke.

Lorsqu'il fut sûr d'avoir assez attendu, il commença à s'inquiéter pour le temps qui s'écoulait, et pour le plan de Luke. Il se leva et passa craintivement une main à travers les barreaux espacés. Ils étaient si larges qu'il pouvait passer entre eux aisément.

CHARLIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant