Chapitre 11

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Chapitre 11 : « Dernière chance, dernier choix. »

|Alors, au moment où il abandonnait, baissant sa main, la mienne l'attrapa. Je me relevai. Dans les deux sens du terme.|

J'étais assise sur mon lit. Mes parents avaient décidés de me laisser réfléchir un peu, et restaient à l'écart, dans le salon. Luke frappa deux coups sur la porte et entra avec le ravitaillement : deux tasses de chocolat et des crêpes au sucre.

Il m'en tendit la moitié et s'assit à côté de moi.

-Deux solutions, Charlie.

Je savais lesquelles, mais choisir était presque impossible. L'une m'attirait, l'autre me retenait. Je quitterais cette maison, mais libre ou les mains liées ?

-Aide-moi, dis-je à Luke en le regardant.

-Je ne peux pas choisir à ta place.

-Mais ça te concerne aussi ! Que feras-tu si je choisis l'une, si je choisis l'autre, hein ?

Il posa sa tasse sur un bureau et se leva. Son regard froid et compatissant à la fois m'intrigua.

-Reste calme, Granger.

Ce jeu de prénoms, de noms de famille, persistait. Je pris une grande inspiration :

-Je ne peux pas fuir. Ça n'apporterait que des problèmes...

-A qui ?

La question me déconcerta. C'était assez évident. Il ne me laissa pas le temps de répondre :

-A qui, Granger ? Dis-moi, qui risquerait d'avoir des problèmes si tu fuyais ?

-Ma mère, mon père, toi !

-Tu ne comprends rien, Charlie.

Je me levai à mon tour et posai brutalement ma tasse à côté de la sienne.

-Pardon ? C'est comme ça que tu m'aides ?

-Je croyais que tu étais le genre de personne à être réaliste, à ouvrir les yeux !

-Je le suis !

-Alors, explique-moi pourquoi tu ne vois pas que ces personnes-là seraient prêtes à courir ce risque pour toi ?

Il se retourna et se dirigea à grandes enjambées vers la sortie.

-Luke !

Il ne me jeta pas un regard. Je compris que dans ses yeux, la compassion devait avoir disparue.

-Qu'est-ce que tu entends par là ?

-Idiote.

Furieuse, je courais après lui et m'arrêtais sur le pas de la porte. Mon regard se dirigea à droite, à gauche, Luke n'y était pas.

Le couloir était vide.

-Luke !

Je ne le savais pas encore, mais il était déjà loin. Ce que je ne savais pas non plus, c'est qu'il reviendrait très bientôt.

Un choix s'imposait toujours. Je pouvais sagement rentrer à Poudlard, sous la surveillance de Luke, et y rester enfermée pour les six prochains mois. Je pouvais m'enfuir et quitter tout ce que j'aime, quitter la légalité, pour entrer dans la liberté.

L'un était si dur à envisager, l'autre si tentant. Mais mes parents seraient interrogés, Luke serait accusé.

Les paroles de ce dernier restaient mystérieuses. Il n'était pas réapparu depuis la veille. Le cerner restait difficile. Une minute il était calme et compatissant, l'autre froid et offusqué. Que devais-je penser de lui ? Devais-je lui faire confiance, le croire ?

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