Chapitre 6

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Chapitre 6 : « Les flammes. »

|Et quand je tournais la tête vers lui, il mit ses lèvres sur les miennes et m'embrassa.|

-Un.

Ethan me tenait la main. Il n'avait pas l'air d'avoir peur. Moi, la peur me tenait. Et pourtant je le voulais. La mort tenait tant à m'attraper, j'allais la frôler, volontairement. J'allais vivre avant qu'elle ne me rattrape, courir près d'elle et la semer.

-Deux.

Le pont menait dans le vide et je l'avais emprunté. Emprunté jusqu'au bout, où qu'il mène. Emprunté de la terre au vide, jusqu'aux eaux attirantes. Ne pas regarder en bas pour éviter d'avoir peur ou regarder en bas pour se donner du courage ? Je regardais Ethan, il souriait. Il vivait.

-Trois.

Je ne lâchais pas sa main mais soudain, je me sentis quitter le sol. Je sentis le vent souffler dans mes cheveux, je regardais droit devant et la réalité vint à moi : j'avais sauté, je tombais. Une dizaine de mètres dévalés en quelques secondes et je sens la vie vibrer. Est-ce qu'elle s'échappe ? Oui, elle s'en va. Et quand je crois qu'elle part à jamais, elle revient plus forte, plus puissante et je me sens vivante.

J'avais toujours la main dans celle d'Ethan quand j'entrais en contact avec l'eau. Je ressortais quelques secondes plus tard et respirais l'air frais. Je riais et il ria avec moi.

Je regagnais la rive, en pensant aux possibilités que j'aurais ici. En pensant que Poudlard, c'en était fini pour moi. A jamais.

Je ne savais pas encore que je me trompais.

Les cours reprirent deux semaines après l'explosion. Tout allait mieux pour moi, je ne pensais plus autant à Léah et j'avais Ethan. June, que l'on voyait rarement avec Alexander, n'avait presque pas été surprise mais s'était approchée de moi en me chuchotant :

-Je croyais que les filles qui tombaient à ses pieds étaient pathétiques ?

Elle m'avait fait un grand sourire mais n'avait rien dit de plus.

Les journées de cours devinrent à la fois passionnantes et ennuyeuses. Le lycée n'avait pas changé mais quelques salles très endommagées restaient fermées.

En un jour, tout le monde sut que Charlie Malefoy-Granger et Ethan Collins étaient ensemble, et j'essayais de ne pas y prêter d'attention. L'expérience Tous-les-sorciers-parlent-de-moi-à-Poudlard m'avait suffi.

Le mois d'octobre approchait lentement. Ethan devait passer et je l'attendais quand la sonnerie retentit.

-Alexander ?

Je restais quelques instants figée devant le petit-ami de June qui se tenait sur le seuil. Il me regardait de ses yeux marron et tout semblait... faux. Impossible de dire pourquoi.

-Je peux entrer ? demanda-t-il.

-June n'est pas là.

-Je ne suis pas là pour elle.

J'hochai les épaules et le fit entrer.

-J'ai quelque chose à te dire, Granger, déclara-t-il.

Il s'approcha un peu et chuchota doucement :

-Je suis un sorcier...

Soudain, il plongea sa main dans sa poche et en sortit une baguette noire et droite plutôt longue. Je me figeais. Des milliers de questions fusaient dans mon esprit. Je retenais mon souffle, sans défense. Comme il ne faisait rien, je me mis à courir vers ma chambre et trouvais ma propre baguette de couleur presque beige et d'un bois assez souple.

CHARLIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant