Chapitre 23

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Chapitre 23 : « Déjà-vus. »

|Et tandis qu'il pensait à vivre pour elle, elle pensait à lui. Mais alors qu'il l'accueillait à nouveau, elle faisait ses adieux.|

Deux barreaux de fer. Du métal froid, presque glacial, et deux espaces séparés par cette barrière infranchissable. Un plafond noir, un sol noir, une atmosphère noire.

Et l'attente.

Je ne bougeais presque pas. Mes yeux n'avaient plus la force de supporter la vue de la scène : moi, enfermée. Moi, coupée du monde. Seule, prise non pas de colère, mais de désespoir.

Et puis, il y avait l'attente.

J'avais terriblement froid, et je me demandais de moi ou des barreaux, lequel était plus froid, et lequel était bouillant. Ce devrait être moi, colérique, folle de rage, essayant de m'échapper. Et ce devrait être eux, glaciaux, m'empêchant d'aller n'importe où.

Et j'attendais.

J'étais dans une prison en Amérique, ils m'avaient gardé là-bas. Parce qu'eux non plus ne savaient pas ce que j'allais devenir. J'avais causé tellement d'ennuis au ministère qu'il avait fini par multiplier la protection, et surtout les escouades d'aurors à ma poursuite. Le ministre, qui me haïssait sûrement pour lui avoir pris son fils, Luke, s'était concentré sur moi au point qu'un simple sortilège de chaleur lui envoie ma position.

Et voilà que j'étais prisonnière. Ce n'était pas une première, mais à Poudlard, je pouvais agir. Bouger, me dégourdir, sourire, me battre, me révolter : continuer à vivre.

Mais ici, non. Ici, c'était juste... froid.

« Il faut croire que j'ai abattu toutes mes cartes. »

« Allez, Charlie, allez. Apparait. S'il-te-plait. »

Luke avait fermé les yeux, et attendait. Il évitait à tout prix d'utiliser sa baguette parce qu'il avait aperçu quelques aurors dans la ville en quittant le centre-ville. Cette journée lui semblait si longue qu'il en avait presque marre et attendait la nuit avec impatience.

Mais que faisait la Lune ? Elle était bien trop occupée à balayer de ses rayons d'autres parties du monde. Portland, ce n'était qu'une ville parmi tant d'autres, mais c'était la ville où Charlie était retenue prisonnière, où Luke l'attendait chez elle alors qu'elle ne rentrerait jamais.

Le jeune blond était assis sur un fauteuil, regrettant de ne pas avoir montré à Charlie qu'Ethan était derrière elle, regrettant tant d'actions insensées et irréfléchies, mais sans jamais regretter d'avoir suivi Charlie.

Soudain, la poignée eut un mouvement. Luke leva les yeux, plein d'espoir. Il leva également sa baguette, prêt à l'éventualité que ce soit un auror de son père.

Une idée lui traversa alors l'esprit : Charlie avait quitté le centre-ville et quelques heures plus tard, il avait aperçu des aurors. Et s'ils avaient suivi Charlie ? Et si...

Il n'eut pas le temps d'aller au bout de l'idée : la porte s'ouvrait. Mais ce n'était ni Charlie, ni un auror. C'était la dernière personne que Luke attendait.

-Ethan ?

-Inconnu ?

Luke fronça les sourcils devant ces paroles. Ethan semblait aussi surpris que lui mais il ne connaissait pas Luke, alors que le contraire était valable.

-Qu'est-ce que tu fais chez Charlie ? reprit Ethan, plus agressif.

Luke écarquilla les yeux. Ethan était amnésique, comment pouvait-il connaître Charlie ou même l'endroit où elle vivait ? Il resserra sa prise sur sa baguette et questionna le jeune homme :

CHARLIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant