Chapitre 8

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Chapitre 8 : « Chercher, retrouver »

|Ils m'avaient cherché. Ils m'avaient trouvé.|

58. 59. 00.

Je me levais enfin, remballais mes affaires et courais vers la sortie.

-A demain, me lança McGonagall.

Je lui fis un sourire forcé et disparus dans les couloirs.

Je détestais officiellement les retenus, sans pour autant regretter ce que j'avais fait.

-Malefoy !

Je serais les dents. Personne ne disait donc jamais mon nom en entier ? Je me retournais vers l'origine de la voix.

-Tu viens d'où comme ça ?

Génial, Luke James. Le nouveau Drago Malefoy de Poudlard. Aussi stupide – faites que mon père n'entende jamais cela -, aussi tombeur, aussi dragueur.

Ses cheveux noirs légèrement longs tombaient en pointe plus claires, tirant vers le brun-marron.

-Je ne pense pas que ça te regarde, Luke.

-Et si je pense le contraire ?

Il m'exaspérait. On aurait dit... Non, il n'avait rien d'Ethan. Il était différent d'Ethan, ce n'était pas...

C'était trop tard, maintenant j'y pensais... Ethan. Ethan.

-Tu sais quoi Luke ? Va en Enfer, ce n'est pas le moment.

Je continuais à marcher, mais Luke ne lâchait pas l'affaire.

-Allez, Charlie, j'ai pas le droit de savoir ?

-Non.

J'accélérais le pas. Bien-sûr que ce n'était pas le même. Mais ils se ressemblaient. Mon père, Ethan, Luke.

Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous, contre moi, les sorciers de ce genre ?

Luke ne me lâcha pas d'une semelle, et je ne pus l'empêcher d'entrer dans la Salle Commune puisque nous avions la même.

Je dépassais à grands pas les autres Serpentards qui posèrent leurs yeux sur moi. Avais-je précisé que, depuis la veille, tout le monde me regardait comme une terroriste ou une rebelle, selon la maison ? La mienne avait l'air fière, mais ils m'avaient laissé tomber quand j'avais eu besoin d'eux, alors leurs sourires et leur signes de main, ils peuvent bien les garder...

Je me retournais brusquement en sentant Luke, toujours derrière moi malgré que je me dirigeais vers le dortoir des filles.

-Tu veux entrer ou quoi ? demandais-je, agressive.

-Avec plaisir.

Et il me dépassa, entrant le premier. Stupéfaite, je restais bouche bée un instant avant de le rattraper vivement.

-Non mais t'as pas compris. C'était de l'ironie.

-Je ne suis pas stupide.

-Alors qu'est-ce que tu fous encore là ?

J'articulais chacun de mes mots pour lui faire comprendre que je ne voulais pas de lui ici. Je le dépassais et me mettais devant lui, le plaçant entre la porte et moi dans l'espoir qu'il rebrousse chemin.

Hélas, il ne bougea pas. Il arborait un sourire satisfait qui me rappelait tellement mon père. Et mon père, pour l'avoir, j'utilisais autre chose que la force. L'idée ne me plaisait pas du tout.

Mais alors pas du tout.

-Luke.

-Charlie ?

Je m'avançais doucement en jetant mes affaires comme si je déclarais forfait. Subitement, je me précipitais et posais mes lèvres sur les siennes.

Que Merlin me pardonne.

S'occupant de moi plus qu'autre chose, Luke m'embrassa avec force et je profitais de son lâcher-prise pour le faire reculer.

Le baiser finit par me couper le souffle et enfin, il recula ses lèvres.

-Ce n'était pas si difficile, hein ? demanda-t-il, sûr d'avoir gagné.

-Eh bien...

Je ne pris pas la peine de répondre plus. D'un coup de mains aux épaules, je le fis reculer, et la seconde d'après, il se trouvait devant une porte fermée.

Luke avait assez de fierté pour ne pas revenir sans défense après une telle défaite.

Un sourire aux lèvres, je récupérais mes affaires sur le sol.

Et sans m'en rendre compte, c'était la première fois que j'étais heureuse, ici, à Poudlard.

Ethan s'avança, incertain de la rue qu'il fallait prendre. Lui et Londres, ça faisait deux. Derrière, June ne cessait de répéter qu'ils finiraient par trouver. Par les trouver.

-Ethan, c'était à gauche.

Il grimaça et prit la suivante à gauche, dans l'espoir que les deux rues mènent au même endroit.

-Qu'est-ce que tu comptes lui dire ? demanda June quand ils ralentirent un peu.

-Je ne sais pas encore. Et toi ?

-Au quel ?

-A Charlie. A vrai dire, je ne suis pas trop ici pour lui.

-Je ne sais pas non plus. J'ai des milliers de questions en tête. Pour lui comme pour elle.

Leur voiture s'enfonça enfin dans une allée assez sombre au bout de laquelle se trouvait un grand manoir, pourtant assez discret.

-On y est.

Ils descendirent et frappèrent d'un coup de heurtoirs le grand « M » qui ornait la porte.

CHARLIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant