12. īrācundĭa

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Aux premières lueurs du jour, Laureline se tenait debout au centre de la cour, en compagnie des deux Horribiles. L'Indomptable leur faisait face, dans un silence qui en disait énormément.

    Un long bâillement s'échappa de la bouche de Morgane, elle marmonna quelque chose que l'humaine ne comprit pas. Ils ne comprennent probablement pas pourquoi il a demandé à les voir si tôt... Au fond d'elle, Laureline stressait. Elle ne savait pas comment monsieur Lyraispaix allait s'y prendre pour leur annoncer qu'une des deux n'allait pas faire son entrée dans le Nouveau Colisée dans quelques mois. Enfin... s'il avait fait son choix !

    L'idée de départager entre eux deux l'angoissait, transformait ses intestins en serpents qui ne faisaient que gigoter dans son corps. Elle était à deux doigts de régurgiter son petit déjeuner. L'Indomptable s'éclaircit la gorge.

    — Désolé de vous avoir réveillé si tôt, lança-t-il à l'attention des deux Horribiles. Mais aujourd'hui est un jour important.

    — Ah ? Pourquoi ? demanda immédiatement la femelle, Laureline vit sa queue touffue surgir de sa salopette pour fouetter l'air avec son extrémité. C'est l'anniversaire de quelqu'un ?

    — Non. J'ai pris une décision importante.

    Un silence. Morgane fronça les sourcils, alors que Julien semblait à peine réveillé. Laureline s'efforça à garder la tête haute et à garder son calme, alors que monsieur Lyraispaix continua :

    — J'ai décidé de poursuivre mes entraînements avec notre invitée. Ainsi, Laureline va rester parmi nous afin de pouvoir faire ses premiers pas dans le Nouveau Colisée dans les mois qui suivent. Nous avons beaucoup de chemin à faire, mais j'ai un assez bon pressentiment.

    Un léger sourire en coin de sa part lui réchauffa le cœur. Laureline ne se laissa pas déconcentrée par les yeux éclatants de curiosité et de stupéfaction qui la dévoraient du regard. Toutefois, quelque chose fit pression sur sa poitrine : c'était maintenant qu'elle allait savoir qui allait avoir sa vie entre les mains. Une ombre passa sur le visage de l'Indomptable.

    — Toutefois, je ne vois pas l'utilité d'une telle contribution si c'est pour l'envoyer dans des Seuls contre Tous, ou encore des Raids. Je pense que vous l'avez compris... Laureline s'engage alors à participer à des tournois de Tandems Mixtes, le prochain étant prévu pour l'été prochain.

    La pièce était tombée. Alors que Morgane semblait plus stupéfaite d'une telle annonce, Julien, lui, s'était soudainement raidi, les yeux écartés. Laureline se permit un léger coup d'œil, et son sang se glaça : les mains de l'Horribilis étaient prises d'étranges convulsions, et son œil droit se fermait puis s'ouvrait de façon irrégulière, à la manière d'un tic. D'accord, ça ne sent pas bon du tout. Par réflexe, l'humaine se décala de lui. Monsieur Lyraispaix poussa un soupir et ferma les yeux, les doigts posés sur le pommeau de sa canne.

    — Tu te battras aux côtés de Laureline, Morgane.

    Cette dernière haussa les sourcils. L'humaine, elle, ne savait pas comment réagir en apprenant cela. Devait-elle en être rassurée ou, tout au contraire, en être rongée par l'inquiétude ? Je n'ai jamais vu sa véritable forme... c'est une Normale, et il n'y a aucune raison qu'elle soit plus faible que Julien, après tout. Les deux se regardèrent, l'humaine lui sourit, l'Horribilis semblait plus déroutée qu'autre chose... elle déclara d'une voix hésitante :

    — Ah... d'accord, Baptiste. Mais je n'étais pas censée participer au tournoi des Tandems avec Julien, moi ? Je ne comprends plus rien.

    — J'ai décidé d'effectuer un léger changement.

Laureline et le Nouveau ColiséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant