19. prōdĭtĭo

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Laureline leva les yeux vers la foule en délire qui s'égosillait, s'agitait comme une gigantesque ruche, au-dessus d'eux. Le jour de la deuxième manche avait sonné. L'humaine se tourna vers Gwenn Bleuzen après que le tambour ait résonné dans tout le Nouveau Colisée.

    — Mesdames et Messieurs, je vous souhaite la bienvenue pour la continuation du tournoi des Tandems Mixtes de cette saison ! Nos seize équipes restantes sont présentes, devant vous, et sont prêtes à vous offrir un spectacle dont vous aurez du mal à oublier ! Mais trêve de plaisanterie, je vais procéder à l'énumération des nos candidats, ainsi que des affrontements d'aujourd'hui !

    Une nouvelle levée de cris. Laureline regarda tout autour d'elle. Elle sourit légèrement quand l'humaine croisa le regard de l'équipe vingt, ils la saluèrent en retour.

    — Sont aussi qualifiées Laureline et Morgane, qui forment l'équipe six ! Elles feront face à la huitième équipe, composée de Marie-Noëlle et d'Armande !

    Laureline accepta silencieusement. L'humaine n'angoissait plus comme la première fois de toute manière. Sa coéquipière regardait tout autour d'elle, la queue levée – cherchait-elle ses nouvelles rivales, ou monsieur Lyraispaix et son homologue dans le public ? Laureline, elle, resta de marbre. Ses mains se refermèrent de nouveau sur les gardes de ses lames.

    — Salut, fit une voix derrière elle.

    L'humaine se retourna, pendant que Gwenn annonçait les combats de la journée. Elle se retrouva devant deux jeunes femmes, et elle fit le lien directement.

    — Je suis Marie-Noëlle, déclara l'autre humaine en lui tendant la main, Marie-Noëlle Casaviecchi, disciple des messieurs Vixiem.

    — Laureline Crowed, répondit l'humaine en acceptant la poignée de main. Disciple de monsieur Lyraispaix.

    Marie-Noëlle lui sourit. C'était une jeune femme ravissante, aux cheveux blonds striés de mèches brunes et à la mâchoire prononcée. Une frange cachait son front. Sa beauté était mise en valeur par le maquillage sophistiqué qui illuminait son visage : sombres traits au-dessus des yeux parfaitement tracés, rouge à lèvre éclatant et sourcils dessinés impeccablement. Ses yeux marron ne lâchèrent pas son adversaire pour aujourd'hui. Laureline remarqua qu'un imposant fourreau était collé à sa hanche droite.

    — Nous discuterons mieux en haut, déclara Marie-Noëlle sans cesser de sourire, avons que le tambour hurlât de nouveau. Nous serons mieux.

    Laureline répondit d'un simple hochement de la tête. Au moins, peut-être que Morgane ne massacrera personne aujourd'hui, si nous nous entendons bien avec nos rivales. Ils montèrent jusqu'à leurs places réservées. Les premiers à se battre furent l'équipe deux et l'équipe trois. Laureline et Marie-Noëlle allaient s'affronter juste après, mais ça ne les empêcha pas de faire un minimum connaissance. Assises côte à côte, elles discutèrent pendant que l'équipe trois se faisait massacrer par ses adversaires :

    — J'ai entendu parler de ton précepteur, commença Marie-Noëlle. C'est un homme entouré de mystères, à peine plus vieux que moi, si austère que ça m'a vraiment étonnée d'apprendre qu'il avait accepté de prendre des élèves sous son aile...

    — Rien n'est impossible, rétorqua l'autre avant de regarder rapidement le combat – le garçon à la rapière, Guilhem, avait achevé son rival sans la moindre difficulté. Tout reposait sur les épaules des Horribiles, mais Laureline fut incapable de savoir le quel appartenait à quelle équipe.

    — Pourquoi vous êtes-vous inscrites au tournoi ?

    — Et bien...

    — Pour faire comme Baptiste, mon grand-frère ! s'exclama Morgane en se penchant sur le côté, pour regarder Marie-Noëlle droit dans les yeux.

Laureline et le Nouveau ColiséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant