Laureline se leva et s'étira. Sa colonne vertébrale craqua dans toute sa longueur. Elle laissa échapper un soupir avant de se rallonger dans son lit, peu pressée de sortir de sa chambre. L'humaine ignorait quelle heure il était, mais elle s'en fichait royalement. Elle mit ses mains derrière le crâne et fixa le plafond, sans réfléchir à grand-chose.
C'était bien calme, ce matin.
Elle flâna quelques minutes avant de se décider à aller prendre son petit-déjeuner. Laureline traversa le couloir silencieux. Elle descendit l'escalier et poussa les portes de la salle principale. Quand elles la virent, les domestiques s'empressèrent de rejoindre les cuisines pour lui apporter de quoi manger, sur la table. Son professeur était là, devant la cheminée éteinte, les yeux rivés sur son journal. Il leva le regard et la salua silencieusement, en hochant la tête. Elle fit de même avant d'aller d'asseoir. L'humaine but du café fort et tartina de la confiture sur des tranches de pain encore chaud.
Comme par réflexe, quand elle termina de se remplir le ventre, l'humaine prit place dans le fauteuil en face de l'Horribilis. Ce dernier lui lança un regard légèrement amusé. Il ferma son hebdomadaire et déclara calmement :
— T'ai-je à ce point mis en confiance pour te présenter à moi en pyjama ?
— J'ai bien le droit, fit-elle en souriant. Je me suis bien battue, hier, non ? N'est-ce pas la moindre des choses ?
Il laissa échapper un petit rire.
— Soit. Ça peut être légitime. T'es-tu bien reposée ?
— Oh, oui, sans aucun doute.
— Tes blessures ne te font-elles pas trop souffrir ?
— Ça va aller, répondit l'humaine en effleurant son bandage au bras, où Marie-Noëlle était parvenue à la toucher. Ce n'était pas profond, d'après les infirmiers.
— Tu as eu de la chance sur le coup.
— Probablement... je me demande, Professeur : la propimantine est le seul métal que craignent les Horribiles, mais sommes-nous aussi, les humains, plus vulnérables à ce matériau ?
— Non, pas vraiment. Que la lame soit en fer, en acier ou en propimantine, tu as pas mal de chance de te retrouver atrophier si tu ne fais pas attention.
— Certes, rétorqua-t-elle en tuant un petit rire gêné.
Ils ne parlèrent pas pendant un petit instant. Ce moment de répit permit à monsieur Lyraispaix d'attraper la tasse de thé qui l'attendait, sur la table basse.
— C'est bien calme, aujourd'hui. Morgane et Julien dorment-ils encore ? Je ne les ai pas vus, ce matin.
Il arrêta sa tasse au bord de ses lèvres et cessa de bouger pendant une seconde. Son professeur la fixa sans dire un mot, avant de reposer sa tasse dans un soupir agacé. Laureline leva ses sourcils dans une expression d'incrédulité. Mon Dieu, mais qu'est-ce que j'ai dit, encore ? Me dites pas que la moindre question à leur sujet va le mettre dans tous ses états, c'est usant à la longue ! Monsieur Lyraispaix la regarda de nouveau, d'un air plus indifférent cette fois-ci, avant de dire :
— Non, non. Ils sont réveillés depuis l'aube. Et moi aussi, par conséquent.
— Depuis l'aube ? Mais Morgane était épuisée de son combat d'hier !
— Tu ne m'apprends rien, encore une fois.
— Boarf, peu importe... ça m'a juste étonnée de ne pas les voir, ce matin. Ou de ne pas avoir été réveillée par Julien qui rentrait brusquement dans ma chambre, un soutien-gorge devant les yeux.
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Laureline et le Nouveau Colisée
FantasyPour aider son père et ses plus jeunes sœurs, Laureline n'hésite pas à tout abandonner pour rejoindre la capitale, Valiroma, pour y faire fortune dans des combats féroces et périlleux, mélangeant humains et Horribiles, des êtres dotés de pouvoirs dé...