Une infinité d'étoiles luisaient dans un ciel bleu foncé. Il ne faisait pas encore nuit noire. L'air s'était nettement rafraîchi, Laureline frissonna quand elle passa le seuil de la nacelle. Les Horribiles étaient devant elle. Julien et Morgane, eux, observaient ce qui se passait, à l'intérieur du dirigeable, derrière des servantes.
Sept silhouettes leur firent face, toutes masquées – un masque entièrement blanc, avec des cavités au niveaux des yeux – et vêtues de longue cape noire les recouvrant de la tête aux pieds. Deux d'entre eux tenaient une torche, les flammes donnaient une lueur inquiétante à leurs visages inexpressifs et blanchâtres. Monsieur Bleuzen fit un pas en avant, avant d'entamer en premier la conversation :
— Bien le bonsoir ! Alors, c'est bien vous qui souhaiteriez vous frotter à nous, les indépassables Blasphemiae ?
Un silence. L'un d'eux répondit d'un simple hochement de la tête. Le directeur du Nouveau Colisée continua, toujours d'un air solaire :
— Très bien, et bien, comment voulez-vous procéder ? Nous nous donnons combien de temps pour cacher notre humain ? Quinze minutes ? Dix minutes ?
— Cinq, répondit une voix grave, probablement celle d'un homme d'âge mûr.
— Ça me semble correct, lança Gwenn Bleuzen alors que Laureline les regardait tous, les yeux écarquillés. L'un de vous a un minuteur ?
Quelqu'un brandit un réveil mécanique dans une main, ainsi qu'un pistolet dans l'autre. Monsieur Bleuzen se permit de rire.
— Mais vous avez tout prévu ! Vous êtes beaucoup plus organisés que nous, bravo ! Et pour le périmètre ?
— Cinq kilomètres à partir du zeppelin, fit une voix nasillarde, celle d'une femme.
— Cela convient-il à tout le monde ? lança le directeur du Nouveau Colisée, les autres Blasphemiae répondirent d'un simple hochement de la tête.
— Qu'attendons-nous pour commencer ? demanda un Horribilis qui tenait une torche.
— Plus rien. Je pense que tout a été dit, alors...
Il se tourna vers les Blasphemiae, avant de regarder dans son dos, vers leurs adversaires, un sourire un coin peint sur le visage.
— Et n'oubliez pas : unitas virtute.
À ces mots, les sept inconnus éteignirent leurs torches, se dispersèrent et s'engouffrèrent dans la forêt endormie. Laureline remarqua l'humain de l'équipe adversaire : un Horribilis lui tenait la main pour qu'il courût plus rapidement. Laureline regarda les Blasphemiae, Gabriel tua un juron.
— C'est parti, fit-il en enlevant sa chemise et en baissant son pantalon, l'humaine détourna immédiatement le regard après ça.
— On va bien s'amuser ! lança Michel, hilare, en se déshabillant lui aussi.
Laureline regarda son précepteur. Immobile, les mains sur sa canne, il fixa l'horizon sans dire un mot.
— Euh, Professeur...
— Hmm ?
— Qu'est-ce que je dois faire, moi, maintenant ?
Monsieur Lyraispaix claqua des doigts, pendant que le directeur du Nouveau Colisée pestiférait en s'agitant, pour les motiver à s'activer. Une servante arriva avec un long coffret en bois qu'elle posa aux pieds de Laureline. L'humaine reconnaissait ce coffret. Elle l'ouvrit et découvrit ses doubles lames, accompagnées de cette ceinture pourvue de fourreaux.
Elle s'arma le plus rapidement possible. Gabriel, entièrement nu, fit craquer sa nuque avant de fléchir les genoux, il s'élança à toute vitesse dans la forêt sans réfléchir. Le seul à ne pas se dévêtir fut monsieur Lyraispaix, et cela n'étonna même pas Laureline. L'Indomptable se dirigea vers la porte de la nacelle et dit :
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Laureline et le Nouveau Colisée
FantasyPour aider son père et ses plus jeunes sœurs, Laureline n'hésite pas à tout abandonner pour rejoindre la capitale, Valiroma, pour y faire fortune dans des combats féroces et périlleux, mélangeant humains et Horribiles, des êtres dotés de pouvoirs dé...