Chapitre 36

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PDV SECRET

J'ai appris d'une source qu'il terminait à 15h. Alors je suis là. A l'attendre sur le parking vide. Dans ma voiture avec ma capuche et la tête baissée pour que personne ne sache qui je suis. Je regarde dans le rétroviseur et le vois. Avec son petit sourire amical plaqué sur le visage. Son polo blanc est parfaitement mis et ses cheveux son coiffer au millimètre près. Il s'avance vers sa voiture – à côté de laquelle je me suis garé exprès – sans se douter de la suite. Quand il arrive au niveau de son coffre, je sors et l'attrape. Il commence à se débattre mais je suis plus fort. Je le retiens non sans peine et il finit par être bloqué. Je plaque ma main sur sa bouche pour étouffer ses cris et regarde autour de moi. Personne. Très bien. Je l'installe sur la banquette arrière en lui liant les mains et les pieds. Je lui mets un scotch sur la bouche et je démarre.

Nous roulons pendant presque deux heures sans nous arrêter, quand nous arrivons enfin à destination. Une voiture qui m'est familière passe en ralentissant mais je l'ignore. Une fois qu'elle à disparue, je sors mon petit otage de la bagnole et le force à rentrer dans le hangar. C'est un grand bâtiment en bois qui semble avoir des siècles. Du moins, il est à l'abandon depuis un bail. Ça ressemble à une vieille ferme. Ce n'est pas la première fois que je viens ici. Je suis venu repérer les lieux avant. Loin de tout et discret. Ce hangar vieux comme le monde me tendait les bras. Je pousse ma victime à l'intérieur et la ligote à la chaise en métal qui est au milieu de la salle. La rage coule dans mes veines et elle est maîtresse de mes actes. Peut-être que j'agirais différemment sinon. Ou pas. J'essaie de me reconcentrer sur mon objectif.

Thomas tourne sa tête vers moi et je retire le scotch qui lui couvrait toujours la bouche. Il me jette un regard plein de malice qui me met encore plus en rogne.

- On sait tous les deux que tu ne feras rien, n'est ce pas ?

Je lui balance mon poing dans la figure et sa tête par sur le coté. Pas de chance Tommy, aujourd'hui j'ai mis toutes mes bagues. Le sang coule de sa bouche qui s'étire en un fin sourire.

- Pas mal. Mais bon. Ça ne te donnera pas Hannah. Tu ne l'as jamais touché comme je l'ai fais.

Je ferme les yeux en tentant de sortir ses images qui hantent mon esprit depuis quelques temps. Thomas a violé Hannah il y a bientôt deux mois. Et je n'agis que maintenant car elle va mieux et que je peux donc porter mon attention sur autre chose.

Thomas rit et mon coup part tout seul. Il saigne du nez que je viens probablement de casser et il reste un sonné.

Crac.

Un bruit de brindille qui craque se fait entendre et je me retourne d'un coup vers la grande porte coulissante en bois du hangar. Je ne vois rien. Je me détends mais des bruits de pas attirent mon attention. Aurais-je été suivi ? Impossible. Personne n'aurait pu reconnaître cette voiture, vu que je l'ai louée hier soir. Thomas rigole devant mon angoisse.

- Tu fais vraiment un piètre kidnappeur, tu sais ? Et puis franchement, cet endroit est carrément exposé.

Ce qu'il me dit m'énerve, mais me stresse encore plus. Est-ce qu'il a raison ? Non. J'ai tout prévu depuis des semaines. Ce n'est pas pour me dégonfler maintenant en faisant confiance à cette ordure. Je lui mets un uppercut dans le ventre et il se plie sous la force du coup.

Je décide finalement de ne pas aller voir ce qui se trame dehors pour ne pas quitter Thomas des yeux. Je m'avance vers la porte de derrière où j'ai laissé mon sac à dos en arrivant, et sors ce dont j'ai besoin en gardant un œil sur lui. Un couteau. J'ai une petite surprise pour toi, Tommy. Mais c'est pour le grand final. Pour l'instant ça reste un secret. Une vague d'adrénaline déferle en moi en pensant à ce qui va suivre. Peut-être qu'un jour je regretterais mes actes... Mais ça m'étonnerait. Thomas mérite ce que je vais lui faire endurer. Et je prendrais plaisir à le voir souffrir. Il a violé Hannah et plein d'autres filles. Tout ce que je vais lui faire sera un coup du karma. Il faut bien rééquilibrer les choses, non ? Œil pour œil, dent pour dent. Je ne peux pas prendre à Thomas tout ce qu'il a prit à ces filles. Mais je peux lui prendre bien plus.

Une sirène de police se fait entendre à l'extérieur du vieux bâtiment, et je me fige. Mon otage ricane et je le regarde avec colère. Il rigole ?! Ce n'est pas un camp de vacances ici. Ce n'est pas fun. Et je fais lui rappeler. Je sors le petit canif récupérer précédemment dans mon sac et m'approche lentement de lui. Les sirènes s'éloignent et il perd un peu plus espoir que quelqu'un vienne à sa rescousse. Il reprend vite contenance et me lance un regarde de défi.

- Et qu'est ce que tu vas faire ? demande-t-il avec un sourire dans la voix. Tu vas me blesser comme j'ai blessé Hannah ? Tu n'oseras pas.

Je frissonne en imaginant la scène. Si je n'arrivais pas à le blesser ? Non. Arrête de dire n'importe quoi. Je vais le faire et ça sera avec joie.

Je me précipite vers lui et lui lacère le bras. Mais pas n'importe comment. Je trace d'abord la première lettre de mon prénom, puis je recouvre le A d'autres blessures pour le cacher. Je ne suis pas débile, je ne vais pas fabriquer des preuves contre moi-même non plus. Je souris face à mon œuvre et le sang coule à flots. Avant, la vision de l'hémoglobine me répugnait. Mais j'ai bris goût à la violence. La violence méritée je veux dire. Je ne frappe jamais pour rien. Enfin rarement.

Thomas gémit de douleur et j'ai presque pitié. Presque. Je pense à toutes les personnes à qui il a fait du mal, à toutes celles qui le déteste, et je ne ressens plus que la douce saveur de la victoire. Une nouvelle vague de puissance coule dans mes veines et je plante mon couteau ensanglanté dans sa cuisse. Il hurle à la mort et cette fois c'est moi qui ricane.

- Ce n'est que le revers de la médaille. Tu mérites mille fois pire.

Ses yeux se ferment et tentent de le faire tomber dans les abîmes de l'inconscience, mais il lutte. Tant mieux. Ça serait bête qu'il loupe la fin, non ? Je retourne près de mon sac à dos en pressant son bras blessé au passage. Il crie de nouveau et je souris, de plus en plus satisfait. Thomas me regarde comme si j'étais fou. Peut-être que je le suis. Mais ça vaut le coup. Ce que je ressens actuellement et la meilleure chose qui soit. L'adrénaline, la victoire, le pouvoir, le plaisir, la joie, la vengeance... Tout ça me fait frémir d'excitation. Je récupère ma petite surprise et la sensation de puissance monte flèche. Je cache mon cadeau derrière mon dos pour que Thomas ne voit rien arriver. Ça serait nul de gâcher ma surprise. Je me positionne à sa gauche légèrement en retrait. La porte par laquelle nous sommes arrivé et sous mes yeux et je la fixe. Je presse mon arme contre la tempe de mon otage en réfléchissant. Est-ce que je fais le bon choix ? En faisant ça, je me mets en danger. Et si Thomas avait des amis qui voulaient le venger ? Une famille réclamant une vendetta ? La colère prend la décision à ma place.

Au moment où je presse la détente, je remarque quelqu'un dans l'encadrement de la porte. Quand je reconnais la silhouette, mon cœur s'accélère. Maintenant, nous sommes tout les deux en danger. Je croise le regard de notre invité surprise et il me fait changer d'avis. Je tourne la tête vers ma victime en décidant de ne pas agir. Mais c'est trop tard. Je ne m'étais pas rendu compte que le coup était parti.

Thomas est déjà mort. 

My Nightmare Dream [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant