Chapitre 40

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PDV SECRET

Je suis à la salle de sport avec les garçons, et nous travaillons sur le développé couché. Wyatt m'assure et je termine ma série.

- T'as été meilleur que la dernière fois, observe-t-il.

C'est vrai que j'ai pulvérisé mon record aujourd'hui. Je hausse les épaules et nous continuons notre séance de sport intensive. Avec tous les problèmes actuels, ça faisait un bail qu'on n'avait pas mis les pieds ici. Entre la découverte du viol d'Hanna, la disparition de Thomas, et les interrogatoires à la chaînes, ont a tous été pas mal prit. Les événements du hangar me reviennent en tête, et je chasse ces mauvais souvenirs de mon esprit. Pas la peine de ressasser le passé, ce qui est fait est fait.

Deux heures plus tard, les autres nous rejoignent à l'accueil, et nous sortons. Quand on passe la porte, j'aperçois les potes de Thomas. En nous voyant, ils montent rapidement dans leurs voitures et démarrent. Le stresse monte en flèche et je réfléchis à mille à l'heure. Ils sont sûrement restés sur le parking pour nous suivre pour se venger à l'arrivée. Alors, ils ne doivent pas savoir qui va dans quelle voiture. Comme ça, ils ne sauront pas qui suivre. J'explique le problème et le plan aux autres qui s'exécutent sans poser de question. Je choisis d'aller dans la seule voiture qui est garé du côté droit du parking, et les autres partent de l'autre côté. Je mets ma capuche et baisse la tête. En faisant bien attention à ce que personne ne me voit, je monte dans la voiture et démarre rapidement.

Je sors du parking et prend un chemin détourné pour être sûr qu'ils ne sont pas derrière moi. Je suis complètement paniqué, et je n'arrête pas de jeter des coups d'œil dans le rétroviseur. Personne. Je me détends un peu, mais en restant sur mes gardes.

Depuis le soir du hangar, je suis complètement parano. Même si je tente de le montrer le moins possible, je suis sûr que ça ne passe pas inaperçu. C'est très rare que je me fasse réellement du souci, et tout le monde le sait. Personne n'a encore rien dit, mais je sens que ça va venir. La mort de Thomas soulève des questions qui ne devraient pas être posées. Les flics m'ont déjà interrogé trois fois, comme presque tous les élèves du lycée. Et à chaque fois, j'ai menti comme si ma vie en dépendait. En même temps, c'est le cas. Si je parle, les potes de Thomas me descendront, où je finirais ma vie en taule.

Je ne sais pas ce qui serait le pire, la mort ou la taule. La mort. Je frissonne en y pensant, et j'essaie de virer cette idée de mon esprit. Je ne vais rien dire, alors je ne vais ni mourir, ni aller en prison. Il ne faut pas oublié que nous sommes deux dans cette galère. Et qu'en parlant, je nous jette tout les deux dans la gueule du loup. Alors ce n'est même pas une option.

En plus, la police ne trouvera rien. Je sais que le crime parfait n'existe pas, mais il y a tout de même des affaires non résolues. Elles ne sont pas analysées correctement, ou une preuve a été oubliée, mais elles ne sont pas impossibles. Bref. Tout ça pour dire que personne ne saura jamais ce qu'on a fait à Thomas, si aucun de nous deux ne parle.

Nous avons fait ce qu'il fallait en cachant le corps de Thomas. Nous sommes revenus au hangar plus tard, avec des gants, des bonnets et tout ce qui pouvait nous empêcher de les laisser des traces. Chaussures trop petites, rien qui est susceptibles de s'accrocher... On a tout brûlé après avoir jeter son corps dans le fossé.

Les souvenirs m'envahissent la tête et ma poitrine se sert. On a commis un crime. Et même si Thomas le méritait certainement, je ne me le pardonnerais jamais.

Je n'ai toujours pas l'intention de parler, mais les remords me consumeront toute ma vie. Ça risque d'être plutôt long... Je devrais forcément en parler à une personne de confiance, sinon ça me tuera. Je chasse ces sombres pensées de mon esprit, et me concentre sur la route. Le feu passe à l'orange, et je presse la pédale de frein. Rien. Je ne ralentis pas le moins du monde. Mon pied s'écrase de nouveau sur la pédale, mais l'effet est le même.

Mais quel idiot.

Les potes de Thomas n'ont jamais eu l'intention de se salir les mains en se battant avec nous. Ils se doutaient que s'était nous qui avions buté Thomas mais il ne pouvait pas le prouver. Alors il fallait qu'ils se vengent mais que ça ne retombe pas sur eux si jamais ils s'étaient trompés de cible. Alors ils ont coupés les freins de la voiture. Juste de celle-là. Une vie pour une vie, peu importe laquelle. C'est du hasard que ça soit tombé sur la bonne personne. Les autres sont en sécurité. Mais pas moi. Le feu passe au vert, alors je n'ai plus besoin de ralentir. J'essaie de passer par les routes les moins passantes, pour éviter l'accident. En arrivant à un croisement, je ne peux plus éviter les feus. Il passe au rouge, et je dois m'arrêter. Mais la pente me fait prendre de la vitesse et je ne peux pas me servir du frein à main. Je regarde rapidement autour de moi et il n'y a personne. Peut-être que je vais survivre finalement. Je traverse en priant pour qu'aucune voiture n'arrive à toute vitesse. Apparemment ma prière a été entendue. Aucune voiture ne pointe le bout de son nez. 

C'est un poids lourd qui me percute de plein fouet. 

My Nightmare Dream [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant