I NEED YOU GEORGE WEASLEY

cent-trente-deux

| Andromeda Howell |

Harry avait tout raconté à Hermione, à Ron et à Andromeda de son rendez-vous avec Dumbledore. Il devait à tout pris récupérer le souvenir que le professeur Slughorn gardait pour lui. Harry consultait son livre de potion dans l'espoir que le Prince y aurait écrit quelque chose d'utile pour l'aider à savoir comment demander ce souvenir à Slughorn.

--Tu ne trouveras rien là-dedans, lui dit Hermione d'un ton catégorique.

C'était dimanche soir et il était déjà tard.

--Ne commence pas, Hermione, répliqua Harry. Sans le Prince, Ron ne serait pas assis avec nous en ce moment.

--Oh si, il aurait suffi que tu écoutes Rogue en première année, assura Hermione d'un ton dédaigneux.

Ils étaient installés près du feu, dans la salle commune. Les seuls autres élèves encore debout étaient tous des sixième année. Il avait régné une certaine agitation un peu plus tôt dans la soirée lorsqu'ils avaient trouvé sur le tableau d'affichage, au retour du dîner, un nouvelle avis leur annonçant la date de l'examen du permis de transplanage. Ceux qui seraient âgés de dix-sept ans le 21 avril, ou avant, pouvaient s'inscrire pour prendre quelques leçons de supplémentaires qui aurait lieu (sous un contrôle rigoureux) à Pré-au-Lard.

Ron avait été saisi de panique en lisant l'information. Il n'avait toujours pas réussi à transplaner et craigniait de ne pas être prêt le jour de l'examen. Hermione, qui était parvenue à transplaner deux fois, était un peu plus confiante. Andromeda et Harry, eux, devraient attendre encore quatre mois d'avoir dix-sept ans et ne pourraient donc pas se présenter, prêt ou pas.

--Au moins, vous arrivez quand même à transplaner ! dit Ron, d'une voix tendue à Harry et à Andromeda. Vous n'aurez aucun mal à passer le permis en juillet !

--Je ne l'ai fait qu'une seule fois, lui rappela Harry.

--Oui mais Andromeda réussit à chaque cours, dit Ron.

Ayant perdu beaucoup de temps à s'inquiéter à haute voix des questions de transplanage, Ron s'efforçait à présent de terminer pour Rogue un devoir atrocement difficile qu'Andromeda, Harry et Harmione avaient déjà achevé.

--Je te dis que cet imbécile de Prince ne peut pas t'aider pour ça, Harry ! insista Hermione en haussant la voix. Le seul moyen de forcer quelqu'un à faire ce que tu veux, c'est le sortilège de l'Imperium, qui est illégal...

--Oui, je sais, merci, répondit Harry sans lever la tête de son livre. Voilà justement pourquoi je cherche autre chose. Dumbledore pense que le Veritaserum serait inefficace mais il existe peut-être une potion ou un sortilège...

--Tu prends la mauvaise voie, affirma Hermione. Il n'y a que toi qui puisses recueillir ce souvenir, a dit Dumbledore. Ça signifie sans doute que toi seul peux convaincre Slughorn. Il ne s'agit pas de lui verser une potion en douce, n'importe qui pourrait le faire...

--Comment tu écris «belligérant» ? demanda Ron qui secouait vigoureusement sa plume, l'œil fixé sur son parchemin. Ça ne peut pas commence par B-Ê-T-E...

--Non, sûrement pas, répondit Andromeda en lui prenant son devoir des mains. Et «augure» ne commence pas non plus par O-R-G. Qu'est-ce que tu utilises comme plume ?

--Un des ces modèles à vérificateur d'orthographe qu'on trouve chez Fred et George... Mais je crois que le sortilège doit être usé...

--J'en ai bien l'impression, dit Hermione qui avait récupérer le parchemin de la main d'Andromeda et en montrant le titre du devoir. Car la question était combattre les Détraqueurs et non les «Détartreurs» et, à ma connaissance, tu n'as pas changé ton nom en Roonil Wazlib.

--Oh non ! s'exclama Ron qui contempla son parchemin d'un air horrifié. Ne me dis pas que je vais devoir tout réécrire !

--Ce n'est pas grave, on va arranger ça, assura Hermione.

Elle posa le devoir devant elle et tira sa baguette magique.

--Je t'adore, Hermione ! s'exclama Ron.

Il s'enfonça dans son fauteuil en se frottant les yeux d'un air las.

Hermione rosit légèrement et répondit :

--Ne répète pas ça quand Lavande est dans les parages.

--Non, dit Ron, le visage dans les mains. Ou plutôt si... Comme ça, elle me laissera tomber...

--Pourquoi tu ne la laisses pas tomber toi-même si tu en as assez ? interrogea Harry.

--Tu n'as jamais laissé tomber personne, toi ? remarqua Ron. Avec Cho, vous avez simplement...

--... cessé de nous voir, oui, acheva Harry.

--J'aimerais bien que ça se passe de la même façon entre Lavande et moi, marmonna Ron d'un air lugubre. Mais plus j'essaye de lui faire comprendre que je voudrais en finir, plus elle s'accroche. J'ai l'impression de sortir avec le calamar géant.

--Et voilà, dit Hermione vingt minutes plus tard en rendant son devoir à Ron.

--Merci mille fois, répondit Ron. Je peux t'emprunter ta plume pour la conclusion ?

Andromeda jeta un regard dans la salle. Ils n'étaient plus que tous les quatre, Seamus étant monté se coucher quelques instants auparavant en maudissant Rogue et son devoir. On n'entendait que le crépitement du feu et le grattement de la plume d'Hermione avec laquelle Ron rédigeait le dernier paragraphe sur les Détraqueurs. Harry venait refermer en bâillant le livre du Prince de Sang-Mêlé lorsque...

Crac !

Hermione laissa échapper un petit cri, Ron renversa de l'encre sur toute la surface de son devoir, Andromeda sursauta et Harry s'exclama :

--Kreattur !