cent-six

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| Andromeda Howell |

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| Andromeda Howell |

Hermione faisait déjà la queue à la porte, les bras chargés de livres, l'air débordé.

--On a plein de devoirs en runes, dit-elle d'un ton anxieux lorsque Andromeda, Harry et Ron l'eurent rejointe. Une dissertation de quarante centimètres de long, deux versions et il faut encore que je lise tout ça d'ici mercredi !

--Pas drôle, marmonna Ron en bâillant.

--Attends un peu, lança-t-elle avec aigreur. Je te parie que Rogue va nous surcharger de travail.

La porte s'ouvrit à ce moment-là et Rogue sortit dans le couloir, son visage cireux toujours encadré par deux rideaux de cheveux noirs et graisseux. Le silence tomba aussitôt sur la file d'élèves qui attendaient.

--Allez-y, dit-il.

En entrant dans la salle, Andromeda regarda autour d'elle. Rogue avait déjà imposé sa personnalité à la pièce. Elle était plus sombre qu'à l'ordinaire, à cause des rideaux qui masquaient les fenêtres, et éclairée par des chandelles. De nouvelles images étaient accrochées aux murs : la plupart montraient des gens qui souffraient, exhibant d'horribles blessures ou des parties du corps étrangement déformées. Personne ne dit mot tandis qu'ils s'installaient en regardant ces monstrueuses représentations. Andromeda se retrouva comme l'année dernière à côté d'Hermione.

--Je ne vous ai pas demandé de sortir vos livres, fit remarquer Rogue qui referma la porte et vint se placer derrière son bureau, face à la classe.

Hermione laissa aussitôt retomber son exemplaire de Affronter l'ennemi sans visage dans son sac qu'elle rangea sous sa chaise.

--J'ai certaines choses à vous dire qui exigent une pleine et entière attention.

Ses yeux noirs se promenèrent sur les élèves tournés vers lui.

--Je crois que, jusqu'à présent, vous avez eu cinq professeurs différents pour assurer ce cours. Bien entendu, ces professeurs ont tous eu leurs propres méthodes et leurs sujets de prédilection. Étant donné la confusion qui en a résulté, je suis surpris que beaucoup d'entre vous aient réussi à décrocher une BUSE dans cette matière. Je serais encore plus surpris si vous parveniez tous à travailler suffisamment pour suivre le programme de l'ASPIC, qui sera beaucoup plus avancé.

Rogue quitta son bureau et entreprit de faire le tour de la salle, parlant maintenant d'une voix plus basse. Les élèves durent tendre le cou pour ne pas le perdre de vue.

--Les forces du Mal, poursuivit Rogue. Sont nombreuses, diverses, toujours changeantes et éternelles. Les combattre, c'est comme combattre un monstre aux multiples têtes. Chaque fois qu'on en tranche une, une autre repousse, plus cruelle encore et plus rusée qu'avant. Vous devez affronter ce qui est instable, mouvant, indestructible.

Andromeda regardait fixement Rogue. C'était une chose de reconnaître les forces du Mal comme un ennemi dangereux, une autre d'en parler comme le faisait Rogue, de ce ton caressant, amoureux.

--Vos défenses, continua Rogue, d'une voix un peu plus sonore. Doivent par conséquent être aussi flexibles et inventives que les forces qu'il vous faut vaincre. Ces images (il en montra quelques-unes en passant devant) donnent une assez bonne idée de ce qui arrive lorsqu'on subit un sortilège Doloris, par exemple (il désigna d'un geste une sorcière qui hurlait de douleur), ou le baiser d'un Détraqueur (un sorcier recroquevillé, le regard vide, effondré contre un mur) ou l'agression d'un Inferius (une masse sanglante gisant sur le sol).

--Est-ce qu'on a vu un Inferius, récemment ? demanda Parvati Patil d'une petite voix aiguë. On es sûr qu'il s'en sert ?

--Le Seigneur des Ténèbres a eu recours à des Inferi dans le passé, répondit Rogue. Vous seriez donc bien inspirés de supposer qu'il peut à nouveau en faire usage. A présent...

Il passa de l'autre côté de la salle pour revenir à son bureau et les élèves le suivirent des yeux, sa robe sombre virevoltant derrière lui.

--... j'imagine que vous êtes de complets novices en matières de sortilèges informulés. Quel est l'avantage d'un sortilège informulé ?

La main d'Hermione jaillit aussitôt. Rogue prit son temps, regardant tous les autres pour être sûr qu'il n'avait pas le choix. D'un ton sec, il dit alors :

--Très bien... Miss Granger ?

--Votre adversaire ne sait pas quel genre de magie vous allez utiliser, répondit Hermione. Ce qui vous donne une fraction de seconde d'avance sur lui.

--Une réponse copiée presque mot pour mot dans Le Livre des sorts et enchantements, niveau 6, remarqua Rogue d'un air dédaigneux (dans un coin de la classe, Malefoy ricana), mais correcte sur le fond. Oui, ceux qui parviennent à user de magie sans formuler d'incantations bénéficient d'un effet de surprise lorsqu'ils jettes un sort. Tous les sorciers n'en sont pas capables, bien sûr. C'est une question de concentration et de force mentale dont certains (son regard malveillant s'attarda à nouveau sur Harry) manquent singulièrement.

--Vous allez maintenant vous répartir en équipes de deux. L'un des deux partenaires essayera d'ensorceler l'autre sans parler et l'autre tentera de repousser le maléfice en restant tout aussi muet. Allez-y

Andromeda se retrouva avec Parvati. Un nombre nombre raisonnable de tricheries s'ensuivirent. Beaucoup d'élèves murmuraient simplement l'incantation au lieu de la lancer à haute voix. Comme on pouvait s'y attendre, Hermione, au bout de dix minutes, parvint sans prononcer un mot à repousser le maléfice de Jambencoton qu'avait marmonné Neville ; un exploit que n'importe quel professeur sensé aurait récompensé de vingt points pour Gryffondor, songea Andromeda, mais auquel Rogue resta indifférent. Il passait parmi eux pendant qu'ils s'exerçaient, ressemblant plus que jamais à une chauve-sourie géante. Andromeda regardait plus les autres avec Parvati en parlant sur les personnes que de travailler sérieusement quand elles regardèrent Rogue qui s'arrêta devant Harry et Ron pour observer leurs efforts.

Ron, qui devait ensorceler Harry, avait le teint violet et serrait étroitement les lèvres pour résister à la tentation de chuchoter l'incantation. Harry avait levé sa baguette et attendait, tous ses sens en éveil, de repousser un maléfice qui paraissait ne jamais devoir venir.

--Lamentable, Weasley, commenta Rogue au bout d'un moment. Tenez, je vais vous montrer...

Il pointa si vite sa baguette sur Harry que celui-ci réagit instinctivement. Oubliant toute idée de sortilège informulé, il s'écria :

--Protego !

Son charme du Bouclier fut si puissant que Rogue perdit l'équilibre et tomba sur une table. Toute la classe se tourna vers lui et le regarda se redresser, l'air mécontent.

--Vous souvenez-vous que j'avais parlé de sortilèges informulés, Potter ?

--Oui, répondit Harry avec raideur.

--Oui, monsieur.

--Il n'est pas nécessaire de m'appeler «monsieur», professeur.

Plusieurs élèves, dont Hermione, sursautèrent. Mais derrière Rogue, Ron, Dean et Seamus eurent un sourire approbateur.

--Retenue, samedi soir, dans mon bureau, dit Rogue. Je ne tolère d'impertinences de personne, Potter... pas même lorsqu'elles viennent de l'Élu.

I NEED YOU GEORGE WEASLEYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant