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    Le temps caresse ma rancune, inlassablement. Je me délecte de mon malheur dans cette peine infinie, irrévocablement condamnée à cette routine. Il est trois heures du matin. Je n'arrive pas à dormir. Overdose de cocaïne sûrement. Je ne trouve pas le sommeil. Mon réveil sonne dans quatre heures. Je suis indéniablement fatiguée. Mes paupières sont aussi lourdes que le cuivre qui surplombe mon cœur. Me remuant dans tous les sens, je défais complètement ma literie. Ma couette n'est même plus dans sa housse, un de mes oreillers est par terre mais à quoi bon. Je ne peux pas dormir. Et je n'ai jamais été prise d'une fatigue aussi profonde, aussi dévastatrice que celle ci. Cette sensation est la plus étrange qu'il soit. Mais au fond, ma vie entière était un paradoxe. Un oxymore redondant, se répétant au fil des jours, creusant lentement mon âme. Je me tourne. Encore. Je pense à Maël. Je pense à cette cause, à cette maladie. Il me manque mais il me tue. Je l'aime mais il me détruit. Tout mon corps se met à trembler et je pars dans un sanglot violent, intense. Des torrents salés coulent sur mes joues. J'étouffe mes pleurs dans mon oreiller. Je peine presque à respirer. En position fœtale, je me réfugie sous ma couette. Mon visage se crispe, tous mes membres tremblent. Après quelques minutes, je reprend mes esprits. Je me lève, doucement, et je me dirige vers le salon. La discrétion était devenu mon point fort. Je marche dans la pénombre, sans un seul bruit. Je ne prends même pas la peine d'allumer les lumières. Je vais à la salle de bain pour me passer un peu d'eau sur le visage. Je plonge ma tête dans l'évier. L'eau fraîche me fait un bien fou. Et je erre, dans les pièces désertes. Je marche lentement dans cette douceur sombre, comme possédée par mes démons. Ces diables qui s'empêtrent de ma nuit. Mais qui ne me quittent guère le jour. Ils sont là, en permanence, dans ma tête, dans mon cœur. De ma vie ils étaient désormais les seuls auteurs. Ils dessinaient mon dessein, concevaient mes peurs. Maîtres de mes angoissent, ils me faisaient périr dans cet océan dévastateur ornés de flots et de courants sans fins.
    Je marche. Les écouteurs dans les oreilles. La musique assez fort pour ne pas entendre le reste du monde. Les voitures s'agitent, il est sept heures vingt du matin. La vie reprend son court pour certains. Pour d'autres, elle suit simplement ce fil de soi, capable de céder à n'importe quel moment. Je n'ai pas dormi. Je n'ai fait que penser, penser et encore penser, des heurs durant, crise existentielle, crise dépressive, un tas de chose, je ressens tout, tout à la foi, mais je suis vide. Je suis vide d'émotions, vide de sens. Je me sens comme cette feuille morte, cette feuille jaune, brune et moche au beau milieu de ces belles feuilles vertes resplendissantes. Un jour, un psy m'a dit « tu comprendras qu'en fait, la feuille vert, c'est toi. » j'attends toujours. Mon téléphone vibre. C'est Flora. Je suis intriguée. Je dérouille mon cellulaire. Et je me rends compte qu'elle a reposté une vidéo de nous deux en train de danser, avec comme légende La femme de ma vie. Je suis terriblement touchée. Cette vidéo date de juillet. Nous étions à une soirée toutes les deux. Nous sommes toutes les deux habillées pareilles, un haut de maillot noir et une jupe blanche. Nous nous déhanchons sur des musiques d'été. Cette période me manque. Je lui réponds un simple Je t'aime parce que je l'aime. De tout mon cœur. j'irai la voir si je l'aperçoit au lycée aujourd'hui.
    Ma journée se déroule, comme toute autre journée. Aux côtés des quelques filles qui passent au travers de ma réputation mais qui ne m'adorent pas pour autant. Un peu plus tard, après deux heures de sciences, je vois Flora dans un coin de la cour. J'y vais d'un pas décidé. Lui parler me fera du bien. J'arrive à sa portée. Elle se retourne, et semble se décomposer en me voyant.
- Je... je suis vraiment désolée... me dit-elle affolée.
- Que se passe-t-il ? Je voulais te parler de la vidéo.
- Justement... je... moi aussi.
Je la regarde, lui faisant signe de continuer.
- Mia, la vidéo tourne chez plusieurs personnes...
- Comment ça ?
Je me décompose. Elle me tend son téléphone. Je suis sur le profil d'un garçon que je connaît vaguement, nommé Valentin. Notre vidéo y figure, avec comme horrible légende Certains n'ont pas peur du ridicule, après elle se plaint que tout le monde l'insulte de pute, mais elle met son vieux cul de fermière sur les réseaux en train de le remuer. Le seul truc qui bouge c'est un vieux tas d'os et cette vielle jupe qu'on mettra à son enterrement. J'ai la sensation de perdre la totalité de mon être. Je me sens pourrir de l'intérieur. Une douleur démesurée me brûle. J'essaie de remettre mes idées en place. J'essaie de comprendre, et d'articuler.
- Pourquoi il ne parle que d'une personne ? Nous sommes bien deux sur la vidéo.
Flora se met à pleurer. Pleure-t-elle parce que c'est d'elle qu'on parle ? Ayant encore le téléphone de Flora en main, je fais une capture d'écran de cet horrible post.
- Tu enregistre ta propre vidéo ? Dit une voix grave derrière moi.
Flora me regarde pétrifiée. Je ne respire plus. Mes doigts se sont arrêtés net. Je sens une présence dans mon dos. Je me retourne lentement. Valentin. Si je ne mesurais pas un mètre soixante dix sept, je m'effondrerai. Mais je suis plus grande que lui. Il est accompagné de son acolyte, puisque ces personnes n'agissent jamais seules.
- Oui, je réponds, éventuellement pour envoyer tes petites insultes ridicules à des personnes qui ont eu une éducation, contrairement aux énergumènes de ton genre. Tu sais, le genre de personne qui voient d'autres gens s'amuser et danser sans se sentir obligés de reposter avec une haine aussi infligeant soit-elle. Autant te dire que, mon petit Valentin, tu te ridiculise pas mal au prés des personnes possédant... tu sais, l'organe qui s'appelle le cerveau ?
Il ne s'attendait sûrement pas à ce genre de réponse.
- Entre nous deux, il rétorque, celui qui n'a pas d'éducation, c'est toi. Je n'ai pas mis mon cul sur les réseaux moi tu vois ! Crois moi, c'est plutôt toi qui t'es ridiculisée, tu as voulu faire la maline, tu aurai du t'y attendre c'est tout, alors maintenant tu peux juste bien fermer ta gueule parce que actuellement c'est moi qui ai utilisé mon cerveau. Il ne faut pas jouer avec des meilleurs joueurs que sois, dit-il tout fier, tu fais la connasse, tu assumes maintenant, point barre.
- Alors mon petit Valentin, ajouta alors mon adrénaline, pour ton information première, tu vois bien, ce n'est absolument pas moi qui filme, et qui ait publié la vidéo. Mais bon, il a fallut qu'un petit merdeux d'orphelin comme toi la republie. Après, c'est peut être ça aussi, si tu avais eu des vrais parents tu serai peut être un peu moins con qui sait ?
Je le vois se décomposer. Je continue.
- Enfin, c'est peut être pas pour rien non plus que tu n'en as plus. Meilleur joueur tu dis ? Tu veux que je te rappelle ta situation scolaire ? Ton mince petit vécu de pourri gâté comparé au mien ? Non je ne pense pas, parce que, tu vois, la véritable maturité, ou même l'intelligence aurait été de venir directement me parler en privé. Mais là finalement, c'est cool parce que tu m'as tellement donné d'importance ! Je suis alors si puissante à tes yeux ? Tellement que tu veux que tout le monde me voit ? Waouh, quelle éloge ! Alors oui, je fais la connasse, enfin non, c'est la simple et pure vérité qui ressort. Et c'est beau que tu comprennes que, Valentin, tu n'es rien. Tu te sens peut être puissant avec tes sept ou huit potes au même niveau que toi, mais à l'extérieur, tu es même un moins que rien. Dehors, il y a tout un monde rempli de responsabilités et de vrais problèmes prêt à vous dévorer sans même vous mâcher. Mais je pense sincèrement qu'il vous vomira comme une vieux poisson avarié parce vous êtes un putain de poison. Profitez de votre tendre époque de l'adolescence, et je vous attends dans le monde des adultes ou vous allez vous casser la gueule tellement violemment que vous n'aurez que vos yeux pleurer. Et moi bien sûr, je serai en première loge pour contempler cet instant magique. Ou même pas finalement. Vous êtes tellement insignifiants qu'a peine avoir dépassé le portail du lycée, je vous aurai oublié. Sur ce, passe la journée que tu mérites Valentin.
Mon cœur bat à la chamade. Ses yeux, écarquillés ne comprennent rien. Je tourne les talons et je commence à m'éloigner. Je suis fière de moi. Mais je sens une atmosphère lourde et en l'espace d'un instant, je sens juste une main m'attraper fermement le bras et me tirer en arrière.
- Alors déjà je vais te frapper toi.
Je sais que c'est loin d'être terminé. Il me ramène si près de son visage que je sens son haleine fétide, il sent la cigarette.
- Tu parles de mon enfance donc je vais te frapper clairement ! Il crie. Tu fais la maline, tu dis que t'as des problèmes, espèce de bouffonne, t'as juste un gros problème dans ta tête.
Je sais Valentin, je sais. Son ami m'insulte aussi.
- T'es qu'une sale pute !
- Mia vraiment ferme ta gueule maintenant, tu fais la folle, tu parles de ma famille et tout, ferme ta gueule, moi je te parle de toi ! C'est toi qui fait la pute à afficher ton vieux corps sur les réseaux et tu viens me casser les couilles.
Je viens lui casser les couilles ? Ça part si loin.
- Tu racontes à tout le monde tes vieilles histoires avec ton ex, qu'il te baise dans une cave là !
Léa...
- Après tu me parles de pourri gâté espèce de connasse, tu reçoit de l'argent tous les jours et tu viens me casser les couilles. Et excuse moi mais entre toi et moi, c'est toi qui a une réputation de pute donc vraiment ferme ta grosse gueule. Tu ouvres vraiment trop ta bouche, tu sais quoi ? Tu veux faire la maline ?
- Nique ta mère, crie son ami.
- Tu viens cet après-midi au parc et on règle ça OK ? Tu veux faire la folle, tu veux insulter ma famille, moi je t'ai juste insulté toi, tu commences à parler de mon enfance, donc ferme ta gueule, on verra maintenant. Cet après-midi tu viens au parc, je t'attends vers quatorze heures, tu viens et je t'éclate.
- Sale pute, il crie encore.
Valentin marque une courte pause. Je suis terrorisée. Puis il continue.
- Même si je suis un mec, je m'en fou, je t'envoie une meuf et elle te détruit c'est bon ? J'aime pas, t'essaies de faire des phrases là de philosophe ou je sais pas quoi mais ferme ta gueule, vraiment. Tu te fais soulever par des mecs, ils s'en battent les couilles de toi, tu te fais baiser tout le temps par pleins de gens et tu me parles de principes espèce de salope. Je pourrai être une pute comme toi et dire à tout le monde ce que je sais sur toi mais je suis pas comme toi, je suis gentil moi !
Ah.
- Tu te permets de parler d'un truc qui te concerne même pas.
Parce que mon corps le concerne ? Mes relations sexuelles le concerne ?
- Donc ferme ta gueule, je te dis juste un truc tout con et tu te sers de mon passé pour m'insulter espèce de salope !
J'essaie de digérer toute cette haine gratuite. Je ne sais pas quoi faire, si je dois lui donner un gros coup de pieds entre les jambes ou partir en courant. Je vois quelqu'un d'autres arriver en trombes. C'est Lucien. Il n'a rien avoir dans l'histoire mais.
- Nique ta grosse grand-mère la petite salope !
Son corps imposant me fait reculer. À cette distance je peux observer sa peau pleine de boutons et son sourcil très mal épilé. Son front n'est qu'à quelques centimètres du miens. Ses yeux bleus vitreux et rouges montrent qu'il est bien défoncé. Le principal arrive et l'écarte de moi. Je me dis qu'il va sûrement l'emmener dans son bureau ou même peut être le mettre en retenu.
- Mademoiselle Metz, veuillez me suivre.
Je ne comprends pas. Ces trois idiots rigolent. Je suis le proviseur. Nous traversons la cour, puis le couloir nord et entrons enfin dans son bureau.
- Installez-vous, me dit-il en indiquant la chaise en face de son fauteuil.
Je prends place. Puis un silence s'installe. J'entends les secondes défiler à coups de trotteuse. Une plante d'intérieur embellit la pièce. Ses feuilles sont belles et occupent une place dominante dans la décoration de son bureau. J'y trouve presque un côté rassurant.
- J'ai pu observer nombreux guérillas à votre égard. Vous êtes une très bonne élèves, j'ai un retour très positif de tes professeurs autant dans ton travail que dans ta conduite en classe. Cependant, je remarque que tu te retrouve assez régulièrement dans les problèmes au moment de la cour de récréation. Pouvez-vous m'en dire plus ?
Je ne comprends pas vraiment la raison de cet entretien, mais je réponds.
- Vous devriez être au courant.
- Je vous pris de m'excuser ?
- J'ai dit que vous devriez être au courant, non ?
- Mia, je ne sais pas à quoi vous jouez. Je vous demande simplement de me trouver une raison apparente à vos provoques permanentes. J'ai beaucoup d'échos négatifs vous concernant, notamment venant de la bouche de certains élèves même du lycée. J'aimerai simplement savoir votre version des faits.
- Donc, la CPE ne vous en a pas parlé ?
- Me parler de quoi Mia ?
- Je me suis faite harceler durant toutes mes années de collège.
- C'est à dire ?
Je ne me gêne pas. Je reprends les rumeurs, les insultes, je lui raconte tout, mot pour mot, chaque phase de harcèlement, chaque phase de haine, tout. Il réfléchit un instant, puis finit par lâcher.
- Au lycée ça devrait aller mieux non ?
- Monsieur, je soupire, les personnes sont les mêmes, elles ne font pas changer simplement sous prétexte qu'elles entrent au lycée.
- Mais ne croyez-vous que tout cela vienne de quelque chose ?
Je l'interroge du regard.
- Je veux dire, je n'insinue pas que vous soyez cent pour cent responsable de ce qui vous arrive bien sûr, je défend absolument les causes de harcèlement mais il faut bien que cela parte de quelque part non ? Et puis, il faut aussi quelque chose pour alimenter cette haine dont vous me parliez à l'instant, ne croyez-vous pas ?
- Vous êtes vraiment tous des putains d'enfoirés, je chuchote.
- Vous pouvez répéter ?
Prise d'un élan d'adrénaline profonde, je sors de son bureau, sans même pendre la peine de fermer la porte. Il crie mon nom je crois mais peut importe. Je ne voulais qu'une chose. Je scrute la cour, puis je cours vers Valentin. Je lui tape dans le dos avec le creux de ma main, il se retourne.
- Tu veux quoi encore sale pu...
Je ne le laisse même pas terminer sa phrase, mon poing part et s'écrase avec violence dans sa figure. Je ne pensais jamais faire ça un jour, moi qui pensais ne pas savoir me battre. Ma main me fait mal mais je m'en fiche. Il tient son nez en marmonnant des insultes. Du sang s'échappe de ses doigts. A peine lève-t-il le regard sur moi, sûrement prêt à m'étrangler vive, je me rapproche suffisamment et je lui donne un énorme coup de genou dans le foie. D'autres gens accourent autour de nous mais je suis bien trop concentrée et énervée pour y faire attention. Je le regarde s'effondrer, il tombe comme un corps insignifiant. J'entends hurler derrière moi, quelqu'un me traîne jusqu'à l'extérieur du cercle de lycéens qui s'était formé.

- Tu ne sortiras d'ici qu'après avoir rédigé une lettre où tu t'excuses de tes actes ! Me crie le proviseur.
Il claque la porte. Je suis seule devant une feuille de papier et un stylo. M'excuser ? Plutôt rêver. Mais j'écris.
« Je vous vois déjà venir. Vous me ferez tout un discours sur la gravité de mes actes, que frapper quelqu'un peut aller très loin, mais sachez que les mots sont des armes bien plus redoutables. La prénommée victime de mon emportement s'en remettra d'ici quelques jours, elle n'y pensera même plus tandis que je suis encore tourmentée pas des insultes d'il y a trois ans, qui se répètent, sans cesse. Mais là, on n'en prend pas partie puisque comme vous devez le penser, je vais m'en remettre. Le seul problème, c'est que ca va faire quatre ans que vous dites tous que ça va me passer bientôt. C'est vrai que j'aurai du me taire et me laisser faire comme je l'ai toujours fait. J'aurai dû le laisser m'injurier et baisser les yeux, évidemment, comme à mon habitude, dans ce cas là, personne n'aurait rien fait. Qu'a-t-on fait à tous ceux qui me bombardent de mots blessants, qui me menaçent et me frappent même parfois dans les couloirs ? Rien. On ne fait rien. Et puis c'est chaque matin que je me lève avec cette angoisse. Et chaque soir que je rentre chez moi en pleure. Mais tout ça n'a pas d'importance. Donc c'est bien sûr à moi de m'excuser d'avoir perdu le contrôle, en l'espace d'une minute. Je dois me justifier alors que je n'ai fait que subir jusqu'à maintenant. Le harcèlement est considéré comme un détail anodin j'ai l'impression. Mais vous ne voyez rien. Vous croyez encore à tous ces sourires niais collés aux visages. Vous pensez que ce ne sont que des minables prises de bec d'adolescents, que cela ne dure que deux petits jours et se fait ensuite oublier. Alors vous demandez simplement des excuses et puis tout est soit disant réglé. Alors je m'excuse. Je m'excuse d'alimenter les rumeurs en prenant effectivement de la drogue, je m'excuse de ne savoir contrôler toute cette peine qui me ronge. Excusez-moi de ne pas réussir à en parler une énième fois mais de toutes façons, qu'est ce que ça changerai ? C'est seulement une fois que je serais tellement à bouts et totalement dégoûtée de toute cette injustice et que je lâcherais tout qu'on va se dire mince en fait c'était du sérieux. Ou peut-être pas finalement. Mais sachez que cet acte de violence a ouvert des portes en moi. Je me suis rendue compte de beaucoup de choses et ça me fait peur de voir de quoi je suis capable. Ça me fait peur de voir toute cette haine qui continue de s'accumuler en moi. Ce n'était qu'un simple rejet. Mais vous savez, même moi je me terrorise. J'ai peur que ma colère explose, mais tellement fort qu'elle anéantira tout sur son passage, avec moi comme premier dégât collatéral. Alors après ça je pense que c'est vous devriez vous excuser d'avoir laissé le harcèlement me transformer en celle que je ne suis pas. »
Je pleure. Je laisse cette feuille là, sur la table, et je rentre chez moi.

Un coeur sur la vitreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant