Nous sommes le trente et un décembre deux mille dix-huit. Il y a un an, j'étais dans un bar avec Maël. Cette année a été la plus qu'éprouvante pour moi. Mais elle s'est plutôt bien terminée. Le souvenir de Hugo ne m'a toujours pas quittée. Je marche avec Kim. Nous sommes dans l'allée de la maison de Josh.
- Ça va être une soirée de merde, dit-elle.
- Mais non !
- Je n'aime pas ses potes, on sera une vingtaine, ça va être le bordel, on aurait du aller à la soirée de Hugo. J'ai vraiment hésité à l'appeler mais ça aurait causé des disputes avec Josh, déjà que c'est fragile en ce moment.
- Ne t'inquiète pas, on va tout faire pour s'amuser, même si nous somme que toutes les deux.
Hugo et ses amis avaient loué un chalet dans les Vosges pour nouvel an. Ils nous avaient invité. J'aurais préféré voir Hugo plutôt que de passer la soirée avec Josh et ses potes. Kim tape à la porte et Josh vient nous ouvrir. Il embrasse Kim et se précipite sur moi.
- Mia ! On parlait de toi !
- Comment ça ?
Ils sont déjà cinq garçons à la cuisine, dont un particulièrement beau.
- Il faut que je te montre qui tu peux draguer ce soir !
Je tape Kim à l'épaule.
- Tu lui as dit pour Hugo ?
Elle rigole. Josh aussi.
- Regarde, tu vois le gars assis là-bas ?
C'est celui qui m'attire le plus.
- Il est célibataire.
- D'accord. Tu me laisses lui dire bonjour avant qu'il se retrouve dans mon lit ?
Ma phrase est ironique.
- Mais je t'en prie, dit-il en rigolant.
Il me regarde avec un sourire narquois. Je m'approche de la cuisine et je fais la bise à tous les garçons déjà présents. C'est vrai qu'il est beau. Il s'appelle Peter et il m'a l'air très timide. Après que Kim et moi aient salué tout le monde, nous rejoignons Adil, qui est seul à la salle à manger. Il me serre une bière, comme à la soirée d'il y a deux jours. Le goût me rappelle la bouche de Hugo. Je n'ai même pas envie de boire.
Les invités arrivent, chacun leur tour, nous sommes seules à la cuisine avec Kim. Nous préparons les bols de chips et les pizzas. La table est pleine à craquer d'alcools, tous différents les uns des autres. Et plus le monde arrive, plus elle se remplie. C'est vrai que Kim et moi avons du mal à nous intégrer au groupe. Je jette juste de temps en temps, un petit coup d'œil à Peter. Il me regarde aussi. Josh arrive dans la cuisine.
- Venez les filles, on va faire un jeu.
Vingt et une personnes sont réunies autour de la table. Nous commençons alors un jeu qui consiste à jeter un dé et à boire en fonction de la case sur laquelle on tombe. Je suis entre Josh et Kim, Peter est en face de moi. Nous nous jetons des regards, assez fréquemment. Il est si discret, si timide. On ne l'entend pas, il ne rigole pas, il ne parle pas.
- Tu es vraiment son style de fille.
- Ta gueule Josh !
Le jeu suit son court, nous approchons du décompte, il est vingt-trois heures quarante. Je n'ai presque rien bu. Étonnement, l'alcool m'écœure. Je n'ai envie que d'une chose ; voir Hugo. Ma tête ne fait que ressasser nos baisers et nos étreintes. Tout le monde se lève. Il est déjà cinquante-huit.
- Cinq, quatre, trois, deux, un... bonne année !
Je fais la bise à tout le monde en répétant « Bonne année ». Je trouve ça débile. Mais bon. Je fais de même avec Peter. Et puis merde, toutes façons je me fais chier. Je cherche Josh. La musique est de plus en plus fort. Je monte à l'étage, il y a du monde qui danse, dont Josh avec Kim.
- Josh, viens s'il te plaît.
Nous nous isolons dans sa chambre.
- Oui ?
- Tu peux parler à Peter ?
- C'est déjà fait.
- Pardon ?
- Il est timide, il faut que toi tu ailles vers lui.
- Hum, d'accord.
Nous sortons de la chambre et il est là. Je lui souris. Je me rapproche de l'ordinateur où est transmis la musique, et je mets la musique de Kim et moi. Elle me regarde avec un sourire jusqu'aux oreilles. Je danse, mais pas aussi intensément que hier. Je ne suis pas bourrée, et je ne suis pas à l'aise. Je vois Peter, qui part s'isoler dans la salle de bain. Je lance un regard à Josh qui essaie de me faire comprendre par delà la musique.
- Vas- y !
J'entre dans la salle de bain et je ferme la porte. Peter est silencieux. Son regard est inexpressif. Il est adossé à la fenêtre. Il est tout le contraire de Hugo. Peter est blond, il est grand, discret.
- Ça va ?
- Oui.
Il est limite bizarre. Mais ça me donne encore plus envie de me jeter à lui. J'ai de plus en plus envie de creuser cette carapace dans laquelle il se renferme. J'aimerais savoir ce qui le rend comme ça, aussi inexpressif, j'aimerais savoir pourquoi en lui je ne vois que le néant. Je m'approche de lui. Il me tourne le dos et passe sa tête par la fenêtre de toit. Je me mets à côté de lui, et nous regardons tous les deux dehors.
- T'as trop bu ?
- Oui.
J'essaye d'engager la conversation mais ce garçon n'a aucune parole. Il est vide de sentiment. Putain Peter souris moi, parle moi, regarde moi. Hugo n'est presque plus là. Hugo était une proie beaucoup trop facile. Peter est l'inaccessible, mais pas comme Jérôme. Peter est inaccessible par ses sentiments, par ce mur de béton qui recouvre son visage. Il se redresse, et repart rejoindre les autres sans aucun mot. Et merde. Pourquoi c'est ça qui m'attire ? Pourquoi j'ai encore plus envie de l'approcher ? Je sors de la salle de bain. Il est penché à l'ordinateur. Je viens derrière lui, et je m'accoude à son épaule. Il me sourit. C'était un peu bizarre mais si c'est le seul moyen pour qu'il me remarque, je l'utiliserais. Enfin. Il se redresse, et il reste là en face de moi, puis il me contourne et descend.
- Alors ? Josh m'interpelle.
- Il est trop bizarre ton pote !
- Laisse lui le temps, il va pas niquer avec toi c'est sûr, mais tu peux te rapprocher de lui.
- C'est pas ce que je voulais mais merci.
Je danse avec Kim. Je n'arrive plus à décoller mes songes de Peter. Je vois son t-shirt vert kaki partout. D'ailleurs il est de la même couleur que mon haut. Encore du kaki. C'est un détail. Il revient. J'essaye par tous les moyens d'attirer son regard mais rien ne marche. Je m'adosse contre le mur et je regarde tout le monde danser. J'abandonne. Peter est trop froid, trop... il s'approche de moi. Il me sourit. Il n'est qu'à quelques centimètres de mon visage, puis il m'embrasse sur la joue. Bienvenu en primaire. Mais bon, je vais me contenter de ça. Mon verre est vide et Josh est descendu. Je le cherche. Il se sert un verre à la cuisine.
- Tiens rempli le miens aussi s'il te plaît.
- À vos ordres.
- Il m'a embrassé sur la joue.
- C'est vrai ?
Il me regarde avec des yeux ébahit, comme un enfant qui découvre ses cadeaux de noël.
- Bah oui.
- Ça y est, il est dans les mailles du filet là ! Vas vite le rejoindre.
J'ignore les plaisanteries de Josh mais je monte quand même rejoindre Peter. Je pose mon verre sur une table et il vient boire ma boisson.
- Il est chargé, la vache.
Il fais une tête bizarre.
- Je déconne pas moi.
Il m'embrasse à nouveau sur la joue. Ça me fait sourire. Il s'approche de la porte de la salle de bain, il pose sa main sur la poignet et se retourne, comme pour me demander de venir. Il entre et je le suis. Je referme à nouveau la porte. Il est au même emplacement que tout à l'heure.
- Tu fais du foot c'est ça ?
Mon dieu mais il parle.
- Oui, à Strasbourg.
- Tu joues quel poste ?
Décidément, il m'étonne.
- Je suis gardienne et toi ?
- Comment tu sais que je fais aussi du foot ?
- Ça se voit à tes jambes.
Il sourit, baisse la tête, et semble gêné.
- Je suis défenseur latéral.
Je passe mon bras sur ses épaules. Il ne fait pas froid dehors. Nous regardons l'horizon vespéral pendant quelques minutes. Soudain la porte s'ouvre derrière nous, les autres nous ont lancé quelque chose dessus. La porte se referme momentanément.
- C'est quoi ?
J'allume la lampe de mon téléphone et je me baisse pour ramasser ce qui a été lancé.
- C'est une capote, je soupire.
- Quelle bande de gamins.
Nous rigolons, c'est bon enfant.
- T'es belle.
C'est tellement mignon.
- T'es beau.
Il m'embrasse à nouveau sur la joue. Je fais pareil. Nous commençons un échange d'une dizaine de bisous volés. Il se rapproche de plus en plus de ma bouche, mais je l'esquive. Il recule d'un pas et me dit.
- On va rejoindre les autres ?
Je ne réponds pas. Je me retourne, et me positionne dos à la fenêtre. Comme s'il lisait dans mes pensées, il s'approche de moi. Il passe ses bras autour de ma taille et il pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Je passe ma main dans ses cheveux. Ils sont secs, mais la sensation est agréable. Putain et moi qui disais que j'avais Hugo dans la tête. Mais les baisers de Hugo ne sont rien comparés à celui là. Je pourrais en échanger mille rien que pour les lèvres de Peter. Mon dieu. Sa bouche a un goût de barbe à papa. Ça doit être la vodka parfumé. Mon cœur palpite. Mes mains tremblent. Son baiser est si tendre, si doux. Je sens son poids contre mon corps et ses mains chaudes dans mon dos. Il s'arrête. Non je t'en supplie tout mais pas ça. Il prend ma main et m'entraîne hors de la salle de bain. Bordel.
Je me déhanche comme à mon habitude. Peter vient derrière moi et se frotte à mes fesse. Il me surprend de plus en plus. Il pose ses mains sur mon ventre et suis mes mouvements de hanches. Il m'embrasse sur la joue et il descend. Je m'empresse de raconter ça à Kim et Josh.
- Kim ?
Elle est avec Josh.
- Alors ?
- On s'est embrassé.
- Oh !
Kim lâche un petit cri.
- Kim !
- Désolée.
Ils ont l'air fier de moi. Mais j'ai l'impression de passer pour une fille facile au près d'eux. En deux soirées je me retrouve à embrasser deux gars. Mais c'est Peter qui m'a marquée. Soudain, on entend crier en bas.
- Josh ! Il faut que tu viennes, Néo ne se sent pas bien.
- Néo, c'est le gars qui titubait avant, complètement soûl ?
- Oui c'est lui.
- Je viens avec toi.
Nous descendons et nous découvrons Néo, ivre mort, allongé par terre. Nous le soulevons et l'emmenons en bas. Le sous-sol de Josh est comme chez Papé et Mamé. Il a été emménagé. Nous déposons Néo dans la pièce où Laurie et moi avions joué à la console l'autre jour.
- Voilà, il va dormir là. Il faut quelqu'un pour le surveiller.
- On va rester.
C'est deux amis de Josh qui se dévouent pour rester avec Néo. Il a la tête dans une bassine le pauvre, mais malgré tout, il semble s'être endormi. Je suis assise par terre contre le canapé et je regarde Mathieu et Yann jouer à la console. Je vois arriver Peter. Il entre dans la pièce, je lui fais un bref résumé de ce qu'il s'est passé. Il s'assoit donc derrière moi. Il se lève aussitôt pour sortir de la pièce. Il est vraiment bizarre. Mais, je ne le vois pas monter les escaliers. J'hésite à aller voir ce qu'il fait. J'attends un peu. Ne le voyant toujours pas monter, je me lève. Je passe la porte et je le vois adossé contre le congélateur.
- Tu t'es enfin décidée à venir.
- Tu m'attendais ?
- À ton avis.
Je soupire, mais ce n'est pas péjoratif. Je m'approche doucement de lui. Et je m'enferme dans ses bras. Je le serre fort et je plonge mon visage dans son cou. Nous nous enlaçons pendant quelques minutes, puis nous nous embrassons. Toujours aussi passionnément. Je m'enflamme. Je commence à lentement lécher ses lèvres. Je veux sa langue, je veux la sentir contre la mienne. Je me lance alors, mais il ne répond pas à mes attentes. Il ne sait pas rouler de pelle ou quoi ? Je peux lui apprendre moi, pas de soucis. J'ignore ce vent. Et je continue de l'embrasser passionnément. Mes mains parcourent son cuir chevelu. Et je recommence à trembler. Est-ce le désir ? Non. Je n'avais pas ça avec Hugo, j'avais pourtant envie de lui. Et même si cette situation est dénuée de sens, je n'ai jamais autant désiré personne que lui, à cet instant. Je m'arrête de l'embrasser et je le regarde. Il tremble aussi.
- Pourquoi tu trembles ?
- Je sais pas.
Moi non plus je ne sais pas Peter. Je sais pas et je ne comprends pas pourquoi je te veux autant.
- On y retourne ?
Et puis qu'est ce qu'il a aussi à toujours vouloir retourner avec les autres. Moi je n'ai besoin que de toi Peter, et de personne d'autre bordel. Mais je le suis quand même. Je m'assois sur ses cuisses. Je lui fais des papouilles dans les cheveux. Je ne pense qu'à lui pendant ces dix minutes. Après onze minutes qui m'ont semblé êtres onze heures, il se lève, et me tend la main.
- Viens.
Il sourit. Je prends sa main et je le suis. Nous sortons de la pièce, et à peine sommes-nous à l'abri du regard des autres que je lui saute dessus et lui dévore la bouche. Je le serre contre moi et il recule à la rechercher d'un mur pour s'adosser, mais à la place, il s'appuie contre une porte. Qui n'était pas totalement fermée. Nous tombons tous les deux.
- La vache t'es lourde.
Nous rigolons.
- Putain j'ai trouvé une pièce, dit-il.
Les autres rappliquent, à la suite du bruit de notre chute.
- Waouh, il y a un sac de frappe !
Yann frappe dans le sac, qui tombe au sol. Tout le monde se regarde, bouche bée. Quel con. Ça nous fait rire, mais quand Josh va l'apprendre ça sera différent. Putain mais comment il a fait pour décrocher un sac de frappe c'est fou.
- Bon on vous laisse les amoureux.
Ils retournent jouer à la console. Je regarde Peter. Il me regardait déjà. Je me serre contre lui. J'ai l'impression de tout oublier dans ses bras. J'ai la sensation d'être dépourvue de tout monde extérieur. Je pourrais y passer la nuit. D'ailleurs.
- Tu dors où ?
- Je ne sais pas et toi ?
Je n'ai pas l'intention de coucher avec Peter. J'ai envie de passer la nuit à le câliner, à l'embrasser. Je le veux pour moi tout entier.
- Attends je reviens.
- Tu vas où ?
Il part sans rien dire, et me laisse seule dans cette pièce bizarre. Je m'assoie et m'adosse contre le mur. Ma tête commence à tourner. J'espère que c'est l'alcool. J'espère que tout ce que je ressens pour Peter n'est du qu'au peu d'alcool que j'ai ingurgité, et à rien d'autre. Il revient quelques minutes plus tard avec une bouteille de vodka à la barbe à papa et deux shooter.
- On se fait un shoot ?
- Euh oui.
Il rempli les deux petits verres. Nous trinquons. J'avale le liquide rose. Merde c'est infecte. C'est beaucoup trop sucré. Mais, je connais ce goût. C'est donc ça qu'il avait bu avant. Nous enchaînons les shoots, après six verres, nous retournons dans la pièce. Quatre matelas sont par terre. Josh vient de les installer.
- Josh, je suis sensée dormir où ?
- Je ne sais pas, il y a un matelas là.
Je me tourne vers Peter, il est déjà assis dessus. Je suppose que ce n'est pas la peine de poser la question. Nous sommes sept à dormir dans une chambre de dix mètres carrés. Ce n'est pas vraiment la nuit que j'attendais. Je m'installe à côté de Peter. Il retire son t-shirt. Il est musclé. Et il se couche, tout en me regardant. Je l'embrasse. Matthieu nous interpelle.
- Alors, c'est simple, vous faites ce que vous voulez cette nuit, mais vous dépassez pas votre matelas hein. Déjà que j'ai vomito au dessus de ma tête, ça me suffit.
C'est vrai qu'il n'est qu'à quelques centimètres de Néo. Je décroche mon soutien gorge sous mon pull, j'attache mes cheveux bouclés et je me couche à côté de Peter. Il m'enlace. J'ai trop envie de l'embrasser. Mais avec cinq personnes autour, c'est un peu gênant. Heureusement, nous sommes au bout de la pièce. Je me roule sur le côte et je mordille sa lèvre.
- Oh les amoureux arrêtez ces bruits !
Ça commence bien. Nous nous enfermons dans uns routine de quarante cinq minutes. Câlin, bisous, câlin... je suis tellement bien. Les autres dorment, et nous n'avons pas arrêter. Je ne m'en lasse pas.
- T'es belle.
- T'es beau.
C'est un peu comme un je t'aime. Mais à notre manière. Le désir monte en moi. Les autres dorment maintenant, on peut se lâcher, je grimpe à Cali-fourchon sur lui. Je l'embrasse encore. Je resserre mes jambes contre lui. J'aimerais le sentir contre moi, sentir ses hanches bouger sous moi. Mais il ne fait rien. Je m'enlève et me mets sur le dos, déçue. Mais il se retourne aussitôt et se couche sur moi à son tour. Même avec l'obscurité j'arrive à percevoir ses yeux verts, qui brillent de désir. Mais pourquoi ne l'exprime-t-il pas ? Je le sens à peine se coller contre ma cuisse mais j'ai besoin de plus. J'ai besoin de sentir sa langue, de sentir ses hanches. Il me rend folle. Il me fait attendre, comme s'il ne savait pas faire. Comme si j'étais la première personne avec qui il allait si loin.
- Tu trembles encore Peter.
- Toi aussi.
D'un mouvement brusque je me remets sur lui. Ses mains se lâchent enfin. Il descend, de plus en plus. Il passe sous mon jeans, et touche mon string. Il pose ses deux mains sur mes fesses, peau contre peau. Enfin. J'ai jamais vu un gars aussi retissant face au sexe. Je n'ai connu que Maël, et l'animosité de Raph. Raph était un chien, un mec qui était là justement que pour ça. Comme je m'en veux de m'être donnée à lui bordel. Je me sens sale. Mais le bonheur que me procure Peter est plus fort que ça. Il embrasse bien. Sa bouche est chaude, ses mains aussi. Je sais qu'il en a envie. Il a juste besoin d'un coup de pouce. Je bouche légèrement mes hanche contre lui. Il a l'air un peu plus réceptif. Je bascule sur le côté. Ça y est, il est lancé. Toujours en m'embrassant, sa main palpe mes seins, puis descend, un peu plus bas. Rien que sa putain de main sur mon ventre me rend dingue. Il arrive à mon entre jambe et me caresse doucement. Tellement doucement que je ne sens presque rien, mais je suis bien trop excitée.
- T'aimes bien ?
Je hoche la tête, même s'il ne me procure pas vraiment de sensation. Je prends sa main, et exerce une légère pression, pour lui faire comprendre qu'il peut y aller. Ça y est il a compris. Comme j'aimerais qu'il ressente ce que je ressens. Merde, je vais jouir putain pas déjà. Je retire sa main. Et je répète tous ses mouvements, je passe de son torse à son ventre, jusque son entrejambe. Il bande. Sauvagement. C'est paradoxal étant donné les circonstances. Je caresse doucement son sexe, mais je n'arrive pas à écarter son jeans. Sa ceinture est trop serrée.
-Baisse moi tout ça.
Il s'exécute. Il baisse son pantalon. Ma main retourne à son endroit initial. Et la je le sens. J'entre en contact avec lui. Je le caresse d'abord. De haut en bas. Il déboutonne mon jeans et passe aussi sous mes vêtements. La sensation qu'il me procure rien qu'avec sa main me fait halluciner. Je suis tellement excitée. Je commence à le branler. Sa respiration est de plus en plus forte. Son souffle contre mon oreille me rend folle. Je trouve sa bouche et je l'embrasse encore. Je le branle de plus en plus vite, de plus en plus fort. Sa main continue ses aller et retour en moi.
- J'ai envie de toi, me dit-il
- Moi aussi j'ai envie de toi Peter.
Ça vient. Je le sens. Ce mec m'aura fait jouir avec sa main en dix minutes. J'ai besoin de sa langue contre la mienne putain. J'ai besoin de ça pour atteindre mon orgasme. Et puis merde. J'insiste alors. Ma langue force le passage entre ses lèvres, et je sens à peine la sienne. Mon orgasme est juste là. Je le sens aussi jouir. J'espère que je ne vais pas réveiller les autres. Merde putain. Tout mon corps est prit de spasme, et une explosion a lieu en moi. Je le sens se retirer doucement. Non. Attend. C'est pas fini. Ça y est. Je suis complètement moite et j'ai encore des petits spasmes. Mes doigts sont mouillés, son ventre aussi. Merde ça me gêne.
- T'es belle.
- T'es beau.
Je referme mon pantalon. Il passe son bras autour de moi, et m'embrasse encore passionnément. J'ai pas cette habitude. Raph tout comme Maël, partaient une fois qu'ils avaient ce qu'ils voulaient. Peter est tellement parfait. Par delà ma routine importunée, je m'étais offerte à lui dès les premiers instants où mes yeux ont contemplé sa chair. Je savais que je lui appartenais à la seconde où sa bouche est entrée en contact avec la mienne. Et pourtant je me suis adonnée à cette pulsion naissante. Va t-elle me conduire à la folie ? À la dépression peut-être ? Me mènera-t-elle sûrement nul part part même. Mais le néant ne me fais plus peur. Le néant m'attire depuis que je l'ai lu sur son visage. Depuis ses jeux de regards inexpressifs je suis comme obsédée pour cette chose abstraite qu'est le vide. Je m'y plonge sans cesse, lorsque mes songes ont l'idée irréversible de s'adresser à ce désir charnel. Peter. Maël n'existe pas, il n'a jamais exister. La sensation qui s'acharne sur moi du simple fait de prononcer son nom me fait frémir. Maël n'est qu'un grain de poussière au milieu de ces sentiments qui me trament depuis que Peter a posé ses mains sur moi.
Je m'endors, doucement. Dans ses bras, dans sa chaleur.
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Un coeur sur la vitre
AksiJe dénonce dans ce témoignage, le viol, les violences parentales, le harcèlement scolaire, les addictions en tout genre... Mon but étant de sensibiliser les gens, de les sortir de leur ignorance et surtout de les aider. D'aider ceux qui sont passés...