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    Je suis chez les grands-parents de Kim. Nous nous apprêtons à partir pour la soirée. C'est à Reiningue, à dix minutes d'ici. J'ai mon rouge à lèvres brun, un jeans moulant, un pull vert kaki, et mes chaussures violettes aubergine. Je me sens bien habillée.
     - On attend juste un ami, il vient aussi, j'ai proposé qu'on l'emmène.
    - D'accord.
L'homme s'approche. Il a un style particulier, cheveux longs, avec une voix décontractée.
     - Salut Kim ! Ça fait longtemps.
Ils s'enlacent.
     - Salut, moi c'est Paul.
Il me fait la bise.
     - Mia, enchantée.    
Nous entrons dans la voiture en partons direction de Reiningue. On arrive devant une putain de maison. Tout le monde à l'air d'avoir de l'argent ici. Nous sommes accueillis par un homme, nommé Hugo. Kim me fait le tour rapide des personnes, je fais la bise à tout le monde. Je remarque un gars, plutôt pas mal physiquement. Sinon, la maison est géniale, il a du bon matériel sonore, un salon bien aménagé, avec des laids et de l'éclairage digne d'une boite de nuit. Hugo s'approche de nous.
     - Allez  vous servir à boire, tout est à la cuisine.
Il m'a l'air bien alcoolisé. Mais je ne fais pas vraiment attention à lui.
Je prends une bière à la Tequila. Je la bois rapidement. Mettons ça sur le compte de la soif. Je m'en reprends une.
     - Viens, on va s'asseoir à côté de Arnaud.
Je prends ma bière et je suis Kim. Nous nous installons sur le canapé et elle discute avec ses anciens camarades de classe. Je ne peux pas vraiment entrer dans leurs conversations, mais je me sens bien. Ils ont l'air sympa. Nous sommes alors interrompu par une pub qui résonne dans les hauts-parleurs. Je me lève et me dirige vers Hugo.
     - J'ai une bonne application de musique si tu veux, dis-je gênée.
    - Oui ça m'arrange, vas-y branche toi.
    - Tiens choisis la musique par contre.    
Hugo met un son, et observe ma bouteille vide.
     - Tu en veux une autre ?
    - Oui je veux bien merci.
Nous allons tous les deux dans la cuisine. Je prends une troisième bière. Quant à lui, il se fait une sorte de cocktail à base de vodka et de tequila. Soudain j'entends crier.
     - Les gars qui est chaud pour un Tequila Straight ?
Je regarde Hugo.
     - C'est quoi ?
Il me prend la main.
     - Viens tu verras, c'est cool.
Nous sommes tous autour de la table de la cuisine. Hugo m'explique alors.
     - Je te sers un shot de tequila.
    - Mais j'ai jamais...
    - Tu verras ça déchire.    
Il prend une pincée de sel, et attrape mon bras. Il lèche le dessus de ma main et y dépose la pincée de sel. Je l'observe avec beaucoup d'intérêt. Je regarde ses cheveux bruns bouclés, ses grosses lèvres rosées, ses yeux bruns transpercent les miens.
     - Tu lèche le sel, tu bois le shot et après tu croques dans le citrons vert.
    - Euh, d'accord.
    - OK  les gars vous êtes prêts ? Trois, deux, un, go !
Je fais tout ce que Hugo m'a dit. Effectivement, on ne sent pas du tout la tequila. Je trouve même ça bon, et cool.
     - Alors, comment t'as trouvé ? Me demande-t-il.
    - C'était trop bien !
    - Je te l'avais dit. Par contre, il me faut ton code de téléphone, la musique est finie.
Je lui donne mon mot de passe. Kim s'approche de nous, et chuchote quelque chose à l'oreille de Hugo.
     - Ouais pas de problème poulette !
Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je ne connais personne, ils ont tous leur amitié, leurs délires. Kim m'appelle.
     - Mia, viens, j'espère que tu sais te déhancher.
Si je n'avais pas un coup dans le nez je ne l'aurai pas fait mais ce soir je suis bien. Ce soir je suis heureuse, encore plus que quand je prends de la coke. La musique emporte alors Kim et moi, et nous nous enflammons. Nos hanches bougent d'une manière à faire baver tous les hommes de ce monde. Je m'éclate tellement. Nous rigolons ensemble, nous échangeons des regards complices. Je me rends compte que tout le monde nous regarde en souriant. Puis je remarque Hugo seul sur le canapé.
     - Kim, je reviens.
Elle ne m'écoute même pas. Je m'installe à côté de Hugo, et je pose ma tête sur son épaule, histoire de reprendre mon souffle.
     - Tu fais quoi ?
    - Je te regarde danser.    
Je rougis. J'en profite alors pour lui demander le prénom du jeune-homme qui m'a tapé dans l'œil.
     - Ah ! Eliot. Il a une copine, désolé, dit-il d'un air moqueur.    
    - Je demandais juste comme ça.
    - Bien sûr.
Je sors mon téléphone et consulte mes réseaux sociaux.
     - C'est plus toi qui met la musique ?
    - Comme tu peux le constater.
Je regarde son gobelet, et lui arrache des mains. Je sens le liquide et fais une drôle de tête.
     - C'est quoi ton truc ?
    - Liqueur  du chef ! Goutte !
Je pends une gorgée.
     - Merde  c'est dégueulasse.
    - J'avoue, je sais pas comment je fais pour boire ce truc.
Je rigole. Il passe son bras autour de mon cou. Je prends une vidéo
     - Montre nous comme ta substance est délicieuse !
Il boit une gorgée et fait une tête bizarre.
      - Ça ce voit que c'est mal passé !
Je rigole encore et arrête la vidéo.
     - Oh putain c'est ma musique !
Je me lève et retourne avec Kim. Nous sommes maintenant cinq sur la piste à danser comme des fous. Hugo nous rejoint. Au moins, lui n'est pas comme Maël, du genre coincé. J'adore ce genre de gars qui se laisse aller. Je danse avec Kim, le monde autour devient flou. Je ne vois plus rien, mis à part ce que je suis en train de vivre. Je savoure tellement ce moment que j'en perds toute notion du temps. En fait c'est possible d'être bien sans drogue. Malgré la présence de l'alcool qui agite mes phéromones. Je m'arrête de danser, par manque de souffle, et je vais rejoindre Hugo qui est dans le hamac. Je m'assoie grossièrement à côté de lui. En un rien de temps je me retrouve dans ses bras. J'observe les autres danser, et je savoure la chaleur de Hugo contre ma poitrine. Je suis complètement défoncée, et peu fière de moi. Mais, j'arrive tout de même à le sentir contre moi. Il commence doucement à m'embrasser dans le cou. Il fait ça divinement bien. Je sens sa bouche me croquer la peau avec frénésie. Kim me regarde avec un sourire jusqu'aux oreilles. Il s'arrête et se redresse.
     - Tu veux un truc à boire ?
    - De la vodka s'il te plaît.
Il se lève et va me servir mon verre. En attendant, je rejoins Paul, nous faisons un concours de twerk. Je n'aurais jamais pensé faire ça avec un garçon. Nous éclatons de rire. Hugo est déjà revenu, il me regarde. Je lui souris. Putain ma chasteté a totalement disparu. Mais en même temps, je trouve ça excitant. Je sais que je lui plais et je sais qu'il me dévore du regard. Et ça putain, comme ça me fait du bien. Ça me donne une confiance en moi démesurée, une confiance que j'ai perdu depuis bien longtemps. Ma vie a pris un autre sens. Mais pas comme cet été. Non. Maintenant j'ai réalisé. Maintenant je sais que Raph est un putain d'enfoiré, que tous mes amis d'avant n'ont plus rien à faire dans ma vie et que je ne suis pas alcoolique. Je sais que ce n'était qu'une mauvaise passe, mais qu'après la tempête il y a toujours un putain de soleil. Et je les vois ces nuages. Je les vois se dissiper peu à peu. Ils disparaissent comme les mauvais sentiments. Ils laissent place à la nouvelle Mia. Celle d'avant. Ou non. La version amélioré. Et je suis plus qu'heureuse de m'être retrouvée. Je me joins à nouveau à Hugo.
     - Alors, qui a le meilleur déhanché ?
    - Toi, de loin.
Je lui souris. Je sirote mon verre de vodka. Il m'embrasse à nouveau dans le cou. Je me retire. Il me questionne du regard. Je m'approche doucement de son visage. Mes bras tremblent. Putain de merde. Ma tête n'est qu'à quelques centimètres de la sienne. J'aimerais que cet instant dur pour l'éternité. J'observe son doux visage, ses yeux, sa bouche, sa peau. Tout chez lui semble être destiné à me rendre dingue. Je passe ma main dans ses cheveux bruns, et je l'embrasse. Je l'embrasse passionnément, jusqu'à sentir nos langues s'entre-mêler. Son visage entre mes mains me fait frémir de désir. Je sens une chaleur, une chaleur démesurée grandir en moi. Le goût de sa salive me fait perdre la tête. Putain c'est pas possible d'embrasser aussi bien. L'adrénaline me dévore le ventre, et une sensation de vertige et de picotement fait rage en moi. C'est la sensation la plus pure de ma vie. Embrasser Hugo sans même le connaître, me donnait l'impression d'avoir rencontré mon âme sœur. J'avais ce pré sentiment qu'il allait devenir quelqu'un d'exceptionnel. Nous nous embrassons assez longtemps. À vrai dire, j'ai perdu ma notion du temps depuis une éternité. Il se retire de ma bouche et me regarde.
     - On va danser ?
Nous nous levons et nous rejoignons les autres. Nous dansons à en perdre nos poumons. J'ai envie de le hurler, comme je suis heureuse bordel. Je suis avec des gens que je ne connais même pas. Et je suis mieux qu'avec ma propre famille. Ma vraie famille, en réalité, ce sont tous ces inconnus qui font de ma vie un pays merveilleux, qui vaut vraiment la peine d'être vécue. J'aimerais que cette soirée ne se termine jamais, je ne veux pas que mon bonheur prenne fin, avec la musique et ces personnes que je ne connais pas.
     - Viens.
Hugo me prends la main, et me traîne à la cuisine.
     - Quoi...
Il me saute dessus et me dévore la bouche. Encore plus fortement, encore plus intensément qu'avant. S'il continue comme ça, mon cœur va exploser. Mes mains parcourent son dos, les siennes remontent jusqu'à mon soutien-gorge. Nous nous embrassons langoureusement, encore et encore. Il quitte ma bouche pour retourner à mon cou. Je l'arrête, et lui suce l'oreille avec érotisme. Je lui montre que moi aussi je peux faire ce genre de choses. J'entends sa respirations s'accélérer.
     - Ne     respire pas aussi fort, c'est dangereux... dis-je.
    - Ah     ouais ?
Il colle sa bouche à la mienne, et pince mes seins. Je le sens trembler de désir. La douce sueur de sa nuque caresse mes mains. Le gout somptueux de sa salive déclenche un feu d'artifice dans ma poitrine. Un cocktail d'hormones, une explosion de douceur et d'intensité à la fois.
Mes poils hérissent, ma chair se retrouve comme endormie dans la chaleur de Hugo. Un frisson on ne peut plus intense fait rage en moi. Je le sens partir de ma nuque et longer toute ma colonne vertébrale. Je le sens osciller entre mes membres, caresser doucement mon épiderme. Je le sens vagabonder telle une comète à l'intérieur de ma peau. Mon souffle s'accorde avec notre baiser, mon cœur battant toujours plus fort, je m'imagine toute sorte de chose. J'ai envie de lui dire, viens Hugo on monte, on trouve une chambre et on s'envoie en l'air comme on s'est jamais envoyé en l'air. J'aimerai le dévorer, le voir perdre le contrôle de lui même; voila mon seul désir. Je donnerai tout ce que je possède pour le posséder lui, rien qu'un instant, rien qu'en l'espace d'un soupir. Ses cheveux soyeux glissent le longs de mes doigts. Le corps chargé de désir, je me penche encore un peu plus vers lui. Je suis si proche de lui que je sens son cœur qui palpite, son envie qui l'anime aussi. À en voir son comportement et son aisance, je constate que je ne suis certainement pas la première, ni la dernière d'ailleurs. Je n'espère pas de vraie relation, pas avec ce genre de personne. Mais malgré mes réticences, j'ai envie de croire que Hugo est différent. Kim nous interrompt.
     - Mia...     j'arrive mal on dirait.
    - Non     t'inquiète, Hugo me servait juste un verre.
Nous rigolons tous les trois.
     - Mais  oui ! mon grand-père part de chez lui, il arrive.
    - Quoi ? Il est seulement minuit.
    - Je sais désolée...
Elle quitte la cuisine. Hugo me caresse la joue.
     - Aller,  c'est pas grave, on va les rejoindre ?
Nous nous installons à nouveau sur le canapé. J'ai l'impression de rêver. Ma vue se trouble, rien ne me semble réel, sauf Hugo. Il est ma seule part de réalité dans cette soirée. Il me serre dans ses bras.
     - Mia,  mon grand-père est là.
Je me serre contre Hugo
     - Je  veux pas partir, encore cinq minutes.
    - Bon OK, je mange une part de pizza et on bouge.
Je regarde Hugo d'un air déçu.
     - Je ne veux pas que tu partes.
Il me sert encore plus fort. Il m'embrasse, encore. J'ai l'impression que ce baiser dur un dixième de seconde. Mais nous nous sommes embrassés quatre minutes.
     - Mia, on y va.
Kim commence à hausser la voix.
     - Je crois que c'est l'heure...
    - Oui,  j'aurais tellement aimé que tu restes avec moi, me dit-il.
    - J'aurais aimé rester.
    - Tu as mon snap de toutes façons ?
    - Oui je l'ai. Je t'écris.
Je l'embrasse une dernière fois et je pars, le cœur serré.

Un coeur sur la vitreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant