An endless fight

14. Lana

Le trajet est toujours très long pour aller à l'université mais cette fois-ci, il était rapide et très sympathique grâce aux deux guignols qui se situaient à l'avant de la voiture – je parle de Dean et Ethan, bien sûr. Avec Charline, ils nous ont fait tellement rire qu'on est arrivé sur le parking de l'université avec une pointe au ventre. Entre Ethan qui faisait des blagues pourries et Dean qui s'en prenait pleins la figure par Charline parce qu'il avait eu la bonne idée de lancer le débat sur la cigarette et les soirées. Sujet à éviter quand ma chère coloc est dans les parages, ce n'est pas une blague ! Non mais sans rire, cette fille est clairement contre la cigarette et les soirées, c'est énorme. Même moi, qui suis un peu proche d'elle, je n'ai pas réussi à la convaincre de faire toutes les soirées avec nous. Je crois que c'est peine perdue, qu'il faut la laisser et accepter son jugement sur ces faits.

Parce que je ne veux en rien la forcer à faire quelque chose qu'elle ne veut pas...

Je dois avouer que je me suis fort rapproché de Charline durant ces derniers jours. C'est avec elle que je rigole le plus, si on oublie Ethan, et que je me sens moi-même. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment de bien-être, de confiance aux autres et en moi. D'ailleurs, nous avons décidé, après les cours, qu'on irait dans ma chambre pour parler un peu et nous connaître un peu plus. Je suis sûr que ce sera qu'avec elle que je me sentirais à l'aise.

Le mercredi, c'est la journée que je déteste le plus. Je termine les cours à seize heures avec une heure de Introduction to antrophology et deux heures de music, autant dire que ce n'est pas une fin de cours très en douceur. Je préférerais terminer à midi et avoir ces trois heures de cours-là durant mes deux heures de temps de pause, quand Ethan et les garçons ont football américain. Cependant, je ne peux pas me plaindre parce qu'il faut avouer que regarder les garçons jouer est vraiment plaisant. Voir leurs muscles bouger et se contracter, les voir transpirer...

Et je m'égare totalement !

Actuellement, nous mangeons tous sous un arbre, à l'extérieur. Normalement, durant le temps de midi, nous mangeons dans la cafétéria mais aujourd'hui, nous voulions profiter du bon air. Il fait un peu froid mais le gros pull que je porte me réchauffe instantanément. Sans oublier d'émettre que j'ai presque un radiateur à mes côtés. C'est fou comme les hommes peuvent produire de la chaleur et vous le partager. Mon radiateur, c'est Ethan.

Normalement, nous ne devions pas nous retrouver l'un à côté de l'autre, sous les ordres des autres. Pourquoi ? Parce qu'ils ont assisté à notre petite bagarre de ce matin et qu'ils n'ont pas été heureux de découvrir le sale état de la cuisine. De la farine recouvrait le sol et nos corps. En rentrant des cours, Ethan et moi avons été désigné pour tout nettoyer et aussi pour aller faire les courses. J'aime bien faire les magasins mais est-ce qu'Ethan est du même avis que moi ? Je n'en suis pas si sûre puisqu'il a pas mal ronchonné lorsqu'on nous l'a appris. Après, si monsieur veut rester dans la voiture, je ne suis pas contre même si je suis sûre que je pourrais m'amuser à l'embêter pendant qu'on poussera un caddie le long des allées.

- Dites les mecs, c'est quand votre premier match ? demande Charline, comme pour s'intéresser au sport des garçons.

- C'était le 29 août, on a joué contre Gardner-Webb, lui répond Austin en mâchant.

- Mais j'étais déjà là, dis-je surprise de ne pas avoir su ça. Pourquoi personne ne m'a dit qu'il y avait eu un match ?

- Parce qu'on avait tous oublié qu'il y avait un match, m'annonce Phoebe avec un regard plein de regrets. Nous ne sommes même pas allé, d'ailleurs. Tu ne te souviens pas que les garçons s'étaient absenté quelques heures ?