17. Lana

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Le week-end est arrivé très vite, faisant passer les heures de cours à une vitesse phénoménale. Encore ce matin, je me suis réveillée en pensant que nous étions vendredi alors que nous sommes samedi. Et aujourd'hui, ce n'est pas n'importe quel samedi, c'est celui où nous allons assister pour la première fois au match des garçons. Bon, c'est sûr que ce n'est pas le premier pour eux ainsi que pour Phoebe et Rackel mais pour Charline est moi, si.

On est toutes les deux excitées mais aussi tressées à l'idée de voir ce genre de sport. On a assisté à leurs entraînements à chaque fois mais ce n'est pas le même. C'est différent sans trop l'être. D'ailleurs, nous ne comprenons pas vraiment les règles de ce sport – personne ne doit le savoir, hein – mais avec Charline nous nous renseignons pour paraître moins cruches. Il ne faudrait quand même pas qu'on crie n'importe quoi. Je serais capable de crier defence – en anglais – alors que c'est au basket qu'on le crie.

Ce matin, j'ai été réveillée par le réveil brutal d'Ethan. Il devait aller courir pour se mettre en forme, c'est ce qu'il m'a dit. Je me suis demandé quoi parce que justement il risque de se fatiguer. Il m'a demandé si je voulais l'accompagner, j'ai décliné son offre d'un grognement suivi de ma tête dans le coussin. J'aurais préféré dormir encore deux bonnes heures au lieu de me réveiller à l'heure des poules. Mais maintenant, je suis en pleine forme. C'est pourquoi je me retrouve dans la chambre de Charline à écouter de la musique à fond.

Tout le monde est déjà réveillé à cause des réveils des garçons. En même temps, vu tout le boucan qu'ils ont fait après ça, ils auraient pu réveiller tout le village. Même Austin s'est réveillé en même temps qu'eux alors que, d'après ce que j'ai compris, il est sur le banc jusqu'en 2020. Ce serait à cause d'une connerie qu'il a faite l'année passée et qui a pénalisé l'équipe. Quelques coéquipiers ont été énervé contre lui mais les vacances sont passées, de l'eau à couler sous les ponts et maintenant, tout est oublié. Je voudrais bien être comme eux et tout oublier d'un claquement de doigt mais il faut croire qu'on n'a pas tous le même cerveau ainsi que la même façon de penser et oublier. Fort heureusement.

Comme deux folles, nous sautons partout dans la chambre de Charline et Rackel avec la musique de Bishop Briggs, White Flag. Le gros baffle que l'on a piqué à Ethan fait vibrer les murs ainsi que nos tympans. On sourit, on saute, on chante à tue-tête avec une voix de casserole mais on s'éclate et c'est le principal. Dès notre réveil, nous sommes descendu pour déjeuner. Enfin, j'ai juste bu un verre d'eau et c'est tout. Rien qu'à voir de la nourriture dès le matin, ça me donne envie de vomir. Parfois, je fais des efforts et je mange mais d'autres fois, c'est au-dessus de mes forces de manger quoi que ce soit.

Pendant que les filles déjeunaient, j'ai été faire un petit tour dans le jardin pour prendre l'air et remettre mes idées en place. Les deux jours de cours avant le week-end étaient très durs physiquement parce que jeudi j'ai eu fini les cours à seize heures et que tout de suite après, j'ai eu droit au fameux appel de ma mère, celui qui devait arriver quand je n'ai pas répondu à mon père. Et vendredi, j'ai eu fini les cours à dix-huit heures. En rentrant, j'étais tellement crevé que je me suis posée dans le canapé et que sans le faire exprès, je m'y suis endormie. C'est Ethan qui m'a porté jusque dans notre chambre. Il m'a dit qu'il n'avait pas eu envie de me réveiller, qu'il voyait que j'avais besoin de sommeil.

- Tu vas mettre le numéro d'un joueur pour le match de ce soir ? me demande Charline en s'asseyant sur son lit, la respiration saccadée.

Je fais de même et m'assieds à ses côtés pour reprendre une respiration normale.

- Je ne sais pas, je pense qu'Ethan m'a dit qu'il allait me donner un truc à lui pour qu'on ne fasse pas tâche au milieu de nos supporteurs. Il m'a dit que Phoebe et Rackel avaient déjà leur affaire parce que Tristan a donné son t-shirt à Phoebe et que Dean a aussi donné son t-shirt à Rackel. Tu devrais demander à Austin s'il n'a pas un truc pour toi, ça pourrait être cool. On porterait toutes le numéro de l'un nos colocataires, dis-je en esquissant un sourire en coin.

An endless fightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant