22. Lana

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Aujourd'hui, après avoir passé la nuit à flipper à cause du film d'horreur d'Ethan, j'ai décidé de passer un cap dans mon nouveau parcours. J'ai décidé de coucher sur du papier mes pensées. J'ai pris conscience que, au lieu de me confier à quelqu'un, je pouvais me confier à un livre. C'est probablement bête mais j'ai ressenti ce besoin. Et ça m'a fait un grand bien.

Avant même la fin du film, je me suis littéralement endormie dans les bras d'Ethan, couchée sur lui comme si c'était mon « copain ». Je me suis endormie trois bonnes heures avant de me réveiller à cinq heures trente en remarquant qu'Ethan et moi étions toujours collés l'un à l'autre. Ma tête était sur son torse et une de mes jambes sur sa jambe gauche. Et je dois avouer que j'étais bien, j'étais sereine. Je me sentais en sécurité comme si sa simple présence éloigne mes souvenirs de mon esprit. Éloigne mon passé de mon présent et de mon avenir. C'est lorsque j'ai redressé mon regard pour le poser sur sa tête endormie que j'ai compris qu'il fallait que je m'ouvre enfin. Pas à quelqu'un mais à quelque chose. Je me suis souvenu que j'avais apporté avec moi un carnet rose pastelle et qu'il était vierge de toute écriture. Je me suis alors décollé de mon radiateur et je me suis levé pour le prendre sur le canapé, dans mon sac de tissus.

Cela fait une bonne demi-heure que je suis réveillé et que j'ai couché sur du papier mes pensées et maintenant, je me sens bien. Aujourd'hui, j'ai envie de rire, de profiter. D'avancer même si demain ou la semaine prochaine, je m'oublierais. Aujourd'hui, j'ai envie de faire les choses qui me plaisent. Je veux papoter et rire avec Charline. Je veux embêter Ethan jusqu'à ce qu'il repose ses lèvres sur les miennes. Aujourd'hui, je veux revivre notre premier baiser. Ressentir ses lèvres sur les miennes, ses mains sur mon corps. Son corps contre le mien, son érection contre le bas de mon ventre. Je veux revivre tout ça. Et bien plus encore.

Soudain, un souffle chaud se fait ressentir dans ma nuque alors que je suis assise en tailleur sur le bout du lit. Ce même souffle s'échoue un peu plus bas et s'arrête dans le haut de mon dos, provoquant des centaines de frissons dans tout mon être. Une main se glisse sous mon haut et vient me faire des caresses sur tout le long de mon dos, me faisant souffler de plaisir. Mon Dieu, qu'est-ce que ça fait du bien ! J'en gémirai presque, si ça ne tenait qu'à moi.

Je me laisse aller aux douces caresses que me fait Ethan et je penche la tête en avant pour lui laisser un accès à mon cou. Il semble comprendre le message et vient me faire des massages au niveau de ma nuque. Je pourrais presque avoir un orgasme tellement ses mains font des miracles à mon cou qui se détend petit à petit, les nœuds dans le haut de mon corps se défont doucement et lentement. J'avais senti que j'étais un peu raide mais je ne pensais pas que je pouvais avoir un nœud. Fermant les yeux, je me laisse littéralement aller. Je savoure ce moment, cet instant de sérénité. Je savoure ses caresses, ses mains contre ma peau chaude, ses doigts qui glissent le long de mon dos. Ça me fait tellement bizarre de laisser un homme me toucher de cette façon mais je sens qu'avec Ethan, je peux me laisser aller sans soucis.

- Tu sais que tu es aussi raide qu'un poteau ?

On peut dire qu'il vient de gâcher ce moment avec cette simple phrase. J'étais bien, sereine et lui, il vient et balance ça comme si je ne connaissais pas mon corps. Bien sûr que je suis aussi raide qu'un poteau, ce n'est un secret pour personne. Tout comme je ne suis absolument pas souple. Ce n'est pas pour rien que je n'arrive pas à toucher mes pieds avec mes mains quand je me penche en avant.

- Il fallait vraiment que tu gâches ce moment, soufflais-je en me tournant vers lui.

J'en oublie mon cahier, Ethan le remarque et l'attrape d'un geste agile. J'essaie de lui récupérer ce qui m'appartient mais c'est impossible. Ethan a plus de force que moi, je suis une fourmi à côté de lui. Et encore, s'il y avait quelque chose de plus petit qu'une fourmi, je serais cette chose. Essayant de toujours le récupérer, je sens mes plus grandes peurs prendre le dessus.

An endless fightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant