Je sens qu'une longue conversation va suivre.
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Fiftieth part.Lors de cet échange téléphonique - que j'avais fini par terminer dans mon Uber - elle m'a énormément fait la morale et ça m'a un peu ouvert les yeux.
Dans tout ce qu'elle m'a dit y'a une phrase qui m'a plus marqué que d'autres.
"Le cœur a ses raisons que la raison ignore."
Cette phrase est tellement véridique putain.
Mon cœur me disait de faire un truc mais ma raison me disait autre chose.
Deux semaines sont passées depuis et nous étions désormais en confinement.
Moi je devais me rendre au travail au moins deux fois par semaine. Le mardi et le jeudi.
Aujourd'hui nous étions jeudi et il était 18h passé.
Je voulais et je devais aller parler à Brahim. Après mûre réflexion, tout est enfin claire dans ma tête donc j'ai décidé de lui en faire part.
Si il le prend bien, tant mieux et s'il le prend le mal, tant pis.
Je sonne et quelques secondes après il est venu m'ouvrir la porte.
Il était torse nu donc mes yeux sont descendus sur son torse puis jusqu'à ses abdos pour très vite remonter vers son visage.
- On peut discuter ?
Il se décale sans pour autant parler et me laisse rentrer pour qu'il puisse refermer la porte derrière moi.
Brahim - Pourquoi t'es habillée comme ça ?
- Je taff au bureau donc fallait être un minimum présentable.
Il hoche la tête et s'assoit sur son canapé.
Brahim - Vas-y parle.
Je souffle et m'assois aussi.
- Pendant ces deux semaines j'ai longuement et mûrement réfléchis. J'ai pensé à moi, à toi et à nous.. Je sais pas ce qui est en train de se passer dans ma tête mais bon. Tu éprouves des sentiments amoureux à mon égard depuis un certain temps et puis de mon côté je pense que les miens sont en train de se développer petit à petit.. Si je t'ai demandé de m'embrasser une deuxième fois la dernière fois c'est parce que lorsque tu l'as fais la première fois j'ai ressenti ces putain de papillons dans le ventre et je voulais voir si mes doutes étaient bons...
- Ce que je te dis là est sincère, ça vient du cœur. Je sais pas si j'ai bien fais de te le dire mais peut-être que j'aurai la conscience tranquille maintenant. On m'a éclairé les yeux et j'ai réalisé que toi et moi on pouvait pas être amis si chacun ressent des sentiments amoureux envers l'autre..
Et c'est que maintenant que j'ai décidé de le regarder droit dans les yeux.
Il avait aucune expression du visage. Celui-ci était neutre.
Je pouvais pas essayer de deviner ce qu'il ressentait ni ce qu'il pensait.
J'avais un peu honte et surtout j'étais gênée de lui avoir dit tout ça parce que c'est bizarre à dire quand même.