38. Souaad

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Je regarde les cartes dans mes mains et les admire. 

J'avais presque oublié qu'il fallait que je rende la carte de Caliel. Dans la porte du bureau de mon père se trouve une fente. Je la glisse dedans, tourne les talons et je pars descendre les escaliers de la tour, songeant à ma rencontre avec ma nouvelle équipe.

Mon coeur sursaute à chacun de mes pas et je cache un sourire horrible par les cartes disposées en éventail dans mes mains. J'ai hâte de les rencontrer, que nous soyons une famille et ainsi que nous mettons fin à ce combat qui dure depuis bien des siècles.

Je ne ferais aucun cadeau aux démons. Je ne ferais aucun cadeau à ses tueurs. Emilyne payera pour tous les autres et je ne me priverai pas de torturer Tania jusqu'à ce que mort s'en suive. Je deviendrais l'héritière de l'univers et ensuite.. Ensuite je n'aurai plus qu'à abattre mon propre père et je pourrais enfin régner sur le monde. 

Ces bêtes humains ne savent pas. Ils prient sans savoir que leur Dieu est passé de mode. Il faudra réécrire les livres, car à présent, du moins, pour bientôt, c'est moi qui dominerais ce monde.

Mettons la main de suite sur le Séraphin qui va m'accompagner. Elemiah.

Je n'ai absolument aucune idée d'où il pourrait se trouver. Cependant, je sais très bien où je peux trouver un certain Séraphin qui devrait pouvoir me dire où il se trouve. Je hais lui donner de l'importance, mais en général, je n'ai pas le choix.. Je resserre l'attache de mes cheveux et soupire un instant. 

Je descends à l'étage où j'avais siégé précédemment et Dieu merci, il vient tout juste de finir sa séance d'entrainement avec ses disciples. Je tiens la poutre avec mon épaule, les bras croisés et je le fixe, attendant qu'il croise mon regard. Et le pire, c'est qu'il ose mettre du temps. Bon sang, retourne-toi.

Enfin. Il daigne se retourner, croise mon regard et s'approche de moi. Il a un sourire qu'il arrive difficilement à cacher et me décroise les bras pour prendre mes mains. Il les embrasse.

- Tu ne remarques rien de nouveau, Sitael ?

- Mmh.. Tu t'es changé, et.. Tu n'as plus ton auréole visiblement, dit-il surpris.

- Je t'avais dit que Dieu serait d'accord avec un peu de conviction. 

Il se mord l'intérieur de la joue et joue avec ses lèvres. Ce qu'il m'énerve quand il est comme ça.

- Accouche Sitael

- Cela veut-il dire que tu n'as plus qu'une seule vie, c'est bien ça ?

Je savais qu'il dirait cela, et qu'il insisterait dessus.

- Et alors ? Qu'est-ce que cela change ? Une seule vie, c'est bien assez suffisant pour éradiquer ces démons de malheur. Et je ne serais pas seule. J'ai sacrifié une de mes vies pour obtenir de très bon garde. Je ne peux pas perdre et ce sentiment.. Ce sentiment de me dire, que je pourrais passer au bord de la mort à chaque instant.. Cela renforce ma puissance et ma hargne.

Il soupire et hausse lentement les épaules. Il dit m'avoir compris, mais j'en doute. De toute façon, nous le savons tous les deux, il n'a pas le choix de me comprendre et d'accepter mes décisions. Il finit par me prendre dans ses bras et je ne bouge pas. Je le laisse m'enlacer. Cela me gêne, mais je ne ressens la présence de personne autour de nous, alors, personne ne devrait pouvoir nous voir.

- Sitael.. J'ai besoin de toi.. Il faut que tu m'aides à trouver mes gardes..

- Un instant.

Il me serre plus fort après m'avoir fait comprendre qu'il fallait que je me taise. Je reste bien immobile pendant plusieurs longues minutes. Mais je n'arrive pas à le lui reprocher. Est-ce que j'arrive à comprendre la peine qu'il peut avoir ? Sûrement pas. Je ne ressens rien d'avoir troqué une vie. Mais je suppose que pour mes êtres proches, cela doit être un choc. Je le suppose simplement.

J'y croyaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant