Je prends la route en compagnie de Tania. Nous sortons de la faculté sans nous dire un mot. Nous marchons le long de la route en direction du métro pour aller à la faculté de pharmacie. L'ambiance est tendue et je pense que nous savons toutes les deux pourquoi.
Je lui accorde un regard en coin, aucune réaction. Elle regarde devant elle, le regard impassible. Je ne suis pas étonnée d'elle. Nous entrons dans la bouche du métro, passons les portiques puis nous attendons au quai que le train arrive.
En arrivant, le train laisse filer une énorme bourrasque de vent. Je décide de sourire pour éviter cette ambiance. Nous en avons pour un moment ensemble, autant crever l'abcès.
Nous entrons dans le train et nous prenons place dans un carré pour s'asseoir, vide. Elle s'assoit en face de moi. Je lui souris, mais elle ne réagit pas. Sapristi. Va-t-elle rester aussi impassible tout le long ?
- Tu devrais sourire, tu sais, c'est bon pour les muscles du visage.
- Ta gueule Souaad, je suis au courant.
Je suis loin d'être étonnée. Je croise les jambes et la regarde en levant un sourcil.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, Tania.
- Oh, tu ne vois pas de quoi je parle ?
- Absolument
Je sais exactement de quoi tu parles Tania. Mais je t'en prie, parle. Je joue à un jeu dangereux, je le sais. Mais je sais qu'elle n'osera pas lever la main sur moi devant tout le monde. Elle se penche vers moi et attrape mon col pour me tirer vers elle.
Enfin, je vois des sentiments dans ses yeux. De la haine, certes, mais elle n'est plus impassible.
- Touche là d'un cheveu, et tu sais quel sort t'es réservé.
- Touche-moi et tu sais à qui tu auras affaire.
Elle me lâche en me poussant en arrière. Je la vois serrer la mâchoire.
- Je n'ai pas peur si c'est ce que tu crois.
- Mais je ne crois pas cela. Je sais bien que rien ne peut te faire flancher ma douce Tania. Mais n'essaie pas de me menacer non plus. Tu as bien vu, non ? Je ne lui ai rien fais. Enfin, maintenant qu'elle sait, cela devient un peu plus loyale. Alors, je l'avoue, je suis tentée d'ouvrir la danse.
- Ose pour voir, Souaad.
Je rigole, mais visiblement, elle ne me suit pas. Le reste du trajet se passe sans encombre, une ambiance pesante, mais je garde un petit sourire en coin. J'ai pu prouver que mademoiselle n'est pas impassible à tout, même pendant son travail.
Nous sortons du métro et, arrivé à la faculté de pharmacie, nos chemins se séparent.
Je pénètre dans l'établissement et cherche du regard les deux personnes que je suis venue voir et avec qui j'ai, accessoirement, rendez-vous. Je les aperçois au loin et part les rejoindre. On ne se dit que bonjour puis nous partons vers un ascenseur qui n'est en général jamais prit.
Nous nous regardons dans l'ascenseur. Je fronce les sourcils et m'adresse à l'un d'eux.
- Je ne savais pas qu'Alique viendrait
- Il n'y a pas de mal non ?
- C'est vrai.
Arrivés à notre étage en sous-sol, nous sortons et partons rejoindre une salle isolée. Mon acolyte sort des clés de sa poche et ouvre la salle. Nous entrons et il la referme immédiatement. C'est une salle de travail habituellement, mais nous avons l'habitude de la prendre en otage assez souvent. Nous nous installons tous les trois autour d'une table.

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J'y croyais
Ficción GeneralEt si simplement y croire nous ouvrait toutes les portes ? Suivez l'histoire d'Emi, une jeune étudiante en médecine qui, parce qu'elle y a cru, a ouvert la porte vers un monde qu'elle ne soupçonnait pas : L'enfer. Un roman de fantaisie sur le dével...