Je déambule devant la faculté de pharmacie. Je fais le tour, lentement. Il n'a pas l'air d'être sorti alors je profite du beau temps. Les mains plongées dans mes poches, de la musique dans les oreilles, je sors un paquet de cigarettes que je cache dans le double de ma poche.
Si je prends une maintenant, il n'en saura rien. Je sors une cigarette du paquet et la porte à ma bouche. Je range le paquet puis sort mon briquet pour l'allumer. Je la couvre avec ma main pour éviter que le feu ne s'éteigne puis range mon briquet.
J'en prends une grande inspiration puis recrache la fumée par les narines. J'adore le faire.
Il n'arrive toujours pas. J'en profite pour me poser dans un petit parc, cigarette entre les lèvres. Mes fesses sur le banc, je songe à mon trajet et je souris en secouant la tête.
Je savais que tôt ou tard, Souaad serait au courant pour Emilyne. J'espérais avoir un peu plus de temps pour que notre camp garde l'avantage. Je regarde mon téléphone tout en épuisant ma cigarette. Peut-être que si j'appelais Jake pour lui dire, il saurait me dire quoi faire.
D'un autre côté, il est en stage, je doute qu'il daigne me répondre. Il est déjà assez stressé comme cela, je pense que je vais m'abstenir.
Je lève le regard vers le ciel. Si Alan n'avait pas merdé, on n'en serait pas là si vite. J'ai toujours dit qu'il fallait attendre. On n'a pas les compétences pour être assez fort face à leur armée en ajoutant que l'armée de Lucifer est contre nous aussi.
Jake est bien trop insensé. Il peut foncer tête baissée pour simplement la protéger, mais il ne réalise pas que ce qu'il fait, ce n'est pas la chose à faire. Quant à moi..
Je me prends la tête, en jouant avec la cigarette entre mes lèvres.
Je manque de puissance. Oui. De puissance. Et peut-être de contrôle aussi. Je repense encore à cet ange que j'ai tué contre les règles du jeu. Il fallait bien que je marque notre territoire.
Je jette ma cigarette dans la poubelle à ma portée puis secoue la tête. Soyons réaliste, je protégeais le mien de territoire. Mais elle se rapprochait bien trop d'Emilyne aussi. Si elle s'y attachait, j'aurais eu plus de mal à l'éliminer. Mais j'admets, j'aurai peut-être pu l'épargner.
Je revois encore son petit air sournois, son faux sourire et ses yeux innocent. Je bouillonnais de rage et je n'ai pas eu besoin d'utiliser mes pouvoirs pour la mettre à terre. Le souvenir du sang qui gicle à chaque fracas que je lui mettais dans le visage. Ses membres devenus bleus d'hématome et sa gorge qui toussait pour évacuer le sang. Incapable de dire le moindre mot, incapable de faire le moindre mouvement.
Elle ne pouvait que subir. Piètre garde cela dit. Je relève ma manche gauche pour y regarder la marque blanche qu'elle m'a laissé. Des griffures bénies. Elle aura au moins réussi à me toucher et à abîmer mon corps pour toujours. Quelle garce.
Je remets ma manche correctement et relève la tête. Je vois Hidenori me saluer de loin. C'est le moment de ma vie que je préfère : quand je suis avec lui. Je penserai à ses histoires plus tard.
Je me lève et part avec lui pour passer du bon temps en sa compagnie.
*******
L'après-midi se passe en sa compagnie essentiellement. Dans un dernier baiser, je lui dis au revoir. C'est toujours douloureux de devoir le quitter, mais j'ai du travail et lui aussi. Je me force à me détacher de ses lèvres et le quitte.
Je pars vers le métro et regarde mon téléphone resté en suspend dans ma poche le temps de mon escapade amoureuse. Évidemment, je suis bombardée de notification, mais l'une d'elle attire mon attention. Alan : « Soirée ce soir dans le domaine de Bélial. Tu viens ? Il y aura du monde. ».
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J'y croyais
Ficção GeralEt si simplement y croire nous ouvrait toutes les portes ? Suivez l'histoire d'Emi, une jeune étudiante en médecine qui, parce qu'elle y a cru, a ouvert la porte vers un monde qu'elle ne soupçonnait pas : L'enfer. Un roman de fantaisie sur le dével...